Une tache sur la France: la brutalité policière contre les supporters de football est devenue systémique | Ligue des champions

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tuLe rapport de l’efa sur la finale de la Ligue des champions de la saison dernière est d’une intransigeance impressionnante. C’est, dit-il, « sans aucun mérite des responsables » qu’un autre Hillsborough a été évité. « La Préfecture de Police agissait en effet unilatéralement pour orienter les supporters vers un point d’entrée qui ne serait pas en mesure de faire face au niveau de demande qui lui était imposée… plusieurs acteurs clés n’ont pas accepté la responsabilité de leurs propres échecs mais ont été prompts à attribuer le blâme aux autres. »

Le rapport est complet et impitoyable en critiquant l’UEFA et les autorités françaises. Il y a eu des facteurs supplémentaires, comme la grève des chemins de fer, des problèmes de numérisation des billets et des attaques des habitants, mais, fondamentalement, il s’agissait d’un échec colossal de la gestion des foules. Ce qui est si exaspérant, c’est qu’une grande partie de ce qui s’est passé était prévisible pour quiconque a assisté à un match en France.

En 2007, j’ai couvert le match aller des huitièmes de finale de Ligue des champions entre Lille et Manchester United, disputé à Lens. Les trains en provenance de Lille ont été débordés, une situation désagréable aggravée par certains supporters à l’extérieur qui ont lancé des pétards et harcelé d’autres passagers.

Peu de temps après le coup d’envoi du match, il était évident que quelque chose n’allait pas dans la partie inférieure de la tribune derrière le but d’Edwin van der Sar. Une partie de la zone occupée par les supporters de United était clairement dangereusement surpeuplée, une situation exacerbée par les missiles lancés par les supporters lillois du niveau supérieur.

Finalement, une poignée de fans en détresse évidente ont franchi la clôture à l’avant de la tribune pour être attaqués par la police anti-émeute brandissant des matraques. Alors que d’autres tentaient de suivre, des gaz lacrymogènes ont été tirés, créant davantage de panique.

Lorsque Ryan Giggs a marqué un but vainqueur à la 83e minute avec un coup franc rapidement tiré, les supporters lillois ont lancé une fusillade de mâts sur le terrain. Les supporters locaux et extérieurs et la police se comportant tous mal, le sentiment était qu’un incident majeur n’avait été évité que de justesse.

L’UEFA a infligé une amende de 15 000 francs suisses à United pour la conduite de ses supporters et à Lille 100 000 francs suisses « pour violation des dispositions de sécurité et manque d’organisation adéquate ».

Les fans du voyage sentent la main lourde de la police française en 2007 à Lens
Les fans du voyage ressentent la main lourde de la police française en 2007 à Lens. Photo : Jon Super/AP

Pourquoi n’y avait-il pas de police dans les trains ? Qu’est-ce qui avait causé le coup de foudre ? Pourquoi n’y avait-il rien pour empêcher les missiles d’être lancés du niveau supérieur ? Et qui pourrait penser que tirer des gaz lacrymogènes sur un groupe de personnes effrayées améliorerait la situation ?

Celles-ci semblaient être des défaillances fondamentales, mais il n’y avait pas d’enquête appropriée sur la police, juste de vagues bruits de responsables français selon lesquels les problèmes avaient été causés par des fans de United arrivant en retard avec des billets du marché noir ou contrefaits, une excuse de plus en plus familière.

Ce qui s’est passé lors de la finale de la Ligue des champions cette année était plus grave. Mais les similitudes avec Lens 2007 sont claires. La police a également tiré sans discernement des gaz lacrymogènes sur les supporters d’Everton à Lille en 2014 et il y a eu d’innombrables autres cas de brutalité en France comme première réponse, dans le football national et européen.

