Vaincre ou Mourir : le film de la Révolution française critiqué pour avoir promu des opinions d’extrême droite


Vaincre ou Mourir des réalisateurs Paul Mignot et Vincent Mottez est sorti cette semaine dans les salles françaises et la réception du film par les spectateurs pourrait dépendre de leurs opinions politiques.

Le film tourne autour de la guerre de Vendée, une région qui n’a pas pleinement adopté les idées laïques de la Révolution française à la fin du XVIIIe siècle. Les troupes républicaines nouvellement fondées se sont battues contre les royalistes catholiques pendant plus de trois ans.

Les nuances de cet épisode particulier de la Révolution française sont aujourd’hui régulièrement interrogés par les historiens et les universitaires, un débat qui déborde régulièrement dans la société française.

La gauche française n’a pas tardé à dénoncer le film comme régressif, affirmant qu’il dépeint une vision simplifiée des « bons royalistes » contre « les mauvais républicains ».

De l’autre côté de l’échiquier politique, beaucoup ont applaudi Vaincre ou Mourir pour rétablir une vérité historique.

Mais entre de féroces arguments politiques de gauche ou de droite, la plupart des critiques de cinéma s’accordent à dire que le film est… mauvais.

Point de vue d’extrême droite en question

Vaincre ou Mourir est le premier film produit par Puy du Fou Films, une récente société de production appartenant au parc à thème du Puy du Fou, situé en Vendée.

Le parc à thème familial, qui serait le deuxième plus grand de France après Disneyland, propose aux visiteurs une visite immersive dans l’histoire de la France, avec des personnages déguisés en personnages historiques et des spectacles mettant en scène des scènes du passé.

Certains historiens ont dénoncé le folklore historique et les mythes présentés comme des faits, ainsi que la lecture conservatrice de l’histoire du parc.

Le propriétaire actuel du parc est l’homme d’affaires français Nicolas de Villiers, fils du fondateur et homme politique d’extrême droite Philippe de Villiers. Dans une interview de 2022, il a répondu aux controverses sur l’histoire et a déclaré que le parc se nourrissait de légendes populaires du passé.

Nicolas de Villiers a fait valoir que c’est ce qui intéresse le public, contrairement à la vérité historique : ‘notre façon de raconter des histoires rencontre un vrai succès que l’histoire n’a plus, même dans les écoles. L’histoire des historiens n’a pas d’audience aujourd’hui. C’est un plaisir de voir que chaque année, deux millions de personnes visitent le Puy du Fou et sont capables de renouer avec une partie d’eux-mêmes.

Le héros de Vaincre ou Mourir, François Athanase Charette de la Contrie, dit « Charrette », est un personnage historique souvent exposé dans le parc. Le royaliste catholique se trouve aussi être régulièrement présenté en martyr par l’extrême droite française, qui jusqu’à ce jour s’oppose aux idéaux laïcs et républicains apportés par la Révolution.

Les De Villiers ne sont pas la seule famille bourgeoise française que certains accusent d’user de son influence pour imposer leur vision de l’histoire et des valeurs de France.

Au cours de la dernière décennie, un homme d’affaires Vincent Bolloré a acheté plusieurs sections influentes des médias français. Connu pour sa foi catholique et son appétit commercial débordant, son acquisition de journaux et de chaînes de télévision a déclenché des grèves parmi les journalistes, qui craignaient pour leur liberté éditoriale.

Bolloré poursuit ses intentions, nommant notamment des éditorialistes conservateurs et des personnalités controversées d’extrême droite comme Eric Zemmour en tant que commentateurs de télévision réguliers.

L’homme d’affaires multimilliardaire possède également la société de production cinématographique Studio Canal, via sa holding Vivendi.

D’ailleurs, le dernier film en salles produit par Studio Canal est Vaincre ou Mourir.



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