Une douzaine d’agents de sécurité tués lors de la dernière attaque au Burkina alors que la violence s’intensifie

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Des djihadistes présumés ont tué 13 personnes, pour la plupart des militaires, lors de la dernière attaque de ce type dans le nord agité du Burkina Faso, a annoncé mardi l’armée.

L’Agence nationale d’information du Burkina Faso a publié sur sa page Facebook qu’une douzaine d’agents de sécurité et un civil ont été tués lundi à Falagountou, dans la région du Sahel au Burkina Faso, lors d’affrontements entre militaires et djihadistes.

Dix officiers de la police militaire, deux membres d’une force auxiliaire soutenant l’armée, et un civil sont morts à la suite d’un « attentat terroriste de lundi » dans la localité de Falangoutou, a indiqué l’armée dans un communiqué.

Dix autres officiers de la police militaire étaient portés disparus et cinq autres blessés dans l’attaque, a indiqué l’armée.

Quinze personnes enlevées retrouvées mortes: gouverneur

La dernière attaque a suivi un week-end de violence, au cours duquel 20 autres personnes ont été tuées lors de deux attaques dans les régions du centre-est et de l’ouest du pays.

Quinze personnes arrêtées par des jihadistes présumés dans l’ouest du Burkina Faso ce week-end ont été retrouvées mortes, a annoncé mardi le gouverneur de la région.

« Quinze corps ont été retrouvés lundi dans le village de Linguekoro, dans la province de la Comoé », a indiqué le colonel Jean Charles dit Yenapono Somé, gouverneur de la région des Cascades, dans un communiqué.

Quatre personnes ont été exécutées samedi après-midi lorsque des hommes armés ont intercepté leur camionnette entre les villages de Tenkodogo et Ouargaye.

Dimanche, un mini-bus de passagers en provenance de la ville de Banfora, dans l’ouest du pays, a été intercepté par des hommes armés, a indiqué le colonel Somé dans un communiqué.

Huit femmes et un homme ont été libérés, les autres personnes ont été enlevées et leurs corps sans vie ont été retrouvés avec des impacts de balles le lendemain, a-t-il déclaré.

Groupes armés, coups d’État, civils en fuite

La violence djihadiste liée à Al-Qaïda et au groupe État islamique ravage ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis des années, tuant des milliers de personnes et déplaçant près de 2 millions de personnes. Près de 5 000 civils ont été tués depuis 2015, selon l’Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED).

La violence a semé la frustration et la méfiance au sein de la population et a conduit à deux coups d’État l’an dernier. Le nouveau chef de la junte, Ibrahim Traoré, a pris le pouvoir en septembre en promettant d’endiguer la violence mais les attaques se multiplient.

Traoré a mobilisé des dizaines de milliers de combattants civils pour combattre les djihadistes aux côtés de l’armée. Mais les analystes affirment que les combattants civils sont accusés de cibler d’autres civils perçus comme travaillant avec les djihadistes, ce qui alimente les attaques de représailles.

« Les types d’atrocités de masse qui se produisent étaient attendus, car le conflit devait s’intensifier dans les mois à venir en raison de la mobilisation accrue de la population par le biais du programme (de volontaires) et de la tendance croissante aux exécutions extrajudiciaires par les forces de défense et de sécurité. observé ces derniers mois », a déclaré Héni Nsaibia, chercheur principal à l’ACLED.

« Avec l’augmentation de la violence d’État et de la violence sanctionnée par l’État, il n’est pas surprenant que la violence militante s’intensifie et alimente davantage les cycles d’attaques et de représailles », a-t-il déclaré.

(FRANCE 24 avec AFP et AP)

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