La fusion entre UBS et Credit Suisse est-elle un renflouement ? Les opinions divergentes de Mohamed El-Erian et du gouvernement suisse
L’accord conclu entre UBS et Credit Suisse, d’une valeur de 3 milliards de francs suisses, soit 3,25 milliards de dollars, a récemment suscité des débats en Suisse. Alors que le ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter, a souligné que l’acquisition d’UBS n’était pas un plan de sauvetage, le grand économiste Mohamed El-Erian est d’un avis différent. Selon lui, il s’agit bel et bien d’un renflouement.
Les garanties gouvernementales et de liquidités accompagnant l’accord sont les éléments clés qui ont éveillé les soupçons d’El-Erian. En effet, le gouvernement suisse a garanti à UBS jusqu’à 9 milliards de francs suisses si elle subit des pertes sur certains actifs. De plus, la Banque nationale suisse fournit également 100 milliards de francs suisses de soutien en liquidités aux deux banques. Selon El-Erian, l’argent mis au travail dans cet accord laisse peu de doutes sur le fait qu’il s’agit bel et bien d’un renflouement.
La ministre des Finances, quant à elle, défend l’accord comme une « solution commerciale ». Elle a souligné que ce n’était pas de l’argent donné aux banques, mais plutôt une solution du secteur privé avec l’intervention du gouvernement. Elle a également souligné que la faillite du Credit Suisse aurait pu avoir un impact considérable sur les systèmes financiers suisse et international.
El-Erian a souligné que cette solution n’était pas propre, mais qu’elle était la meilleure des options possibles pour le Credit Suisse. En effet, il existe plusieurs autres options telles que la nationalisation et la liquidation de l’entreprise. Cependant, selon El-Erian, la fusion négociée par le gouvernement était la meilleure solution pour éviter une crise économique plus large.
Il est important de noter que la Suisse avait déjà renfloué UBS en 2008 au cours de la crise financière mondiale, ce qui avait causé la colère du public suisse. Le gouvernement suisse s’est donc efforcé d’éviter d’utiliser le mot renflouement dans l’accord d’UBS pour acquérir le Credit Suisse.
En fin de compte, il semble que les opinions diffèrent sur la nature de l’accord. Tandis que le gouvernement suisse défend cet accord comme une solution commerciale, El-Erian considère qu’il s’agit d’un renflouement en raison des garanties gouvernementales et de liquidités qui l’accompagnent. Ce qui est certain, c’est que le secteur bancaire suisse est confronté à des défis importants et que des mesures doivent être prises pour assurer sa stabilité à long terme.
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