Un juge annule l’interdiction de l’avortement dans le Wyoming peu après son adoption.

L’avortement à nouveau légal dans le Wyoming: une décision temporaire du tribunal de district
Le tribunal de district du comté de Teton a temporairement bloqué une interdiction de l’avortement entrée en vigueur quelques jours plus tôt dans l’État du Wyoming. Cette décision de la juge Melissa Owens met un terme à l’interdiction, qui fait l’objet d’une contestation. La législature, contrôlée par les républicains, avait adopté cette loi malgré les décisions antérieures d’Owens qui avaient bloqué une précédente interdiction peu après son entrée en vigueur l’été dernier.

Une interdiction contestée
La nouvelle interdiction de l’avortement interdit cette pratique à tous les stades de la grossesse, sauf en cas de viol ou d’inceste signalé à la police, ou pour sauver la vie d’une femme. Cependant, cette décision n’est pas sans contestation. Deux organisations à but non lucratif, deux médecins et deux autres femmes ont intenté une action en justice pour bloquer l’interdiction plus large de l’avortement dans l’État.

La constitutionnalité de l’interdiction en question
Un amendement à la Constitution du Wyoming stipule que les adultes ont le droit de prendre leurs propres décisions en matière de soins de santé. Les républicains ont donc promulgué une interdiction stipulant que l’avortement n’est pas un soin de santé. Cependant, Owens a déclaré qu’il appartenait aux tribunaux, et non aux législateurs, de décider si tel était le cas. « L’État ne peut pas légiférer pour supprimer un droit constitutionnel. Il n’est pas clair si l’avortement est un soin de santé. Le tribunal doit alors décider cela », a déclaré Owens à la fin d’une audience d’une heure.

La nouvelle interdiction de la pilule abortive également contestée
De plus, une autre nouvelle loi sur l’avortement est également contestée devant le tribunal d’Owens : la première interdiction du Wyoming sur les pilules abortives. Cette loi, signée par le gouverneur républicain Mark Gordon, ne devrait pas entrer en vigueur avant le 1er juillet. John Robinson, un avocat des partisans du droit à l’avortement, s’interroge sur le caractère discriminatoire de l’interdiction globale de l’avortement alors que la nouvelle interdiction de la pilule abortive suggère le contraire. Il met en avant le fait que cette dernière permet de « traiter » les fausses couches et de sauver la vie d’une femme alors que l’avortement est interdit.

Des incertitudes pour les cliniques de l’État
Le Wyoming n’a qu’un seul fournisseur d’avortement, une clinique de santé pour femmes à Jackson qui ne propose que des avortements médicamenteux. À Casper, l’organisation à but non lucratif Wellspring Health Access avait prévu d’ouvrir la seule clinique à service complet de l’État pour proposer des avortements chirurgicaux et médicamenteux. Son ouverture a été retardée par un incendie criminel en mai 2022, et les autorités ont annoncé mercredi qu’une femme avait été arrêtée dans le cas. Lorna Roxanne Green, 22 ans, de Casper, devait comparaître jeudi devant le tribunal fédéral de Cheyenne.

Les réactions des uns et des autres
Les réactions sont contradictoires après cette décision de justice. La présidente de l’association Wellspring Health Access, Julie Burkhart, se félicite de cette décision. Elle explique que « indépendamment de la façon dont les législateurs anti-choix essaient de le faire tourner, l’avortement est un soin de santé, et les habitants du Wyoming ont un droit constitutionnel à ces soins ». Cependant, le gouverneur du Wyoming, Mark Gordon, se déclare déçu par la décision, mais il attend avec impatience la prochaine chance pour l’État de défendre l’interdiction de l’avortement devant les tribunaux. Le procureur général adjoint spécial Jay Jerde estime que la législature est autorisée à « interpréter la constitution et que cette interprétation a droit à une déférence importante de la part du tribunal ».

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