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Le tribunal correctionnel de Paris a condamné avec sursis 11 personnes qui avaient harcelé le chanteur français Eddy de Pretto en ligne après un concert dans une église parisienne en juin 2021.
Le groupe a été condamné à des peines allant de trois à six mois de prison.
Ces jeunes hommes ont été condamnés pour des messages qualifiant l’artiste de « pédé gigantesque » et l’accusant d’avoir « souillé » leur foi catholique en interprétant une chanson évoquant l’homosexualité dans l’église Saint-Eustache, au cœur de la capitale.
Le tribunal correctionnel a également annoncé six acquittements.
« Abus de la liberté d’expression »
Lors du procès début novembre, l’auteur-compositeur-interprète de 29 ans, surtout connu pour ses chansons à succès Fête de trop et Enfantvenu témoigner de l’impact dévastateur des quelque 3 000 messages qui l’avaient ciblé sur les réseaux sociaux après son concert.
« Nous serons là à chaque rendez-vous pour vous rappeler que l’armée de Dieu ne laisse pas ce genre de blasphème impuni », « gros sac à merde pour souiller notre religion », « à bas la République qui fait de nous des sous-hommes de cette espèce « , a lu certains de ces messages sur Instagram.
« J’avais très peur de sortir de chez moi, des troubles du sommeil (…) des troubles dépressifs, je ne comprenais pas cette violence », a témoigné Pretto.
Présentant des profils très mitigés mais revendiquant, pour la plupart, leur attachement au catholicisme, les prévenus avaient affirmé s’être sentis « humiliés » par le terme « sodomite » utilisé par Eddy de Pretto dans l’une des chansons interprétées dans l’église de Saint- Eustache.
Certains avaient aussi tenté de se justifier en rejetant toute intention violente et en mettant en avant leur volonté de mettre en place « un cadre légal » pour « la défense de notre société ».
Lors de l’audience, le procureur a qualifié leurs messages d' »abus de la liberté d’expression » et a rappelé que « le blasphème et les atteintes à la religion ne sont pas punis par la loi ».
Eddy de Pretto est « très satisfait » de la décision du tribunal, a déclaré devant la presse un de ses avocats, Me Martin Lémery, devant le tribunal.
« Le tribunal rappelle qu’on ne peut impunément se livrer au lynchage numérique d’une personne dont les engagements publics, l’orientation sexuelle ou la personnalité ont eu le malheur d’offenser certains extrémistes », a-t-il ajouté.
Relativisant l’importance des libérations, l’avocat a exprimé le souhait que cette décision puisse « être une nouvelle pierre dans l’édifice jurisprudentiel en matière de lutte contre les discriminations et le harcèlement des meutes sur internet ».
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