L’Espagne approuve un projet de loi sur les droits des trans qui a divisé la gauche

[ad_1]

Publié le:

Madrid (AFP) – Les législateurs ont adopté jeudi un projet de loi sur les droits des transgenres permettant à toute personne de 16 ans et plus de changer de sexe sur sa carte d’identité, plaçant l’Espagne sur la bonne voie pour devenir l’un des rares pays à autoriser le changement avec une simple déclaration.

Approuvé par 188 voix avec 150 contre et sept abstentions, le projet de loi passe maintenant au Sénat où, s’il reste inchangé comme prévu, il deviendra loi dans quelques semaines.

Le projet de loi simplifie la procédure de changement de sexe sur la carte nationale d’identité d’une personne, lui permettant de demander le changement sur la base d’une simple déclaration.

Il interdit également les thérapies de conversion, promeut la non-discrimination à l’encontre des personnes LGBTQ sur le lieu de travail et cherche à « faire progresser l’inclusion » des femmes transgenres en particulier qui ont tendance à être touchées de manière disproportionnée.

Mais le texte a déclenché une âpre dispute entre les militantes du puissant lobby féministe espagnol et les militantes pour l’égalité LGBTQ.

En Europe, le Danemark a été le premier pays à accorder un tel droit en 2014.

Le vote a été salué comme une victoire par les militants pour l’égalité LGBTQ réunis devant le parlement espagnol © JAVIER SORIANO / AFP

La législation est un projet phare du ministère de l’égalité, qui est détenu par Podemos, le partenaire junior de gauche radicale de la coalition dirigée par les socialistes.

« C’est comme ça que l’histoire est faite », a tweeté la ministre de l’Egalité Irene Montero, remerciant « la majorité féministe » à côté d’un instantané du décompte des voix et d’images de militants LGBTQ applaudissant.

« Transphobie »

Fervent défenseur de l’auto-identification de genre qui a dénoncé l’opposition à la loi comme une « transphobie », Montero a déclaré que la loi « dépathologiserait les vies trans et garantirait les droits des personnes trans ».

Jusqu’à présent, les adultes en Espagne étaient autorisés à demander le changement avec un rapport médical attestant de la dysphorie de genre et une preuve de traitement hormonal pendant deux ans, tandis que les mineurs avaient besoin d’une autorisation judiciaire.

Mais le projet de loi supprime cette exigence et permet à toute personne à partir de 16 ans de changer librement de sexe désigné sur sa carte d’identité. Même ceux qui n’ont que 12 ans peuvent postuler, mais seulement sous certaines conditions.

Carmen Calvo, l'ancienne ministre socialiste de l'égalité, a décrit le texte comme
Carmen Calvo, l’ancienne ministre socialiste de l’égalité, a décrit le texte comme « un pas en arrière » © Thomas COEX / AFP

Après avoir soumis la demande, le demandeur doit confirmer la demande trois mois plus tard, puis elle deviendra valide.

Adopté en cabinet en juin 2021, le projet de loi a suscité des tensions entre Podemos, le moteur de la législation, et les socialistes du gouvernement du Premier ministre Pedro Sanchez qui ont tenté de le modifier.

Il a également divisé le mouvement féministe entre les partisans de Montero et le puissant lobby féministe allié aux socialistes opposés au texte.

L’une des opposantes les plus virulentes était l’ancienne adjointe de Sanchez, Carmen Calvo, qui s’est abstenue, déclarant aux médias locaux qu’elle ne pourrait jamais voter avec la droite mais qu’elle ne pouvait pas se résoudre à voter en faveur du projet de loi.

« Ni volontaire ni facultatif »

« Lorsque le genre est affirmé sur le sexe biologique, cela ne me semble pas être un pas en avant dans une direction progressiste ; cela semble être un pas en arrière », a-t-elle déclaré au quotidien El Mundo en septembre.

« L’État doit apporter des réponses aux personnes transgenres, mais le genre n’est ni volontaire ni facultatif. »

Les militants craignent que la loi ne soit ouverte aux abus et n’érode les droits des femmes, permettant aux hommes qui s’identifient comme des femmes de concourir dans le sport féminin ou de demander un transfert dans des prisons pour femmes.

Ils ont également sonné l’alarme sur le fait que les mineurs ont le droit de déterminer eux-mêmes leur sexe. En vertu du projet de loi, les jeunes de 12 et 13 ans ont besoin de l’approbation parentale et judiciaire pour le faire, tandis que les jeunes de 14 et 15 ans n’ont besoin que de l’approbation parentale.

« C’est comme ça que l’histoire se fait », a tweeté la ministre de l’Egalité Irene Montero © Thomas COEX / AFP

Bien que les socialistes aient fait pression pour un amendement qui aurait prolongé l’autorisation judiciaire jusqu’à l’âge de 15 ans, il a été rejeté dans ce qui a été largement considéré comme une victoire pour Montero et Podemos.

« La loi transgenre qui sera approuvée aujourd’hui au parlement symbolise la plus grande défaite du parti socialiste face à Podemos au cours de cette législature », a déclaré jeudi le journal conservateur El Mundo.

Le centre-gauche El Pais a déclaré que c’était « l’une des lois qui avait le plus tendu le gouvernement de coalition ».

Les tensions autour de la législation ont incité la militante socialiste LGBTQ Carla Antonelli – la première et la seule femme trans à avoir été législatrice – à démissionner du parti après des décennies d’activisme.

« Nous avons vu une partie du Parti socialiste et du mouvement féministe passer de la défense des droits de la minorité trans au boycott impitoyable de notre existence même », a-t-elle écrit dans un éditorial publié jeudi par El Pais.

[ad_2]

Source link -33