Un tribunal de la junte birmane condamne Aung San Suu Kyi pour corruption et prononce une peine de 7 ans de prison

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Un tribunal de la junte birmane a condamné vendredi la dirigeante civile évincée Aung San Suu Kyi à sept ans de prison pour corruption, a indiqué à l’AFP une source judiciaire, mettant fin au procès de 18 mois du lauréat du prix Nobel.

Suu Kyi a été emprisonné pour cinq chefs d’accusation de corruption liés à la location, à l’achat et à l’entretien d’un hélicoptère qui avait causé une « perte à l’État », a indiqué la source.

Prisonnière de l’armée depuis le coup d’État de 2021, Suu Kyi, 77 ans, a été condamnée pour toutes les accusations portées contre elle, allant de la corruption à la possession illégale de talkies-walkies et au mépris des restrictions de Covid.

« Tous ses dossiers sont terminés et il n’y a plus d’accusations contre elle », a déclaré la source, qui a requis l’anonymat car ils n’étaient pas autorisés à parler aux médias.

Suu Kyi – qui est maintenant emprisonnée depuis 33 ans – est apparue en bonne santé, a ajouté la source.

Les journalistes ont été empêchés d’assister aux audiences du tribunal et les avocats de Suu Kyi ont été interdits de parler aux médias.

Depuis le début de son procès, elle n’a été vue qu’une seule fois – sur des photos granuleuses des médias d’État d’une salle d’audience nue – et a compté sur des avocats pour relayer les messages dans le monde.

Beaucoup dans la lutte pour la démocratie au Myanmar, qu’elle a dominée pendant des décennies, ont abandonné son principe fondamental de non-violence, les «Forces de défense du peuple» s’affrontant régulièrement avec l’armée à travers le pays.

La semaine dernière, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé la junte à libérer Suu Kyi dans sa première résolution sur la situation au Myanmar depuis le coup d’État.

Ce fut un moment d’unité relative de la part du conseil après que les membres permanents et proches alliés de la junte, la Chine et la Russie, se sont abstenus, choisissant de ne pas exercer de droit de veto à la suite d’amendements au libellé.

La tourmente

L’armée a allégué une fraude électorale généralisée lors des élections de novembre 2020, remportées de manière retentissante par le parti de la Ligue nationale pour la démocratie de Suu Kyi, bien que des observateurs internationaux aient déclaré que le scrutin était largement libre et équitable.

La junte a depuis annulé le résultat et déclaré avoir découvert plus de 11 millions de cas de fraude électorale.

Le Myanmar est en ébullition depuis que l’armée a pris le pouvoir, mettant fin à la brève expérience démocratique de la nation d’Asie du Sud-Est et déclenchant d’énormes protestations.

La junte a répondu par une répression qui, selon les groupes de défense des droits, comprend le rasage de villages, des exécutions extrajudiciaires massives et des frappes aériennes contre des civils.

Plus d’un million de personnes ont été déplacées depuis le coup d’État, selon l’agence des Nations Unies pour l’enfance.

(AFP)

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