Visentini et Avramopouolos admettent les paiements d’une ONG dans l’enquête sur le Qatargate


Un dirigeant syndical international et un ancien commissaire européen ont admis mardi 20 février avoir reçu respectivement 50 000 euros et 60 000 euros d’une ONG au cœur d’une enquête sur des allégations selon lesquelles le Qatar aurait tenté de corrompre le Parlement européen.

Luca Visentini, un syndicaliste italien et secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI) a insisté dans un communiqué de presse sur le fait qu’il avait reçu l’argent pour rembourser sa campagne pour devenir secrétaire général de la CSI.

Le syndicaliste a démenti les informations selon lesquelles il aurait démissionné de son poste de dirigeant de la CSI, affirmant qu’il avait décidé de se retirer, « une sorte d’auto-suspension », et qu’il était en vacances.

« J’ai accepté ce don en espèces en raison de la qualité du donateur et de son caractère à but non lucratif », a-t-il déclaré.

« On ne m’a rien demandé, je n’ai rien demandé non plus en échange de l’argent et aucune condition n’a été fixée pour ce don.

« Ce don n’était lié à aucune tentative de corruption, ni à influencer ma position syndicale sur le Qatar ou sur toute autre question », a-t-il déclaré.

« Je rejette ouvertement toutes les allégations possibles à cet égard comme étant totalement fausses. »

Le conseil d’administration de la CSI se réunira mercredi pour discuter du cas de Visentini.

Visentini a reçu l’argent du groupe de campagne bruxellois Fight Impunity, fondé par l’ancien député européen Pier Antonio Panzeri, qui a été arrêté et inculpé de corruption et de blanchiment d’argent.

Les procureurs allèguent que Panzeri a utilisé l’ONG pour financer un réseau de corruption au Parlement européen au nom de la monarchie du Golfe du Qatar. Le Qatar insiste sur le fait qu’il n’a aucun rôle dans le scandale.

Visentini a été arrêté pour interrogatoire lors d’une série de descentes de police belges qui ont permis de découvrir environ 1,5 million d’euros en espèces, mais a été libéré sans inculpation tout en restant suspect.

La Belgique en arrête quatre alors que l’enquête sur la greffe du Qatar s’étend

Une vice-présidente du Parlement européen, l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, a été inculpée de corruption et placée en détention provisoire dimanche 11 décembre après que des enquêteurs belges ont trouvé des « sacs d’argent » chez elle.

Quatre suspects – Panzeri, l’eurodéputée grecque Eva Kaili, le partenaire de Kaili Francesco Giorgi et Niccolo Figa-Talamanca, dont l’ONG « No Peace Without Justice » partage une adresse avec Fight Impunity – ont été inculpés.

L’affaire a envoyé des ondes de choc au Parlement européen et déclenché des promesses de réforme.

Par ailleurs, l’ancien commissaire européen Dimitris Avramopoulos a déclaré à l’agence de presse grecque Ana qu’il avait reçu 60 000 euros de Fight Impunity entre février 2021 et février 2022.

Avramopoulos, ancien ministre grec des Affaires étrangères et membre de la Commission européenne entre 2014 et 2019, a démissionné de son poste de membre honoraire du conseil d’administration de l’ONG.

Le site Web de l’organisation continue cependant de le répertorier en tant que membre du conseil d’administration.

(Édité par Georgi Gotev)





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