Bolt Graphics a lancé son GPU Zeus, une plateforme dédiée au jeu et aux simulations, prétendant surpasser le GeForce RTX 5090 de Nvidia en traçage de rayons. Basé sur l’architecture open-source RISC-V, il excelle dans le traitement des textures via des shaders de calcul, mais manque de certaines fonctionnalités traditionnelles. Bien qu’il offre des performances impressionnantes, un défi majeur demeure : le soutien logiciel, essentiel pour rivaliser avec des leaders établis comme Nvidia et AMD.
Bolt Graphics, une entreprise innovante de GPU basée à Sunnyvale, Californie, a récemment dévoilé sa plateforme GPU Zeus, dédiée au jeu, au rendu et aux simulations de superordinateurs. Selon des informations partagées, la société prétend que son GPU Zeus non seulement intègre des fonctionnalités avancées comme la mémoire évolutive et des interfaces Ethernet intégrées, mais qu’il pourrait également surpasser le GeForce RTX 5090 de Nvidia par un facteur de 10 lors des charges de travail de traçage de rayons. Cependant, il est important de noter que Zeus excelle uniquement dans ces domaines spécifiques, car il n’intègre pas les techniques de rendu traditionnelles, limitant ainsi ses chances de devenir l’une des cartes graphiques les plus prisées.
Architecture GPU basée sur RISC-V
Contrairement aux GPU d’AMD, Intel et Nvidia qui reposent sur des architectures propriétaires, le GPU Zeus de Bolt utilise l’architecture open-source RISC-V. Cette conception repose sur un cœur général RVA23 hors ordre associé à des ALU FP64 et à l’extension vectorielle RVV 1.0, capable de gérer des types de données variés allant de 8 à 64 bits, ainsi que des extensions propriétaires pour optimiser les charges de travail scientifiques.
Étant donné que Zeus est conçu principalement pour le traçage de rayons et le calcul, il ne dispose pas de matériel traditionnel tel que des unités de texture (TMU) ou des unités de rasterisation (ROP). Au lieu de cela, il s’appuie sur des shaders de calcul pour le traitement des textures et les sorties graphiques, permettant ainsi d’économiser de l’espace sur le silicium. Chaque GPU Zeus est également équipé d’une sortie DisplayPort 2.1a et d’une sortie HDMI 2.1b pour une connectivité avancée.
Comme de nombreux processeurs modernes, Zeus utilise une architecture multi-chiplet. Le modèle de base, le Zeus 1c26-032, est doté d’une unité de traitement avec 32 Go de mémoire LPDDR5X à 273 Go/s, extensible jusqu’à 128 Go de mémoire DDR5 via deux SO-DIMM. Le GPU Zeus est également associé à un chiplet d’E/S intégrant un port QSFP-DD pour des vitesses de 400GbE/800GbE, ainsi que deux emplacements PCIe Gen5 x16 avec CXL 3.0 pour un partage de mémoire efficace entre plusieurs cartes.
Le modèle avancé, Zeus 2c26-064/128, utilise deux unités de traitement et prend en charge jusqu’à 128 Go de mémoire LPDDR5X. La version la plus performante, le Zeus 4c26-256, intègre quatre unités de traitement et jusqu’à 2 To de mémoire DDR5, se positionnant ainsi comme une solution serveur plutôt qu’une simple carte graphique.
Performances optimisées
Les performances de rendu haut de gamme, le traçage de rayons en temps réel et les calculs sont au cœur des préoccupations concernant Zeus. Même le modèle d’entrée de gamme, le Zeus 1c26-32, offre des performances FP64 qui surpassent celles du GeForce RTX 5090, atteignant jusqu’à 5 TFLOPS contre 1,6 TFLOPS, ainsi qu’une capacité de traçage de rayons améliorée : 77 Gigarays contre 32 Gigarays. De plus, Zeus bénéficie d’un cache sur puce plus important, jusqu’à 128 Mo, et d’une consommation d’énergie plus basse, ce qui le rend particulièrement efficace pour les simulations et le rendu hors ligne.
En revanche, le RTX 5090 reste supérieur dans les tâches d’intelligence artificielle, affichant 105 TFLOPS FP16 et 1 637 TFLOPS INT8, comparés aux 10 TFLOPS FP16 et 614 TFLOPS INT8 du Zeus à puce unique. Si Zeus était capable de réaliser du rendu traditionnel, le 1c26-32, avec ses 10 TFLOPS FP32, ne pourrait rivaliser avec les 105 TFLOPS du RTX 5090.
Le modèle quad-chiplet 4c26-256, bien qu’il consomme moins d’énergie que le GeForce RTX 5090, est susceptible d’être plus coûteux. Il pourrait surpasser le modèle phare de Nvidia dans toutes les charges de travail, sauf pour FP32 et FP16, ce qui montre que le jeu traditionnel n’était pas le principal objectif de conception. Bolt précise que cette variante est optimisée pour des applications telles que la modélisation électromagnétique, la recherche en photonique et les calculs FFT, promettant ainsi d’améliorer la rapidité des simulations à grande échelle.
Défis logiciels
Le soutien logiciel jouera un rôle crucial dans le succès des GPU Zeus de Bolt, car une puissance matérielle impressionnante ne suffit pas pour rivaliser avec des géants comme AMD et Nvidia. Contrairement à des écosystèmes établis comme CUDA pour Nvidia ou ROCm pour AMD, le GPU Zeus souffre d’un manque d’infrastructure logicielle mature. Étant basé sur RISC-V, il a le potentiel de bénéficier d’outils et de bibliothèques open-source, mais sans un soutien solide de la communauté des développeurs, son adoption pourrait rester limitée.
Bolt a cependant introduit son propre moteur de rendu par traçage de rayons, Glowstick, qui pourrait servir de solution interne, mais l’impact sur le marché dépendra de la capacité de l’entreprise à développer un écosystème logiciel robuste autour de cette nouvelle technologie.