1 abeille, papillon et syrphe sur 3 disparaît. Un nouvel accord européen peut-il sauver nos pollinisateurs ?


Les abeilles pourraient être assurées de voler en toute sécurité autour de l’Europe via des «lignes de buzz» dans le cadre d’un nouvel accord dévoilé hier.

La création d’un réseau de corridors écologiques est l’une des nombreuses mesures du « New Deal pour les pollinisateurs » de la Commission européenne.

Une espèce d’abeilles, de papillons et de syrphes sur trois est en train de disparaître dans l’UE. Nous devons donc de toute urgence inverser leur déclin d’ici 2030.

L’accord vise à le faire en ciblant leurs principaux adversaires : pesticidespollution, extraterrestre envahissant espècesl’évolution de l’utilisation des terres et changement climatique.

« De petites choses peuvent entraîner de grands changements dans notre monde. Dans le cas des pollinisateurs, ces petits insectes définiront l’avenir de la nature et à long terme la sécurité alimentaire», déclare Virginijus Sinkevičius, commissaire européen chargé de l’environnement, des océans et de la pêche.

« Nous avons besoin d’actions immédiates et ciblées pour sauver les pollinisateurs car ils sont inestimables pour nos écosystèmes, nos sociétés et nos économies. »

Pourquoi les abeilles et autres pollinisateurs sont-ils si importants ?

Nous savons tous que les abeilles sont l’épine dorsale d’écosystèmes prospères – mais un bref rappel de pourquoi.

Sans leur volonté de fertiliser les fleurs, de nombreuses espèces végétales diminueraient et finiraient par disparaître. Il ne s’agit pas seulement d’abeilles et de papillons bien-aimés; guêpes, coléoptères, mouches et fourmis sont également essentiels à ce processus vital.

Avec environ 80 % des plantes cultivées et des plantes à fleurs sauvages dépendant de la pollinisation animale, la Commission décrit la perte de pollinisateurs comme l’une des plus grandes menaces pour la nature de l’UE, bien-être humain et la sécurité alimentaire, car elle compromet la production agricole à long terme.

« Déjà, la moitié des cultures de l’UE qui dépendent de la pollinisation font face à un déficit », commente François Timmermansvice-président exécutif du Green Deal européen.

Aujourd’hui contexte géopolitique rend cela encore plus urgent, étant donné le besoin accru de rendre notre système alimentaire plus résilient.

Que fait l’UE face à la perte de pollinisateurs ?

Annoncé mardi, le nouvel accord de la Commission s’appuie sur une initiative de 2018 et définit un plan de sept ans pour remettre les insectes en péril sur la bonne voie d’ici 2030.

Cela commence par une surveillance accrue des pollinisateurs dans les 27 États membres et de meilleures pratiques de conservation. La Commission indique qu’elle travaillera avec les pays pour préparer un projet de réseau de corridors écologiques, appelés «lignes de rappel».

Restaurer habitats dans les paysages agricoles – avec plus de soutien pour « favorable aux pollinisateurs » agriculture – et la valorisation des espaces verts dans les villes sont deux axes de ce plan.

Et les pesticides ?

Pesticides constituent une menace majeure pour les espèces pollinisatrices. L’accord recommande de renforcer les lois sur la « lutte antiparasitaire intégrée », d’ajouter des tests pour déterminer la toxicité des produits chimiques et de réduire leur utilisation.

Le bloc réprime déjà la surutilisation des pesticides et les « autorisations d’urgence ». Francepar exemple, a abandonné son projet d’autoriser les producteurs de betteraves à sucre à déployer un pesticide interdit en raison des risques pour les abeilles après qu’un tribunal de l’Union européenne a rejeté une telle exemption.

Et l’UE a restreint l’utilisation de trois pesticides néonicotinoïdes qui présentent un risque élevé pour les abeilles.

Cette nouvelle entente s’inscrit dans la lignée de Kunming-Montréal Cadre mondial de la biodiversité adopté à COP15 en décembre, qui comprend un objectif mondial visant à réduire le risque lié aux pesticides d’au moins 50 % d’ici 2030.

Mais les écologistes disent que les règles actuelles de l’UE ne vont pas assez loin. Une pétition d’un million de signataires remise au Parlement européen hier appelle à des actes juridiques pour éliminer progressivement les pesticides de synthèse d’ici 2035.

Quel avenir pour le New Deal pour les pollinisateurs ?

Le Parlement européen et le Conseil, représentant les gouvernements de l’UE, doivent maintenant approuver le plan.

Les membres de l’UE devront ensuite identifier des mesures pour inverser le déclin des pollinisateurs d’ici 2030, ce qui sera une exigence légale en vertu de la loi de l’UE sur la restauration de la nature.

« Ce New Deal pour les pollinisateurs de l’UE est un pas en avant décisif non seulement pour l’UE, et peut inspirer une action similaire dans le monde entier. Faisons en sorte que cela se produise avant qu’il ne soit trop tard », déclare Sinkevičius.



Source link -32