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Lille (France) (AFP) – Un jeune leader éminent du parti d’extrême gauche français a été condamné mardi à quatre mois de prison avec sursis pour avoir giflé sa femme, provoquant une exclusion parlementaire de ses collègues alors qu’ils tentaient de monter une opposition viable au président centriste Emmanuel Macron.
Adrien Quatennens a été démis de ses fonctions de son groupe France Unbowed à la chambre basse de l’Assemblée nationale du parlement pendant quatre mois après la décision, bien que le parti n’ait pas appelé à sa démission.
« Fidèles à notre engagement à lutter contre les violences faites aux femmes, nous nous devions de prendre collectivement cette décision politique », ont déclaré les législateurs de France Insoumise dans un communiqué, ajoutant que les Quatennens devraient suivre un cours de sensibilisation à la violence domestique.
C’était le dernier de plusieurs incidents de violence domestique, de harcèlement sexuel ou d’agression qui ont secoué les partis politiques français dans le sillage du mouvement #MeToo, en particulier parmi les groupes de gauche qui soulignent la nécessité de réponses plus dures à la violence contre les femmes.
Quatennens a évité une mêlée de journalistes par une porte latérale pour assister à l’audience dans la ville de Lille, dans le nord du pays, où sa femme était également présente – le couple est au milieu d’une procédure de divorce conflictuelle.
Après avoir plaidé coupable, il a été condamné à une peine de prison avec sursis pour « violences envers un conjoint » entre octobre et décembre 2021 ainsi que pour envoi de « messages hostiles répétés », ainsi qu’à une amende de 2 000 euros (2 100 $) de dommages et intérêts.
Les détails des réclamations n’étaient pas disponibles car l’audience s’est tenue à huis clos.
L’avocate Jade Dousselin a déclaré que Quatennens ferait une déclaration plus tard mardi, mais a qualifié la phrase « d’avertissement solennel qui ne l’empêche pas de revenir à l’Assemblée et de remplir son mandat électif ».
Plusieurs collègues de France Unbowed ont également exprimé leur soutien, mais on ne sait toujours pas si Quatennens pourra revenir – notamment après que sa femme a évoqué « plusieurs années » de « violences physiques et psychologiques » de sa part dans une déclaration à l’AFP fin novembre. .
« Vous ne pouvez pas comparer cela à des types qui frappent leurs femmes ou qui piquent la boisson d’une femme », a déclaré Patrick Proisy, le maire de France Insoumise de Faches-Thumesnil, une banlieue lilloise, l’un d’une douzaine de partisans devant le palais de justice.
Mais les militantes ont été indignées lorsque le fondateur du parti et poids lourd Jean-Luc Melenchon, qui a raté de peu le second tour de l’élection présidentielle de cette année contre Emmanuel Macron, a d’abord soutenu son protégé dans un tweet considéré comme minimisant la violence. Il a depuis gardé le silence sur l’affaire.
« Le sujet dont nous discutons maintenant, c’est quelles sont les conditions et les modalités de son éventuel retour », a déclaré Manuel Bombard, qui a pris le rôle de coordinateur de Quatennens et qui est appelé à devenir le chef du parti, à la radio France Inter.
© 2022 AFP
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