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Paris (AFP)- Malgré les avertissements, les efforts de l’Australie pour sauver la Grande Barrière de Corail ne parviennent toujours pas à protéger le plus grand système de récifs coralliens du monde contre la pollution et le changement climatique, ont déclaré des experts lundi.
L’Australie avait pris des mesures sans précédent pour la protection de la Grande Barrière de Corail, que les Nations Unies ont désignée site du patrimoine mondial, mais il fallait faire davantage pour éviter que le site ne soit déclaré « en danger » par l’UNESCO, l’agence des Nations Unies qui compile et gère un liste des sites patrimoniaux.
Une telle désignation avertit un gouvernement qu’un site pourrait être complètement retiré de la liste du patrimoine mondial, un événement très rare.
« Malgré les efforts scientifiques et de gestion sans précédent » déployés par l’Australie ces dernières années, la Grande Barrière de Corail est « considérablement affectée par les facteurs du changement climatique », a déclaré Eleanor Carter de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et Hans Thulstrup, représentant de l’UNESCO. un rapport basé sur une mission au récif.
« La résilience du bien à se remettre des impacts du changement climatique est considérablement compromise », ont-ils déclaré.
Carter et Thulstrup ont recommandé que le récif soit ajouté à la liste du « patrimoine mondial en péril ».
Le gouvernement australien a annoncé en janvier un paquet d’un milliard de dollars pour protéger le récif, sept ans après son plan « Reef 2050 », déjà une réponse à une menace de déclassement de l’ONU.
Le groupe de pression du Climate Council a déclaré que ce dernier paquet de financement était comme mettre « un pansement sur une jambe cassée ».
Le rapport de lundi a fait écho à cette évaluation, affirmant que la capacité du récif à se remettre des impacts du changement climatique était « considérablement compromise ».
En particulier, les stratégies australiennes « manquaient d’objectifs clairs en matière de changement climatique », tandis que certaines mesures n’étaient pas pleinement mises en œuvre, notamment concernant « la qualité de l’eau et les activités de pêche », a-t-il déclaré.
L’Australie a signalé en mai que 91% des coraux du récif avaient été endommagés par le blanchissement après une vague de chaleur estivale prolongée, un processus qui augmente les taux de mortalité des coraux touchés.
Après un lobbying intense, l’Australie a évité de justesse que le récif soit placé sur la liste « en danger » de l’UNESCO à l’été 2021.
Le gouvernement de l’époque du Premier ministre conservateur Scott Morrison a été rejeté cette année en faveur d’un gouvernement de centre-gauche dirigé par Anthony Albanese qui a promis des politiques plus vertes.
Un porte-parole de l’UNESCO a déclaré à l’AFP qu' »un dialogue constructif est en cours avec le gouvernement actuel ».
Une source proche du dossier a qualifié le rapport de lundi de « feuille de route soumise au gouvernement australien qui devrait dire ce qu’il entend en faire et produire des résultats ».
La source a ajouté: « Le chemin pour sauver la Grande Barrière de Corail est étroit, mais il existe. Une action forte et rapide peut produire des résultats. ».
Pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, un site doit avoir une « valeur universelle exceptionnelle ».
Une place sur la liste signifie généralement un tourisme stimulé et un meilleur accès aux fonds et à l’expertise scientifique.
Ces avantages sont menacés lorsqu’un site est déclaré « en danger » – ce qui est actuellement le cas d’environ 50 sites dans le monde.
Seuls trois sites ont été complètement retirés de la liste du patrimoine.
© 2022 AFP
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