L’organisation de défense des droits de l’homme FairSquare a dénoncé dans une enquête les « graves lacunes structurelles » de la FIFA, affirmant qu’elle ne peut pas réguler le football mondial sans réformes externes. Selon FairSquare, la FIFA a échoué à se réformer et cause des violations des droits de l’homme. L’organisation préconise une plus grande transparence et souligne l’importance d’une intervention de l’Union européenne dans la réglementation de la FIFA, en particulier concernant la candidature controversée de l’Arabie saoudite à la Coupe du monde 2034.
FairSquare, une organisation dédiée à la défense des droits humains, a récemment publié une enquête dénonçant les ‘graves lacunes structurelles’ de la FIFA, indiquant que l’instance dirigeante du football mondial n’est pas en mesure de réguler le sport de manière adéquate. Sans réformes significatives, la FIFA risque de continuer à engendrer des violations des droits humains et à causer des dommages sociaux supplémentaires.
Nick McGeehan, co-directeur général de FairSquare, a souligné dans un communiqué que le football détenait une importance sociale, politique et économique considérable, qui ne devrait pas être négligée en raison d’une réglementation inappropriée. Il a fait valoir que la FIFA souffrait de structures inefficaces et d’un manque de bonne gouvernance.
Selon lui, l’incapacité de la FIFA à se réformer de l’intérieur et même son recul sur certains fronts soulignent la nécessité de réformes extérieures pour éviter d’aggraver les violations des droits humains et d’autres souffrances sociales.
Un rapport soutenu par des experts diversifiés
Le rapport de FairSquare repose sur plus de 100 entretiens, incluant des dirigeants du football, des spécialistes des droits de l’homme, ainsi que des sociologues, économistes et experts en gouvernance. Ce dernier fournit plusieurs raisons convaincantes pour soutenir la nécessité d’un changement au sein de la FIFA.
FairSquare a également sollicité un commentaire de la FIFA concernant son rapport, mais l’organisation internationale n’a pas encore répondu.
La FIFA prévoit de discuter d’une modification de ses statuts lors de son congrès à Bangkok, mais un expert anticipe que ces changements pourraient représenter un nouveau recul en matière de réformes.
Rôle potentiel de l’UE dans la réforme de la FIFA
FairSquare formule plusieurs recommandations visant à améliorer les structures de la FIFA. L’organisation appelle à plus de transparence et suggère l’élimination du ‘comité du Conseil’, où, selon FairSquare, le président Gianni Infantino peut prendre des décisions aux côtés des six présidents de confédération, comme Aleksander Ceferin de l’UEFA, sans en référer au Conseil de la FIFA. Ce comité est qualifié de ‘non démocratique’. De plus, Infantino devrait organiser des conférences de presse régulières, car la possibilité de poser des questions au président s’est raréfiée ces derniers temps. L’Union européenne pourrait jouer un rôle clé dans une réforme, conclut le rapport de FairSquare.
GIanni Infantino, président de la FIFA
‘L’UE est moins susceptible de céder aux pressions exercées par les fédérations sportives que des États individuels, dont les équipes peuvent être exclues des compétitions beaucoup plus facilement’, note le rapport. Une législation bien pensée à l’échelle européenne peut aussi influencer les acteurs externes, comme l’ont montré des réglementations ciblant les grandes entreprises technologiques aux États-Unis.
Réactions à l’évaluation des droits en Arabie saoudite
Cette semaine, FairSquare, en collaboration avec d’autres organisations de défense des droits, des syndicats et des groupes de supporters, a critiqué une évaluation des droits humains liée à la candidature de l’Arabie saoudite pour la Coupe du monde 2034. Cette évaluation, réalisée par un cabinet d’avocats à Riyad, a été jugée insuffisante.
Les organisations ont déclaré que ‘l’évaluation ne contenait pas de discussion significative sur les abus documentés par plusieurs groupes de défense des droits humains et par des instances des Nations Unies’. Elles ont exprimé la conviction que la FIFA est déterminée à supprimer tous les obstacles potentiels pour faciliter la remise de la Coupe du monde 2034 au prince héritier saoudien, Mohammed bin Salman.
Il semble désormais probable que l’Arabie saoudite accueillera la Coupe du monde 2034. Cependant, des questions demeurent quant aux motivations derrière le processus opaque de sélection de la FIFA et aux intérêts du président Gianni Infantino, ainsi que le rôle joué par la DFB.
Décision à venir sur la Coupe du monde 2034
Selon des informations pertinentes, un congrès numérique des 211 associations membres de la FIFA se tiendra le 11 décembre, durant lequel les fédérations voteront pour l’attribution des Coupes du monde 2030 et 2034. Pour 2030, le tournoi masculin devrait se dérouler en Espagne