Les cabriolets, autrefois symboles de liberté et de statut, connaissent un déclin alarmant de leurs ventes, atteignant seulement 1,5 % du marché des voitures neuves en Allemagne. En 2024, les immatriculations devraient chuter de 20 % par rapport à l’année précédente. Ce phénomène est attribué à la concurrence des SUV et des véhicules électriques, ainsi qu’à l’évolution des valeurs sociétales, rendant le cabriolet moins désirable. Néanmoins, les marques allemandes dominent toujours le segment, bien que l’offre se réduise considérablement.
Les cabriolets incarnent un style de vie associé à la liberté, mais leur popularité est en déclin. Les chiffres de l’Office fédéral des transports révèlent une baisse continue des ventes. Pourquoi ce symbole de statut, autrefois tant convoité, est-il devenu un produit en perte de vitesse ?
Auparavant, les cabriolets étaient synonymes de fraîcheur et de désirabilité, symbolisant l’évasion et la liberté. Cependant, les ventes s’effondrent, comme le montre l’analyse des statistiques d’immatriculation. Pour 2024, seulement 40.984 cabriolets devraient être immatriculés, soit près de 20 % de moins qu’en 2023. Il y a cinq ans, ce chiffre dépassait encore les 70.000 et il atteignait presque 103.000 il y a 15 ans.
Actuellement, les cabriolets ne représentent qu’1,5 % du marché des voitures neuves. Un porte-parole de l’association de l’industrie automobile à Stuttgart souligne que cette tendance se maintient depuis un certain temps : ‘Le cabriolet, jadis symbole de liberté sur la route, subit la concurrence des SUV et des véhicules électriques.’ Les fabricants prennent déjà des mesures pour ajuster leur offre.
Un ajustement de l’offre par les fabricants
La réduction des cabriolets sur le marché ne se limite pas aux chiffres de vente ; l’offre elle-même a diminué. Bien que les gammes de modèles se soient élargies, de nombreux fabricants ne proposent plus de cabriolets en Allemagne. Ceux qui le font ont considérablement restreint leurs choix.
Par le passé, des marques comme BMW ou Audi proposaient environ la moitié de leurs modèles en version cabriolet, mais aujourd’hui, ce chiffre est tombé à moins de 20 %. Chez VW, l’Office fédéral des transports ne recense même qu’un seul modèle cabriolet, tandis qu’Opel n’en propose aucun, alors qu’en 2009, la marque avait trois modèles différents.
La domination des modèles allemands sur le marché
Heureusement, les marques allemandes et leurs filiales dominent le secteur des cabriolets en Allemagne. VW se classe au premier rang avec 7.718 immatriculations l’année dernière, principalement grâce au T-Roc, qui est le cabriolet le plus vendu en 2024.
Suivent BMW avec 7.472 unités, Porsche avec 6.979, Mini (filiale de BMW) avec 4.689, Audi avec 4.492 et Mercedes avec 4.073 cabriolets. Ensemble, ces marques représentent 35.486 immatriculations, soit environ 87 % du marché. La marque étrangère la plus performante est Mazda, avec 1.617 véhicules.
Dans le parc automobile, les cabriolets conservent une bonne réputation. Ils sont généralement en bon état, car souvent utilisés comme seconde ou troisième voiture, plutôt que comme véhicule principal. Environ 2,2 millions de cabriolets ont circulé sur les routes allemandes l’année dernière, avec une forte concentration près du lac de Starnberg, à proximité de Munich.
Un reflet d’un mode de vie spécifique
Pourquoi l’attrait pour les cabriolets a-t-il diminué ? Selon Dieter Landenberger, responsable chez Volkswagen Heritage, leur apogée remonte aux années 1980. Le cabriolet est le reflet d’un mode de vie particulier, et c’est en partie ce qui contribue à son déclin.
Pour beaucoup, afficher sa richesse n’est plus en phase avec les valeurs actuelles. ‘Un cabriolet n’est pas un besoin essentiel ; c’est un luxe qui procure du plaisir, et cela semble inapproprié en période de crise économique où beaucoup luttent pour joindre les deux bouts.’ Depuis la crise financière de 2008/09, le marché des cabriolets a chuté de 70 %.
Cependant, cette tendance contraste avec la forte demande pour des SUV, souvent perçus comme ostentatoires. Landenberger explique qu’un SUV évoque un sentiment de sécurité : ‘On est assis dans une sorte d’armure, déconnecté du monde.’
Le cabriolet, quant à lui, peut sembler un peu trop extravagant. Les modèles emblématiques comme le cabriolet Coccinelle et le Golf 1 ont atteint le statut de culte, car ils permettent de se montrer et d’être vus.
Sur l’île de Sylt, par exemple, la concentration de cabriolets est notablement plus élevée, témoignant d’une demande persistante dans des zones riches. Dans des régions économiquement moins favorisées, posséder une telle voiture pourrait être mal perçu, même si certains pourraient se le permettre.
Les nouveaux cabriolets ont un coût élevé et ne sont plus considérés comme de simples voitures saisonnières. Les avancées technologiques ont permis de créer des toits plus sophistiqués, qui, contrairement aux anciennes structures de toile, sont adaptés à toutes les saisons et ne diffèrent guère des berlines classiques en hiver. Aujourd’hui, une capote de cabriolet est un produit de haute technologie.
Traditionnellement, les cabriolets sont souvent choisis par des femmes. Pour une famille avec trois enfants, un cabriolet n’est peut-être pas la voiture la plus pratique. Bien que le segment ait ses défis, le cabriolet continuera d’exister, mais probablement dans des niches spécifiques. ‘La fascination pour ces véhicules persiste encore.’