[ad_1]
La plus haute juridiction de l’UE a décidé jeudi (19 janvier) que les pays de l’UE ne devraient plus être autorisés à bénéficier d’exemptions temporaires pour les pesticides néonicotinoïdes interdits et toxiques pour les abeilles, mettant fin à la moitié de toutes ces dérogations.
La Cour européenne de justice (CJUE) a confirmé que les États membres ne seront plus autorisés à accorder des dérogations permettant temporairement l’utilisation de semences traitées avec des produits phytopharmaceutiques « expressément interdits » par la législation européenne.
Cette décision fait suite à un recours en annulation devant le Tribunal administratif belge concernant la dérogation accordée par la Belgique pour l’utilisation de ces insecticides toxiques pour les abeilles sur les betteraves sucrières. La demande a été portée par les groupes de militants Pesticide Action Network (PAN) Europe et Nature & Progrès Belgique ainsi qu’un apiculteur belge.
Les produits phytopharmaceutiques en question – imidaclopride, clothianidine et thiaméthoxame – appartiennent à une classe de pesticides appelés néonicotinoïdes, qui sont chimiquement similaires à la nicotine et ciblent les insectes.
Les néonicotinoïdes ont été critiqués ces dernières années pour avoir contribué au déclin des abeilles en perturbant leur sens de l’orientation, leur mémoire et leur mode de reproduction.
Des restrictions partielles à l’utilisation de ces produits sur les cultures abeilles ont été imposées par la Commission européenne en 2013, suivies d’une interdiction de toutes les utilisations en extérieur en 2018.
En 2021, la CJCE a confirmé que la Commission avait eu raison d’interdire l’utilisation des néonicotinoïdes sur les cultures qui attirent les abeilles après que Bayer, le producteur des pesticides, eut interjeté appel.
La dernière décision concerne six autorisations délivrées par l’État belge pour l’utilisation de ces produits phytopharmaceutiques sur la base de « situations d’urgence » – où le danger ou la menace pour la production végétale ou les écosystèmes ne peut être contenu par d’autres moyens raisonnables.
Pour cette raison, la Cour a conclu que « en ce qui concerne les semences traitées avec des produits phytopharmaceutiques contenant des substances expressément interdites, […] les [EU] le législateur n’a pas entendu permettre aux États membres de déroger à une interdiction aussi expresse ».
En outre, la décision a souligné « l’obligation de tous les États membres de prendre toutes les mesures nécessaires pour promouvoir une lutte antiparasitaire à faible apport de pesticides, en donnant la priorité aux méthodes non chimiques dans la mesure du possible ».
Les militants saluent la décision de « soulagement »
Les groupes de campagne qui ont demandé l’annulation des dérogations ont célébré le succès de cette « décision historique », soulignant l’effet à l’échelle de l’UE du verdict du tribunal.
« Cette décision historique de la Cour de l’UE met fin à 10 ans d’abus par les États membres, avec la bénédiction de la Commission européenne », a déclaré Hans Muilerman, responsable des produits chimiques chez PAN Europe.
De même, Marc Fichers, secrétaire général de Nature & Progrès Belgique, a ajouté que « ce succès aura un effet à l’échelle de l’UE » et que cette décision de « soulagement » « montre que l’environnement compte plus que les profits de certaines entreprises sucrières et pesticides ».
Selon un récent rapport par PAN Europe, les pays de l’UE ont accordé plus de 236 dérogations à des pesticides interdits au cours des quatre dernières années. Les néonicotinoïdes en représentent près de la moitié (47,5%).
Les groupes anti-pesticides ont fait valoir que les néonicotinoïdes sont de plus en plus utilisés de manière préventive par « enrobage des semences » au lieu d’être pulvérisés sur la culture, ce qui signifie qu’ils sont appliqués directement sur la semence – avant que des insectes nuisibles n’affectent la plante.
En conséquence, la décision d’aujourd’hui met fin à près de la moitié des dérogations accordées par les États membres aux pesticides interdits.
Un représentant de CropLife Europe, qui représente l’industrie européenne des produits phytopharmaceutiques, s’est également félicité du fait que l’arrêt « clarifie davantage les cas dans lesquels des dérogations peuvent être autorisées par les États membres ».
Cependant, le représentant a souligné que les raisons pour lesquelles les agriculteurs ont recours aux dérogations sont « multiples », notant que l’utilisation de dérogations répétées est un « symptôme d’une mauvaise mise en œuvre de certains aspects de la réglementation actuelle ».
« Bien que nous ne soyons pas d’accord avec le recours régulier à des dérogations, nous croyons au principe de permettre aux agriculteurs d’accéder à des outils pour protéger leurs cultures lorsqu’ils n’ont pas d’autre choix », ont-ils déclaré.
[Edited by Natasha Foote/Nathalie Weatherald]
[ad_2]
Source link -42