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Exprimé par l’intelligence artificielle.
Charles Michel est président du Conseil européen.
La guerre de la Russie en Ukraine marque une nouvelle réalité géopolitique pour l’Union européenne.
Au lendemain de l’attaque russe, le Conseil européen s’est réuni à Versailles, prenant des mesures sans précédent pour renforcer notre autonomie stratégique. Ici, les dirigeants de l’UE ont présenté un plan visant à renforcer les capacités de défense de l’Europe, à réduire ses dépendances énergétiques et à renforcer ses économies grâce à l’innovation technologique, les trois piliers de la souveraineté européenne.
Nous renforçons également ces piliers par notre engagement international, car l’UE et ses États membres sont le premier sponsor du système multilatéral et du financement de la paix, du développement et du changement climatique. En tant que l’une des principales puissances commerciales, nous établissons des normes mondiales qui reflètent nos valeurs.
Mais maintenant, alors que nous nous efforçons de concrétiser cette vision, nous devons accélérer le rythme.
Les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont très différents de ceux de la pandémie. Le COVID-19 a été un choc qui a plongé nos économies dans un coma temporaire, mais la crise énergétique actuelle crée une nouvelle situation. Nous allons maintenant faire face à des coûts énergétiques toujours plus élevés et, en plus de cela, l’économie sociale de marché en Europe implique — pour une bonne raison — des coûts de main-d’œuvre et environnementaux plus élevés qu’ailleurs.
Dans l’ensemble, cela change fondamentalement notre position par rapport à nos principaux concurrents, notamment les États-Unis, qui restent le premier producteur de pétrole et de gaz. Et cela nous oblige à repenser la façon dont nous protégeons notre compétitivité.
Pendant des décennies, nous avons construit un système basé sur le libre-échange, tout en nous efforçant d’assurer des conditions de concurrence équitables pour tous, ce qui signifiait l’application d’un cadre strict pour les règles en matière d’aides d’État. Sur la scène mondiale, les pays du marché libre font pression depuis des années sur la Chine pour qu’elle limite les aides d’État aux entreprises et respecte les règles du marché libre. Pourtant, la Chine continue d’investir directement l’argent de l’État dans des industries clés d’importance stratégique.
Avec l’Inflation Reduction Act, notre allié américain s’est également engagé récemment dans une politique d’aides d’État massives pour favoriser sa transition verte. Et les États-Unis mettent en place un ensemble de subventions et de crédits d’impôt de près de 370 milliards de dollars pour créer un écosystème de technologies clés – les mêmes technologies dans lesquelles l’UE investit.
L’UE doit agir intelligemment, rapidement et à grande échelle pour renforcer nos économies, notamment en investissant dans les technologies propres et numériques. Nous devons aussi renforcer nos capacités de fabrication pour préserver notre prospérité, tout en assurant notre autonomie stratégique.
Comme convenu en décembre, le Conseil européen abordera ces défis lors de notre prochaine réunion en février, et nous devrions envisager quatre volets d’action parallèles.
Premièrement, nous devons donner plus de latitude à nos États membres dans l’octroi d’aides d’État à leurs entreprises. Alors que nos principaux concurrents augmentent leur soutien public, nous ne pouvons pas être naïfs. Renforcer le soutien aux entreprises industrielles stratégiques et aux petites et moyennes entreprises signifie réformer, ou du moins adapter nos règles en matière d’aides d’État aux réalités économiques et géopolitiques d’aujourd’hui.
Pourtant, ce faisant, nous devons éviter le piège consistant à fixer des règles sur mesure pour chaque État membre. Ce serait mortel pour notre marché unique et pour l’égalité des conditions de concurrence entre les entreprises et les États membres, qui a été la clé de son succès.
Deuxièmement, nous devons tirer pleinement parti de nos financements et instruments financiers disponibles, tant au niveau national qu’au niveau de l’UE. Cela signifie garantir une plus grande flexibilité pour décaisser les moyens financiers importants du budget de l’UE et de notre fonds de relance post-COVID-19, NextGenerationEU, car la grande majorité de ces fonds restent inexploités – non pas parce qu’ils ne sont pas sollicités, mais parce que les procédures sont souvent trop lourd.
Troisièmement, tous les États membres ne disposent pas des mêmes moyens financiers pour faire face à la crise actuelle. La solidarité est l’un de nos plus grands atouts européens — un bouclier protecteur. Cela est particulièrement vrai dans les moments difficiles. À ce titre, il est logique de prolonger le programme SURE, créé pendant la pandémie pour atténuer le risque de chômage. Cela donnerait à tous les États membres l’accès à des emprunts abordables pour soutenir leurs entreprises et leur main-d’œuvre, tout en préservant l’intégrité du marché unique et ses conditions de concurrence équitables.
Enfin, il faut aussi penser à plus long terme. Au-delà du soutien à nos entreprises aujourd’hui, nous avons besoin de plus d’investissements privés et publics pour consolider notre base industrielle et technologique.
Par conséquent, je propose de m’appuyer sur les idées exprimées par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et le commissaire Thierry Breton, et d’examiner la possibilité d’un fonds de souveraineté de l’UE pour l’investissement en fonds propres dans de nouveaux projets d’importance stratégique dans les domaines de l’énergie verte, de la technologie numérique et de la défense. La Banque européenne d’investissement a pour mission d’être l’épine dorsale d’un tel projet.
Ce fonds stimulerait l’investissement privé ; combler les écarts d’investissement qui compromettent la croissance à long terme; et cela générerait aussi de la richesse. Au fil du temps, la valeur de ses actifs accumulés éclipserait les dettes contractées pour financer les investissements initiaux. Et les actifs du fonds pourraient éventuellement être vendus à des investisseurs privés, afin que le fonds puisse réinvestir dans la prochaine vague d’innovations technologiques, ou dans d’autres domaines critiques d’importance stratégique pour la souveraineté européenne.
L’Europe doit rester un continent de production et d’innovation. Soutenir nos entreprises et assurer notre compétitivité mondiale — cela nécessitera de nouvelles façons de penser et une attitude positive de notre part à tous. Ensemble, nous sommes plus forts, plus influents et plus souverains.
Faisons le.
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