VW en Chine : Fermeture d’une usine dans la région autonome ouïghoure

VW en Chine : Fermeture d'une usine dans la région autonome ouïghoure

Volkswagen a mis fin à son partenariat controversé dans la région des Ouïghours en Chine en vendant son usine d’Urumqi à l’entreprise d’État SMVIC. Cette décision fait suite à des allégations de violations des droits de l’homme. Malgré cela, Volkswagen a prolongé son contrat avec Saic jusqu’en 2040 et prévoit de lancer 18 nouveaux modèles en Chine d’ici 2030, tout en maintenant 38 usines sur le territoire. L’usine vendue continuera d’employer plus de 170 travailleurs.

  • Volkswagen met fin à son implication controversée dans la région des Ouïghours, au Xinjiang, en Chine.
  • L’usine d’Urumqi, gérée en partenariat avec le groupe d’État chinois Saic, a été cédée.
  • La nouvelle propriétaire est l’entreprise d’État chinoise SMVIC, spécialisée dans le marché des voitures d’occasion.

La localisation d’Urumqi, dans le nord-ouest de la Chine, a souvent été au cœur de critiques en raison de violations des droits de l’homme visant la minorité ouïghoure. Volkswagen a entrepris une enquête approfondie sur ces allégations.

Expansion de Volkswagen en Chine prévue pour 2026

Volkswagen avait opéré l’usine en collaboration avec Saic, et la vente a été motivée par des enjeux économiques, selon le groupe. Les discussions concernant l’avenir de l’usine se sont étalées sur plusieurs mois. Depuis 2019, la production automobile au Xinjiang a été suspendue.

Parallèlement, Volkswagen a prolongé son contrat de coopération avec Saic de dix ans, jusqu’en 2040. Toutefois, la société a précisé qu’il n’y avait aucun lien entre son retrait du Xinjiang, finalisé récemment, et la reconduction du contrat.

Avec une vision tournée vers l’avenir, Volkswagen prévoit de lancer une nouvelle gamme de produits en Chine à partir de 2026, avec l’introduction de 18 nouveaux modèles sous les marques Volkswagen et Audi d’ici 2030, dont 15 seront exclusivement destinés au marché chinois. L’objectif est d’atteindre quatre millions de véhicules vendus par an et une part de marché de 15 % d’ici 2030, en comparaison à 14,5 % l’année précédente.

Les allégations concernant le Xinjiang

Volkswagen a inauguré l’usine d’Urumqi en 2013, en collaboration avec Saic, avec un contrat initial prévu jusqu’en 2029. Selon Volkswagen, Saic avait la majorité des droits de contrôle sur le site, où des véhicules étaient assemblés pour le marché de l’ouest de la Chine. Cependant, le projet n’a pas rencontré le succès escompté en raison d’un marché moins dynamique que prévu.

Au fil des années, l’usine a été confrontée à de graves accusations de violations des droits de l’homme, notamment en lien avec des pratiques de travail forcé. La région abrite un nombre important d’Oïghours, une minorité musulmane qui, selon les défenseurs des droits humains, a subi des répressions systématiques, allant de l’obligation de travailler à l’incarcération dans des camps de rééducation. La Chine a fermement rejeté ces accusations.

Volkswagen et ses 38 usines en Chine

La région, tout comme d’autres zones de Chine, a été le théâtre d’attentats terroristes mortels perpétrés par des extrémistes pendant plusieurs années. À partir de 2014, Pékin a intensifié ses actions contre les minorités musulmanes au Xinjiang, région riche en ressources.

Historiquement, les constructeurs automobiles étrangers en Chine ont été contraints de produire leurs véhicules par l’intermédiaire de coentreprises avec des partenaires locaux. Cette exigence a permis d’accéder au vaste marché chinois, mais a également entraîné des transferts de technologie. Récemment, Pékin a assoupli ces réglementations, les levant complètement en 2022. Malgré cela, Volkswagen a choisi de maintenir ses alliances avec les entreprises chinoises. Actuellement, le groupe VW gère 38 usines en République populaire, sans compter l’usine d’Urumqi.

Le nouvel acquéreur de l’usine d’Urumqi, ainsi que des pistes d’essai situées à Turpan et Anting, est une entreprise d’État basée à Shanghai. Ce nouveau propriétaire a assuré la continuité de l’emploi pour les employés restants, qui sont un peu plus de 170.