Le Credit Suisse : La deuxième grande banque suisse au bord de l’effondrement
Au moins deux jours sont gravés dans la mémoire collective des Suisses : le 2 octobre 2001, lorsque la compagnie aérienne nationale Swissair a été clouée au sol, et le 16 octobre 2008, lorsque la Suisse a sauvé sa grande banque UBS de l’insolvabilité. Dans les deux cas, ce sont des icônes de l’économie suisse qui étaient à la fin. Cela a touché l’image de soi de la Suisse en tant que nation économique puissante malgré sa petite taille.
Il semble maintenant que le prochain traumatisme attend la population suisse : en seulement deux semaines, la deuxième grande banque suisse, le Credit Suisse, est passée d’une banque durement touchée à un cas pratiquement sans espoir. Comme on l’a appris dimanche soir, UBS va prendre le relais de son rival. Les autorités suisses avaient fait pression pour une telle solution.
Une icône disparaît du jour au lendemain
Le Credit Suisse, plus chargé d’histoire qu’UBS, également pionnier de l’industrialisation et accoucheur de nombreuses entreprises puissantes en Suisse, devrait donc être l’histoire sous sa forme actuelle. Ou comme le portail financier de Zurich À l’intérieur du terrain de parade formulé : « La Suisse vit son Grounding 2.0. Comme Swissair, une icône disparaît du jour au lendemain. » Qu’est-ce que cela signifie pour le pays – à part une autre fissure dans la confiance en soi économique ?
Impact sur l’image de la place financière suisse
L’image de l’ensemble de la place financière en sera presque certainement ternie. Elle souffrait déjà des scandales du Credit Suisse, qui ont révélé que la banque, en plus des problèmes hérités de l’époque du secret bancaire, a encore d’énormes problèmes en termes de conformité et d’évaluation des risques.
Dans la perspective d’aujourd’hui, l’autorité suisse de surveillance des marchés financiers Finma ne va pas non plus bien, après tout, il est clair depuis un certain temps que quelque chose ne va pas à la banque. Poursuites pour corruption, blanchiment d’argent, voire pour espionnage de ses propres employés : la Finma, qui ne peut imposer d’amendes, a à plusieurs reprises blâmé et élaboré de nouvelles règles pour la banque. Mais elle était apparemment incapable de changer quoi que ce soit à la culture d’entreprise problématique du Credit Suisse. Mais qui, si ce n’est le superviseur, devrait arrêter une telle inconduite ?
La réputation suisse en danger
Rigueur, fiabilité et solidité font partie de la réputation de la Suisse. Le scandale du Credit Suisse suggère que les acteurs importants des marchés financiers, à savoir la Finma, la Banque nationale et le ministère des Finances, manquaient de toutes ces qualités. On peut se demander si, dans ces circonstances, les riches du monde continueront à se tourner vers les banques suisses à l’avenir.
Conséquences pour les employés
Les conséquences de la baisse seront également dramatiques pour les près de 50 000 employés du Credit Suisse. UBS, qui emploie elle-même pas moins de 74 000 personnes, ne devrait pas reprendre l’ensemble du personnel de son rival, notamment parce que les domaines d’activité des deux banques se chevauchent. Le Credit Suisse compte environ 17 000 collaborateurs en Suisse. Comme le rapporte l’agence Reuters, citant des initiés, une fusion en Suisse pourrait supprimer 10 000 emplois.
Répercussions sur la population suisse
Outre les suppressions d’emplois, le public suisse est également susceptible d’être intéressé par la mesure dans laquelle la banque chancelante pourra finalement répercuter les coûts de ses années de mauvaise gestion sur le grand public. Des pourparlers du week-end, il était déjà apparu à l’avance qu’UBS exigerait des milliards de garanties de l’État au cas où UBS, actuellement bien positionnée, supporterait des coûts liés aux actifs hérités du Credit Suisse. Ce qui est compréhensible en principe – après tout, UBS devrait alors assumer des choses dont elle n’est pas responsable – serait en fait l’imputation des pertes de toute l’affaire à la population.
Un bilan désastreux
À titre de comparaison : les managers du Credit Suisse ont empoché 32 milliards de francs de bonus au cours des dix dernières années. Encore Tages-Anzeiger calculé, la banque a enregistré une perte de 3,2 milliards de francs dans la même période. Il est donc clair que la mauvaise gestion et les décisions hasardeuses des dirigeants de la banque ont conduit à cette triste situation.
En conclusion, la disparition du Credit Suisse aura des conséquences dramatiques pour l’économie suisse. Non seulement la réputation du pays sera ternie, mais les employés de la banque seront durement touchés, et les coûts de la mauvaise gestion de la banque pourraient finalement retomber sur le grand public. Il est temps que les acteurs importants des marchés financiers suisses assument leur responsabilité pour éviter une telle situation à l’avenir.
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