Un tribunal tunisien abandonne l’affaire contre un militant des droits des LGBTQ


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Tunis (AFP) – Un tribunal tunisien a abandonné une affaire symbolique de longue date contre un militant des droits des homosexuels qui risquait la prison pour des actes homosexuels présumés, ont déclaré un responsable du tribunal et un groupe de défense des droits.

La cour d’appel de la ville centrale de Kairouan a déclaré que l’affaire contre le militant « Daniel » était nulle et non avenue, a déclaré le groupe de défense des droits Damj.

« C’est une victoire pour Daniel et une victoire pour nous », a déclaré le groupe à l’AFP.

Le porte-parole du tribunal, Riadh Ben Halima, a confirmé la décision, affirmant qu’elle était fondée sur « des irrégularités de procédure, car la police avait fouillé son ordinateur sans mandat ».

Daniel, ainsi que cinq autres hommes, avaient initialement été inculpés en 2015 d' »actes homosexuels », passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison dans ce pays d’Afrique du Nord.

Plus tard cette année-là, ils ont chacun été condamnés à trois ans de prison et interdits de séjour dans la province de Kairouan pendant trois ans supplémentaires.

Ils ont fait appel du verdict et, en 2016, leurs peines ont été réduites à 40 jours de prison.

Mais en 2018, la Cour de cassation tunisienne, la plus haute juridiction du pays, a renvoyé l’affaire pour un autre appel pour des raisons techniques.

À ce moment-là, cinq des hommes s’étaient enfuis à l’étranger et avaient trouvé asile, mais Daniel est resté en Tunisie et a été renvoyé devant le tribunal en décembre.

Une trentaine de manifestants s’étaient rassemblés devant le tribunal de Kairouan, considérée comme la ville la plus conservatrice d’un pays.

L’article 230 du code pénal tunisien punit les actes homosexuels consensuels d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison et permet à l’État d’effectuer des tests anaux sur les suspects, une pratique durement critiquée par le Comité des Nations unies contre la torture.

L’article 230 remonte à l’époque coloniale française, mais est resté en vigueur depuis l’indépendance de la Tunisie en 1956.

Ben Halima a confirmé que l’accusation avait demandé de rejeter les résultats des tests anaux dans l’affaire, une décision que Damj a qualifiée de « première ».

Depuis la révolution tunisienne de 2011, les militants LGBTQ ont pu travailler plus publiquement, mais leur situation reste précaire en raison des normes légales et sociales.



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