Un slasher réinventé : « La ville qui redoutait le crépuscule » une décennie après

Un slasher réinventé : "La ville qui redoutait le crépuscule" une décennie après

Cet article analyse le remake de *The Town That Dreaded Sundown*, réalisé par Alfonso Gomez-Rejon, qui offre une approche innovante et multidimensionnelle par rapport à l’original de 1976. Plutôt que d’être un simple remake, le film explore le chagrin collectif de Texarkana et s’articule autour d’une histoire systémique où la réalité et la fiction se chevauchent. Avec une mise en scène réfléchie, il aborde des thèmes de nostalgie, de trauma et de mémoire, tout en bouleversant les conventions du genre slasher.

The Town That Dreaded Sundown se démarque des remakes de slasher habituels car il ne suit pas le format traditionnel d’une simple réinvention. Réalisé par Alfonso Gomez-Rejon et scénarisé par Roberto Aguirre-Sacasa, ce film va bien au-delà des attentes d’un remake classique. Plutôt que de se contenter de reproduire l’original, les créateurs ont concocté une narration riche qui rend hommage au film de 1976 tout en explorant son arrière-plan authentique. Le résultat est une œuvre cinématographique qui brouille les frontières entre la réalité et la fiction, établissant The Town That Dreaded Sundown comme un slasher audacieux et novateur de cette décennie.

Ryan Murphy a introduit ce film d’horreur plutôt méconnu à son ami et futur coproducteur, Jason Blum, en espérant remanier ce qu’il considérait comme un « favori d’enfance« . Bien qu’il soit surprenant d’éprouver de la nostalgie pour une œuvre comme Charles B. Pierce‘s The Town That Dreaded Sundown, un quasi-documentaire inspiré par les meurtres de Texarkana en 1946, il serait difficile de nier l’impact de ce film. La réalité des événements tragiques, avec un tueur mystérieux toujours en liberté, confère à l’œuvre de Pierce une atmosphère sinistre. Le film de 1976 est distinct dans sa représentation des attaques du Fantôme, tout en intégrant des éléments d’humour tragique qui interpellent la vue des meurtres.

Le film de Pierce a mis en lumière des problématiques de sensibilité bien avant d’introduire le terme « murdertainment ». Le remake, quant à lui, aborde cette notion avec assurance, en plaçant les attentes sociétales en miroir à ses spectateurs, plus particulièrement ceux fascinés par les crimes véritables. En plus, le classique de 1976 joue sur la réalité, un fait que la plupart des téléspectateurs reconnaissent. Cependant, il est troublant que Texarkana, site des événements horribles, projette ce film lors de festivals d’Halloween, soulignant son apathie face à son histoire tragique.

Murphy a fait un excellent choix en sélectionnant Gomez-Rejon pour réaliser ce projet. La vision esthétique et tonale de l’ancien collaborateur d’American Horror Story brille dès le début du remake, qui se présente comme un exemple audacieux de cinéma réflexif. Avec son utilisation innovante de l’écran partagé et des éléments visuels qui imitent un projecteur de cinéma, ce film devient une pièce magistrale de méta-horreur.

En tant que remake, The Town That Dreaded Sundown parvient à respecter les attentes tout en y ajoutant sa propre signature. Au lieu de simplement réinventer l’original avec des effets modernes, le film intègre une dimension de métaréférentialité enrichissant ainsi l’expérience. La complexe structure, aligning a remake recreating murders stemming from a film based on real-life events, se montre à la fois ambitieuse et réussie. Le méchant ne se limite pas aux meurtres ; il recrée aussi l’ambiance opprimante deTexarkana en 1946 pendant la même période.

En plus de ses multiples couches narratives, The Town That Dreaded Sundown traite du deuil de manière originale. Au lieu de présenter le chagrin comme une émotion vocale et active, le remake diffuse cette angoisse sur toute la ville de Texarkana. D’ailleurs, l’époque figée, symbolisée par des vêtements vintage et des voitures anciennes, renforce l’idée que la ville et ses habitants sont restés prisonniers des événements tragiques du passé.

Le caractère ouvert du film original de Pierce laisse le public dans une ambiance de désespoir, conjurant ainsi des réflexions sur ce qui reste irrésolu. Quand la réalité des meurtres ne peut être entièrement expliquée, que peut-on faire ? Cependant, le remake offre une conclusion, permettant à sa version fictive de Texarkana de commencer un nouveau chapitre. La « final girl », Jami, interprétée par Addison Timlin, voit une lueur d’espoir là où d’autres, comme le montre l’événement récapitulatif, sont incapables