Comme à Lens, une grande partie de ce qui n’allait pas à Paris était basique. À 15 h 30, un agent de sécurité de l’UEFA s’est inquiété des contrôles effectués à l’angle sud‑ouest du terrain. Je suis passé par cette entrée une heure plus tard, me faufilant entre deux fourgons de police garés sur le trottoir.

Cela allait si évidemment créer un goulot d’étranglement au sommet de la rampe menant à l’étroit tunnel piétonnier sous l’autoroute que j’ai supposé qu’ils avaient été garés là avec négligence pour décharger les agents. Il ne m’est jamais venu à l’esprit que cela pourrait faire partie du processus de vérification des billets.

La congestion a été aggravée par des grèves ferroviaires détournant une plus grande proportion de fans que ce à quoi on aurait pu s’attendre vers une gare et par la signalisation depuis la gare. Mais lorsque le coup d’envoi a été retardé, le premier réflexe a été de blâmer les supporters arrivés en retard. C’était clairement faux étant donné qu’il y avait eu de longues files d’attente pendant plus de trois heures.

L’absence d’intégration des 50 stewards de Liverpool dans le fonctionnement du stade le jour du match et le refus de laisser entrer le directeur de la sécurité du club dans la salle de contrôle relève de l’arrogance – et il convient de noter qu’après la finale de 2006 au Stade de France entre Barcelone et Arsenal, l’UEFA a dénoncé « de graves problèmes d’interopérabilité avec les partenaires, et notamment la police ».

Puis, pour couronner le tout, avec trop de policiers déployés au bord du terrain pour parer à la menace imaginaire d’une invasion, les supporters quittant le terrain ont été exposés à de nouvelles attaques de la part des habitants. Leur implication a été supprimée d’une déclaration initiale de l’UEFA sur l’incident par les autorités françaises apparemment déterminées à blâmer les fans et les fans seuls.

La police a créé une situation potentiellement mortelle, a attaqué des fans innocents et n’était nulle part en vue lorsque la violence a éclaté et que les autorités ont ensuite menti à ce sujet. Il semble désinvolte de suggérer qu’il est beaucoup plus facile de faire gicler du gaz poivré à travers une clôture sur le visage de fans en détresse que de s’attaquer à des gangs locaux équipés, mais c’est ce qui s’est passé.

Les tentatives pour détourner le blâme se sont poursuivies. Malheureusement, aucune séquence de vidéosurveillance n’a été mise à la disposition des enquêteurs de l’UEFA. Celle du Stade de France avait été détruite alors que les parquets locaux n’avaient pas répondu aux sollicitations pour leur film. Le maire de Saint-Denis n’a pas non plus coopéré avec le panel.

Un policier français pulvérise des gaz lacrymogènes sur les supporters de Liverpool devant le Stade de France
Un policier français pulvérise des gaz lacrymogènes sur les supporters de Liverpool devant le Stade de France. Photographie : Matthias Hangst/Getty Images

La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ont, quant à eux, continué à défendre la police et à blâmer les supporters longtemps après qu’il ait été clair que les affirmations initiales de 30 à 40 000 supporters avec un faux billet étaient fausses. Il n’est pas étonnant que le rapport ait condamné « la défensive institutionnelle, mettant la réputation et l’intérêt personnel au-dessus de la vérité et de la responsabilité ».

Le rapport a blâmé l’UEFA, mais a également conclu que « l’approche brutale de la police est une tache sur la France ». Comme, franchement, c’est le cas depuis un certain temps. Après le confinement, il y a eu un certain nombre d’échecs d’organisation lors des grands matchs – à la Coupe des Nations à Yaoundé et quelques matchs du Maroc à la Coupe du monde, mais en France, c’est systémique. Rien ne semble avoir été appris en 15 ans et il n’y a pas non plus de désir apparent d’apprendre.

À moins qu’il n’y ait une amélioration radicale de la police française, à moins que l’incompétence et la brutalité ne soient extirpées, comment l’UEFA peut-elle permettre à la France d’accueillir à nouveau un match majeur ?

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