La panique bancaire actuelle : pas de crise financière de 2008 en vue, selon Steve Eisman
La panique bancaire qui a fait les gros titres ces dernières semaines n’est pas un retour à la crise financière de 2008, déclare Steve Eisman, gérant de portefeuille senior chez Neuberger Berman, à CNBC. Il s’agit plutôt d’un problème confiné à une poignée de prêteurs régionaux qui ressemblent à la Silicon Valley Bank. La tourmente actuelle est gérable et ne pose aucun risque systémique. Dans « The Big Short », Steve Eisman était reconnu pour ses prévisions sur la crise financière mondiale.
Des problèmes limités aux prêteurs régionaux
Steve Eisman a précisé que la crise actuelle ne concerne que quelques banques régionales avec des relations de dépôt très concentrées dépassant largement la limite de 250 000 $ (FDIC insured – Federal Deposit Insurance Corporation) et qui ont fait des investissements hasardeux. Pour lui, « quand JPMorgan tombe en panne, la planète Terre brûle. Quand la Première République tombe, c’est un problème gérable ». Les investissements malheureux des prêteurs régionaux n’ont donc pas le pouvoir d’impact que peuvent avoir les grandes banques.
Les raisons de la pression
Interrogé sur les raisons pour lesquelles les banques subissent à présent des pressions malgré une réglementation plus stricte après la crise financière de 2008, Steve Eisman a souligné l’assouplissement de certaines exigences de la loi Dodd-Frank en 2018 pour les petits prêteurs. En outre, la démission du haut responsable de la réglementation de la Réserve fédérale, Daniel Tarullo, en 2017, a eu également son importance.
La réglementation aujourd’hui
Nous sommes maintenant en 2020, et les établissements financiers sont de plus en plus surveillés, les réglementations se sont multipliées et renforcées. Les banques ont pris des mesures pour prévenir les abus et les crises potentielles.
Janet Yellen, la secrétaire au Trésor américain, a déclaré que la crise des déposants quittant les petites et moyennes banques américaines se « stabilise ». Elle a néanmoins ajouté que si le problème s’aggravait, le gouvernement pourrait apporter un soutien supplémentaire. Au cours de la rencontre avec l’American Bankers Association à Washington, elle a souligné que leur intervention était nécessaire pour protéger l’ensemble du système bancaire américain et qu’ils pourraient intervenir de la même manière si les petites institutions faisaient face à des ruées vers les dépôts qui pourraient être un risque de contagion.
En conclusion
La crise actuelle ne ressemble en rien à celle de 2008. Les banques régionales aux prises avec des investissements malheureux sont les seules affectées. Les grandes banques en revanche, ont pris des mesures pour prévenir les potentielles crises, et sont désormais soumises à une réglementation renforcée. Le gouvernement est également conscient de l’importance d’intervenir pour protéger l’ensemble du système bancaire américain en cas de risque de contagion.
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