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Une journée grise de fin d’hiver est suspendue devant la grande fenêtre du studio, mais à l’intérieur tout brille aux couleurs de l’été : un vert turquoise frais comme la mer au sud et un bleu profond comme le ciel au-dessus. La nouvelle peintre de la ville de Starnberg Jeanne Dees, qui travaille dans l’atelier Paul Thiem de la ville depuis trois bonnes semaines, a apporté cette dualité avec elle. « Ce sont mes couleurs », dit-elle, rayonnante. Être aux yeux du public, remplir l’atelier de nouvelles images et devoir organiser une exposition après deux ans – le peintre essaie de voir tout cela non pas comme une pression mais comme un défi positif.
Fin novembre, Jeanne Dees, qui vit à Weßling et y dirige une école de peinture pour enfants, a reçu le prix d’art de la ville de Starnberg. Elle a convaincu le jury avec deux œuvres abstraites en bleu et turquoise. Surtout, son « sens des tons de couleurs sensibles et d’une composition harmonieuse » a été loué. Selon le jury, les formes organiques de ses peintures « se combinent naturellement pour former un ensemble harmonieux », elles « offrent au spectateur l’occasion de la contemplation et du calme » et forment « une alternative à notre époque troublée ».
Le peintre a désormais également fait de l’espace de l’atelier un tel « homologue ». Elle l’a meublée d’une grande table de travail et d’un chevalet. De plus, quelques étagères simples en blanc, une chaise longue, quelques coussins et, devant la grande fenêtre, une petite table jaune soleil avec deux chaises assorties comme accent de couleur habilement mis en valeur. Le turquoise et le bleu avec un contrepoint jaune ou orange clairsemé n’étaient pas seulement les compositions de couleurs des œuvres primées, ils déterminent également les images qui sont maintenant accrochées aux murs.
« Mais j’ai toujours peint de manière abstraite, et j’ai toujours préféré ça », déclare l’architecte d’intérieur
Dans « Colorful Rhythm » et « La danse des lignes », les tons froids des couleurs contrastent avec le ton terreux du lin non teint, que Jeanne Dees aime utiliser comme surface de peinture. Les deux titres pourraient certainement être interprétés comme une indication que l’artiste a la capacité de perception synesthésique, c’est-à-dire qu’elle peut voir les sons et entendre les couleurs.
Jeanne Dees, née à Berlin en 1963 et élevée à Munich, a étudié le design d’intérieur à Rosenheim et a d’abord exercé cette profession. « Mais j’ai toujours peint », dit-elle, « et j’ai toujours préféré peindre de manière abstraite. » En tant que mère de deux enfants, elle a participé à des projets de peinture lors de festivals de maternelle, dans le programme de vacances de Weßlingen et plus tard à l’école Montessori de Gilching. Elle a fondé une école de peinture pour enfants, a fait sa formation de base en peinture avec Susanne Hauenstein à Andechs, a suivi des ateliers et des académies d’été avant de finalement étudier la peinture en couleur à l’académie d’art privée de Kolbermoor de 2014 à 2016. Ingrid Floss et Jerry Zeniuk y étaient ses professeurs.
Diverses nuances de bleu à turquoise sont la couleur dominante de la palette de Jeanne Dees. Ces tons se retrouvent sur le jeté de la méridienne et sur les housses des coussins. Ce sont les couleurs des tasses à thé qu’elle pose sur la table de l’atelier. Et même son manteau, qui pend au vestiaire, a un motif bleu-turquoise. Dans l’histoire de l’art, la couleur bleue a une signification particulière à bien des égards : même à la Renaissance, le prix d’un tableau était calculé en fonction de la quantité de bleu outremer qu’il utilisait, car la teinture, élaborée à partir de matériaux semi-précieux pierres venues « d’outre-mer », était l’ensemble particulièrement précieux.
Pourtant, le bleu a toujours été considéré comme la couleur du surnaturel, du transcendant, et ce rôle lui est venu encore plus avec l’aube de la modernité : « Plus le bleu devient profond, plus il appelle les gens vers l’infini, éveille en eux la Envie de pur et enfin de surnaturel. C’est la couleur du ciel, telle qu’on l’imagine avec le son du mot paradis », écrit le synesthète Kandinsky en 1910. Et Yves Klein invente enfin son « Bleu Klein international » en 1956, un spécial outremer intense pour représenter le « néant », la transcendance des choses et des couleurs.
Elle se préoccupe avant tout de l’harmonie des choses, des couleurs et des lignes
Jeanne Dees, qui a non seulement apporté des tubes de peinture et des pinceaux à Starnberg, mais aussi toute une série de livres sur les théories des couleurs, parle moins de transcendance que d’harmonie des choses et des couleurs. Elle conçoit aussi bien des espaces picturaux que des intérieurs, elle aime la profondeur lisse des peintures à l’huile ainsi que le toucher rugueux du lin, sur lequel elle fait briller les couleurs. Elle a cousu ensemble de petits restes de ce matériau et a transformé ce « patchwork » en un élément de design à part entière.
« Je m’intéresse aux couleurs, aux surfaces et aux lignes », explique le peintre. Ses compositions picturales sont abstraites, mais liées au monde des choses par la mémoire de certaines impressions colorées. Ce qu’elle a vu lors de voyages et de promenades, sur le trajet de l’atelier ou simplement devant la fenêtre et peut-être aussi capturé sur une photo est aliéné sur la toile et abstrait dans le meilleur sens du terme. Au final, le résultat est généralement une image en turquoise et bleu, peut-être avec un accent jaune : « C’est juste ma couleur intérieure », dit Jeanne Dees.
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