Craint que la Suisse ne devienne un haut lieu du « tourisme de conversion gay » dans le cadre d’un débat parlementaire


Des groupes de défense des droits des LGBT en Suisse se prononcent en faveur d’une interdiction de la thérapie de conversion, craignant que le pays ne devienne un point chaud du «tourisme de thérapie de conversion».

Cela survient alors que le Parlement suisse prépare un débat sur la manière de gérer la pratique qui consiste à voir des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles et trans recevoir une «thérapie» pour les rendre hétérosexuels.

La thérapie de conversion est une pratique controversée qui trouve parfois ses racines dans les communautés religieuses.

C’est un terme large pour tout, des thérapies par la parole aux exemples les plus extrêmes comme le traitement par électrochocs ou l’exorcisme.

Malgré un large consensus entre les partis au Parlement suisse sur le fait que la thérapie de conversion est mauvaise, il n’y a pas de consensus sur la manière dont elle devrait être traitée.

« Certains politiciens pensent que nous n’avons rien à faire, nous avons déjà suffisamment de lois, et nous pourrions l’empêcher avec cela », déclare Roman Heggli, directeur général de la Croix rose, une Suisse organisation luttant pour l’égalité LGBT.

« Nous leur disons que ce n’est pas suffisant et nous pouvons le voir parce que la thérapie de conversion est toujours en cours en Suisse, et nous avons beaucoup de victimes. »

Une difficulté est que le terme « thérapie de conversion » n’est pas largement utilisé par ceux qui la pratiquent. Dans Suisse il n’y a pas de groupes religieux utilisant le terme malgré de nombreux groupes – en particulier les chrétiens évangéliques – qui le fournissent.

« Ils disent que ce n’est qu’un voyage d’auto-découverte, une thérapie, ou qu’ils veulent que les gens s’acceptent, mais bien sûr, c’est un mensonge parce qu’ils ne veulent pas vraiment qu’ils s’acceptent. Ils veulent juste les rendre droits et cis », explique Heggli.

«Ce que nous entendons des victimes, c’est qu’elles sortent généralement de ces thérapies… avec des problèmes mentaux.

«Nous savons que beaucoup de victimes ont ces problèmes depuis très, très longtemps et certaines d’entre elles se sont suicidées parce qu’elles ne peuvent plus vivre avec. C’est un énorme problème. »

Quels autres pays européens ont interdit la thérapie de conversion ?

Les groupes de défense des droits LGBT+ craignent qu’en raison des interdictions dans d’autres pays européens, la Suisse ne devienne une destination pour ceux qui souhaitent pratiquer une thérapie de conversion.

La thérapie de conversion est interdite dans des pays comme Grèce et Malte tandis que Espagne et Belgique envisagent des interdictions. Au Royaume-Uni, les préoccupations initiales concernant la «liberté religieuse» et plus tard l’ajout de la conversion trans au projet de loi freinent la législation.

Pays voisins France et Allemagne ont également interdit la thérapie de conversion, ce qui fait craindre que les praticiens déménagent en Suisse en raison de la facilité des liens linguistiques. L’agence de presse française AFP rapporte qu’à la suite de l’interdiction allemande, l’association Bruderschaft des Weges (Confrérie de la voie) a déménagé à Zurich.

« Nous parlons la même langue et ces thérapies de conversion sont également ouvertes aux personnes vivant en Allemagne qui viennent ici dans le cadre d’un tourisme de thérapie de conversion, ce que nous ne pouvons pas accepter », déclare Heggli.

«La Suisse doit reconnaître ce problème et riposter.

« L’opinion publique en Suisse est claire sur le fait que nous devons encadrer cette thérapie de conversion et c’est vraiment une mauvaise chose. Je pense que nous gagnerions un vote public s’il devait y en avoir un.



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