Critique de Jekyll et Hyde – le choc de Stevenson recâblé comme un solo fascinant | Théâtre


Ja petite scène carrée semble plus adaptée pour un concert debout qu’une production du « shilling shocker » de 1886 de Robert Louis Stevenson : il n’y a qu’un microphone, une chaise et des projecteurs. Gary McNair a transformé le roman gothique en un spectacle solo, interprété de manière fascinante par Audrey Brisson, qui est présenté comme une adaptation comique, mais les lignes accrocheuses n’enlèvent jamais les intrigues sombres du conte.

Les innovations dans sa mise en scène nous donnent l’impression de vivre (plutôt que de simplement regarder) un récit bien connu d’une manière inconnue. Le réalisateur Michael Fentiman, qui a travaillé avec Brisson sur Amélie the Musical, apporte ici une imagination et des détails similaires. Jekyll and Hyde est raconté comme une histoire de détective et une atmosphère noirâtre est soulevée par la conception d’éclairage d’Emily Irish et la conception sonore de Richard Hammarton qui gronde comme une avalanche venant en sens inverse. Ensemble, le son et la lumière semblent diriger la narration plutôt que de l’accompagner.

Audrey Brisson dans Jekyll and Hyde au Reading Rep theatre.
Audrey Brisson dans Jekyll and Hyde au Reading Rep theatre. Photographie : Harry Elletson

Brisson propose un spectacle envoûtant, jouant le narrateur, Utterson – un avocat et ami de Jekyll – ainsi que les autres personnages. Vêtue d’une chemise et de bretelles, elle s’assoit sur le côté de la scène, un peu comme une pugiliste, alors qu’elle commence ses enquêtes sur le lien entre Jekyll et Hyde, mais rôde plus tard, se tient en équilibre sur une chaise et passe d’un personnage à l’autre avec une facilité déconcertante. Elle, comme le spectacle lui-même, a un rythme si sûr de lui que l’immobilité, le silence et les clichés sombres deviennent tout aussi percutants que leur contraire.

Adaptant une histoire diversement interprétée comme une allégorie chrétienne du bien contre le mal et une étude psychanalytique du moi divisé (ainsi qu’une parabole anxieuse sur les capacités négatives de la nouvelle science), le scénario de McNair parle de forces démoniaques mais semble plus séculier. C’est un monde dans lequel Jekyll / Hyde pourrait être un tueur en série à la Ripper plus que le diable incarné.

Il introduit des questions éthiques plus profondes autour de la bonté, de l’amitié et de la culpabilité à l’ouverture et les reprend à la fin, plus comme une punchline qu’avec une exploration sérieuse. À 70 minutes, la production n’approfondit pas trop l’histoire de Stevenson. Son accent est mis sur le récit et c’est là que résident les sensations fortes et les débordements.



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