Une méthode innovante de détection du cancer colorectal a montré une précision de plus de 90 % pour identifier les individus à risque élevé, notamment ceux atteints de maladies inflammatoires de l’intestin. Cette recherche pourrait aboutir à un test sanguin permettant aux médecins de mieux évaluer le risque. L’étude souligne l’importance de la détection précoce et de l’utilisation d’un nouvel algorithme pour analyser les altérations de l’ADN, offrant ainsi des perspectives prometteuses pour la gestion de la maladie.
Une avancée prometteuse dans la détection du cancer du côlon
Une nouvelle méthode de détection du cancer colorectal a révélé une précision impressionnante de plus de 90 % pour prédire les individus à risque élevé de développer cette maladie, selon des recherches récentes. Les personnes souffrant de maladies inflammatoires de l’intestin (MII), comme la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, présentent un risque accru de cancer colorectal, bien que toutes ne développeront pas la maladie. Une étude financée par Cancer Research UK a démontré cette précision élevée dans l’évaluation du risque de cancer du côlon sur les cinq prochaines années pour les patients atteints de MII.
Un test sanguin pour mieux gérer le risque
Les résultats de cette recherche pourraient conduire à la création d’un test sanguin capable d’alerter les médecins sur les patients à risque élevé de cancer colorectal. Le professeur Trevor Graham, co-directeur de l’étude à l’Institut de recherche sur le cancer, a expliqué que la majorité des personnes atteintes de colite ulcéreuse ou de maladie de Crohn ne développeront pas de cancer. Toutefois, pour celles qui présentent des signes précoces de cancer, des choix difficiles doivent être faits entre une surveillance régulière ou une intervention chirurgicale pour retirer le côlon. Le test et l’algorithme proposés visent à fournir des informations précises pour aider ces patients à prendre des décisions éclairées concernant leur santé.
La MII peut entraîner une irritation de la muqueuse colique et favoriser la formation de cellules pré-cancéreuses si elle n’est pas correctement traitée. Des chercheurs de l’Institut de recherche sur le cancer, en collaboration avec des médecins de St Mark’s, un hôpital britannique spécialisé dans le côlon, ont découvert que les individus atteints de MII qui présentaient des pertes de copies d’ADN dans leurs cellules pré-cancéreuses avaient un risque accru de développer un cancer colorectal. Grâce à un nouvel algorithme, les scientifiques peuvent maintenant évaluer le risque futur de cancer colorectal en se basant sur les altérations spécifiques de l’ADN.
Le professeur Ailsa Hart, co-responsable de l’étude, a également souligné l’importance de trouver des méthodes d’évaluation plus intelligentes pour ces patients. Les tests actuels, bien que nécessaires, sont souvent lourds et désagréables, et ne garantissent pas la détection précoce des changements cancéreux. La découverte d’un biomarqueur adapté pourrait révolutionner l’évaluation clinique des patients atteints de MII.
Dr Iain Foulkes, directeur exécutif de la recherche et de l’innovation chez Cancer Research UK, a ajouté que le séquençage du génome est désormais plus accessible, ce qui transforme notre approche du cancer. Cette recherche permet de mieux cibler les soins pour les personnes à risque élevé tout en apportant du soulagement à celles qui sont moins exposées.
Dans cette étude publiée dans la revue Gut, des échantillons de cellules pré-cancéreuses ont été analysés chez 122 patients atteints de MII. Environ la moitié de ces patients ont développé un cancer colorectal dans les cinq ans, tandis que l’autre moitié est restée sans cancer. Les résultats soulignent l’importance d’une détection précoce, comme l’a mentionné Marianne Radcliffe, directrice générale de Crohn’s and Colitis UK, en exprimant son enthousiasme pour ce test prometteur.
Il est crucial de rester vigilant et de surveiller les signes d’alerte du cancer colorectal, même en cas de tests réguliers, afin d’assurer une détection précoce et efficace.