Des experts signalent une augmentation alarmante des cancers mortels en Angleterre, particulièrement du cancer de la tête et du cou, attribuée à des facteurs tels que le tabagisme, l’alcool et les rapports oraux. Entre 2013 et 2021, les diagnostics de cancer oropharyngé ont grimpé de 47 %, avec une hausse des décès. Le rapport de l’université de Sheffield appelle à une sensibilisation accrue et à une action coordonnée pour contrer ces tendances, tout en soulignant des inégalités régionales.
Des experts s’alarment d’une augmentation marquée des cancers mortels en Angleterre, liés au tabagisme, à la consommation d’alcool et aux rapports sexuels oraux. Des chercheurs de l’université de Sheffield ont étudié des données entre 2013 et 2020, révélant un bond de 47 % des diagnostics de cancers spécifiques.
Le cancer de la tête et du cou inclut divers types de cancers se développant dans ces zones. Plus de 30 parties peuvent être touchées, notamment la bouche, les lèvres, la gorge, le nez, les sinus, et les glandes salivaires. D’après le NHS, environ 12 400 nouveaux cas de cancer de la tête et du cou sont identifiés chaque année.
Le rapport scientifique israélien a noté une hausse notable des cas au cours des dernières années, avec 10 735 diagnostics en 2019, juste avant le début de la pandémie. Les chiffres suggèrent que cette tendance s’est poursuivie en 2021, avec plus de 11 000 nouveaux cas.
Le rapport indique également un accroissement du nombre de décès liés à ces cancers. En 2020, 3 469 personnes sont décédées de cancers de la tête et du cou, une hausse par rapport aux 3 313 décès comptabilisés en 2019. Les chercheurs pointent principalement l’augmentation des cancers oropharyngés, qui se manifestent dans la partie de la gorge derrière la bouche, y compris les cancers des amygdales et de l’arrière de la langue. On a comptabilisé 3 834 nouveaux cas d’oropharynx en 2019, soit une hausse de 47 % par rapport à 2013.
Les hommes sont deux fois plus susceptibles d’être diagnostiqués avec ces cancers que les femmes. De plus, les habitants des régions les plus défavorisées d’Angleterre présentent également presque deux fois plus de risques par rapport à ceux des zones plus riches. Plus de la moitié des cas (53 %) sont détectés à un stade avancé, et ces cancers constituent maintenant le sixième type de cancer le plus fréquent au Royaume-Uni.
Pourquoi cette augmentation ?
La hausse des cas de cancer de la tête et du cou est attribuée à plusieurs facteurs, notamment le tabagisme et l’alcool. Selon le rapport, « le tabagisme et l’alcool, pris séparément ou ensemble, sont des facteurs de risque bien établis ». Une étude menée par l’International Head and Neck Cancer Epidemiology Consortium a révélé que les fumeurs non buveurs ont plus de deux fois de chances de développer ce type de cancer par rapport aux non-fumeurs. De même, les gros buveurs qui ne fument pas ont un risque similaire.
Combiner tabagisme et consommation d’alcool augmente le risque de cinq fois, par rapport à ceux qui ne pratiquent ni l’un ni l’autre. Les risques liés au tabagisme touchent particulièrement les cancers du larynx, tandis que la consommation accrue d’alcool est plus nocive pour les cancers de la cavité buccale et de l’oropharynx.
Le rôle des rapports sexuels oraux
Le virus du papillome humain (VPH) constitue également un facteur de risque pour ces cancers. Bien que ce groupe de virus affectant la peau soit souvent bénin, certaines souches à haut risque peuvent provoquer des cancers, notamment ceux du col de l’utérus. Depuis deux décennies, les cancers oropharyngés associés au VPH sont en forte hausse, surtout chez les hommes. Le VPH se transmet par contact intime pendant les rapports sexuels, y compris les rapports oraux.
Pour se protéger, le vaccin contre le VPH est crucial. Initialement destiné aux filles, il est désormais accessible à tous les jeunes de 12 et 13 ans, quel que soit leur sexe, et représente une barrière efficace contre ces virus. Ceux qui ont manqué la vaccination à l’adolescence peuvent bénéficier de programmes de rattrapage gratuits.
Le professeur Ali Khurram souligne que « plusieurs facteurs sous-jacents, dont le tabagisme et l’alcool, contribuent à cette montée des cas ». D’autres éléments, comme de mauvaises conditions de santé bucco-dentaires et des facteurs socio-économiques, jouent également un rôle. De plus, une population vieillissante court un risque accru.
Les signes à surveiller
Le cancer de la tête et du cou englobe une variété de formes, entraînant des symptômes selon l’emplacement