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Les législateurs français de l’Assemblée nationale ont approuvé le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables en première lecture mardi 10 janvier, bien que certains décideurs et experts juridiques remettent en question sa compatibilité avec la future législation de l’UE.
Lire l’article original en français ici.
Les législateurs ont adopté le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables avec une majorité de 286 contre 238, ouvrant la voie à des pourparlers avec le Sénat pour finaliser la loi plus tard cette année.
Parmi ceux qui ont voté contre le projet de loi, Mathilde Panot du groupe de gauche La France Insoumise a déclaré que la législation proposée manquait d’une « approche de planification » pour le déploiement des énergies renouvelables.
Mais pour l’avocat de l’environnement Arnaud Gossement, la loi française risque aussi d’ignorer la dimension européenne. « Tous nos objectifs, principes et parfois même les détails des procédures [for developing renewable energy] relèvent de la juridiction de l’UE », a-t-il écrit en décembre.
À la fin de l’année dernière, le Conseil des ministres de l’UE a adopté un règlement d’urgence pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables, dans le but de remplacer rapidement les énergies fossiles russes après la guerre en Ukraine.
Cependant, une révision à grande échelle de la directive de l’UE sur les énergies renouvelables est toujours en cours, des pourparlers entre le Parlement européen et les États membres de l’UE devant avoir lieu dans les prochains mois pour finaliser la loi.
Et certains craignent que, si le projet de loi français devait être adopté dans sa forme actuelle, il pourrait y avoir des conflits avec les futures règles de l’UE.
Domaines prioritaires
Par exemple, le projet de loi français propose une définition des zones prioritaires pour les énergies renouvelables, qui stipule que les parcs éoliens offshore doivent être situés à au moins 22 kilomètres du rivage.
Le concept est conforme au projet de directive européenne sur les énergies renouvelables, qui prévoit également des «zones d’accélération renouvelables» similaires désignées par les États membres de l’UE comme étant particulièrement adaptées aux nouveaux projets éoliens ou solaires.
Cependant, la définition française est plus restrictive que celle proposée dans le projet de directive européenne et des groupes industriels comme WindEurope craignent que les règles ne soient encore durcies dans la version finale du projet de loi français qui sera adoptée plus tard cette année.
L’avocat Arnaud Gossement partage ces inquiétudes et met en garde contre « un risque que ces [French] pourraient ralentir le développement des énergies renouvelables » plutôt que de les accélérer.
Par ailleurs, la loi française reconnaît déjà « des zones propices au développement de l’éolien », note-t-il, s’interrogeant sur l’utilité de l’initiative française.
Délais d’autorisation peu clairs
Le projet de loi français pourrait également entrer en conflit avec les règles de l’UE sur les délais d’autorisation, a déclaré Charles Fournier, chef du groupe des Verts à l’Assemblée nationale.
Sur l’énergie solaire par exemple, le règlement d’urgence de l’UE stipule que les décisions sur les permis doivent être prises dans les trois mois et dans un délai d’un mois pour les petits équipements solaires jusqu’à 50 kW. Pour les projets de repowering éolien, le délai ne doit pas dépasser six mois.
Mais même si les délais d’autorisation ont été raccourcis dans le projet de loi français, dans l’esprit du règlement d’urgence de l’UE de décembre, Fournier affirme que de nombreuses possibilités de dérogation ont été introduites, ce qui soulève des questions sur la compatibilité de la législation française avec le droit de l’UE.
Par ailleurs, les échéances au niveau de l’UE ne sont pas encore définitives et font toujours l’objet de discussions dans le cadre de la révision de la directive européenne sur les énergies renouvelables, qui devrait être adoptée dans les prochains mois.
Protection de la biodiversité
Le règlement d’urgence de l’UE prévoit également que les projets situés dans des zones prioritaires sont présumés « d’intérêt public supérieur » et exemptés d’une évaluation complète de leur impact potentiel sur l’environnement, y compris en matière de protection des espèces animales.
Le législateur français a voulu fonder l’hypothèse « d’intérêt public supérieur » sur la preuve qu’il n’existe pas de solutions alternatives adéquates et que les espèces potentiellement affectées resteront protégées, comme le prévoit la loi française.
Fournier a déclaré que la France serait en mesure de maintenir des règles plus strictes de protection de la biodiversité tout en se conformant au droit de l’UE, notant que le texte de l’UE offrirait une telle « flexibilité ».
Cependant, il a regretté que l’interprétation juridique de « ces potentiels compromis » avec le droit de l’UE n’ait pas pu être approfondie lors des débats à l’Assemblée nationale.
Gossement est du même avis, écrivant sur son blog que la réglementation d’urgence de l’UE n’est peut-être pas aussi stricte qu’il n’y paraît, étant donné qu’elle préserve « la capacité des États membres à réduire son champ d’application ».
Objectifs reportés
Enfin, Fournier et Gossement ont pointé le manque d’ambition du projet de loi français lorsqu’il s’agit de fixer des objectifs de déploiement des énergies renouvelables à l’horizon 2030.
« Sur l’énergie éolienne, nous aurions pu aller 1 000 fois plus vite », a déclaré Gossement à EURACTIV France.
L’objectif pour la France sera défini lors des discussions sur la révision de la directive européenne sur les énergies renouvelables, qui devraient se conclure dans les mois à venir.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé en décembre que la décision serait prise dans six mois et consignée dans les prochaines loi de programmation quinquennale de l’énergie (LPEC) et loi de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Mais Fournier s’est dit surpris par la « méthode étrange » du gouvernement français, qui a commencé à définir les règles de planification avant que les objectifs ne soient décidés, une méthode qui, selon lui, vise à « repousser les délais de l’UE ».
Alors que la France souhaite que les énergies renouvelables couvrent 40 % du mix énergétique de l’UE d’ici 2030, le Parlement européen a fixé son objectif à 45 %.
[Edited by Frédéric Simon, Daniel Eck and Alice Taylor]
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