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Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré mardi 3 janvier qu’il avait reçu une lettre des autorités burkinabé en décembre demandant le départ de l’ambassadeur de France du Burkina Faso – une décision que le ministère a qualifiée de « pas de pratique courante ».
Le gouvernement burkinabé a refusé de commenter officiellement les informations selon lesquelles il aurait envoyé cette demande à Paris le mois dernier.
Dans des commentaires envoyés par courrier électronique, la porte-parole du ministère français a confirmé avoir reçu une telle lettre, mais a refusé de donner plus de détails ou de dire comment elle avait répondu.
« Nous avons bien reçu une lettre des autorités de transition burkinabé. Ce n’est pas une pratique courante et nous n’avons aucun commentaire public à faire en réponse », a-t-elle déclaré.
Le lieu et le statut de l’ambassadeur français Luc Hallade n’ont pas pu être confirmés dans l’immédiat. L’ambassade à Ouagadougou s’est refusée à tout commentaire.
L’expulsion apparente signale une nouvelle détérioration des relations entre la France et le Burkina Faso, une ancienne colonie française en Afrique de l’Ouest où la France entretient des liens étroits et dispose de forces spéciales.
Les protestations des opposants à la présence militaire française y ont augmenté cette année, en partie liées au sentiment que la France n’a pas fait assez pour lutter contre une insurrection islamiste qui s’est propagée ces dernières années à partir du Mali voisin.
L’insécurité prolongée a conduit à l’instabilité politique et aux coups d’État militaires en août 2020 et mai 2021 au Mali, et en janvier 2022 et septembre 2022 au Burkina Faso.
Des foules en colère ont visé l’ambassade de France, le centre culturel et la base militaire au Burkina Faso le jour du deuxième coup d’État et le 18 novembre. Les manifestants ont exigé le départ de la France et appelé les autorités militaires intérimaires à demander à la Russie de l’aider à combattre les insurgés, comme au Mali.
Fin décembre, les autorités burkinabé ont ordonné à Barbara Manzi, haut responsable de l’ONU, de quitter le pays, l’accusant de brosser un tableau négatif de la situation sécuritaire.
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