Report des élections législatives dans la province pakistanaise du Pendjab
Les autorités électorales pakistanaises ont annoncé le report des élections législatives dans la province la plus peuplée du Pendjab en raison du manque de fonds et de personnel électoral. Initialement prévue pour le 30 avril, cette élection a été reportée au 8 octobre 2023. Le gouvernement du Premier ministre Shehbaz Sharif a refusé de fournir les fonds nécessaires à cette élection, invoquant des contraintes financières. L’opposition et notamment Imran Khan, ancien Premier ministre et actuel chef de l’opposition, a condamné cette décision de la Commission électorale du Pakistan (ECP) en la qualifiant de violation de la constitution pakistanaise.
L’aggravation des troubles politiques dans un contexte économique difficile
Le contexte politique du Pakistan est marqué par une économie en difficulté. Le pays fait face à une forte inflation, un taux de chômage élevé et une dette extérieure croissante. Cette situation a exacerbé les tensions politiques dans le pays. En janvier dernier, le parti Pakistan Tahreek-e-Insaf (PTI) de Khan a fait dissoudre les assemblées des provinces du Pendjab et de Khyber Pakhtunkhwa dans le cadre d’une tentative visant à contraindre le gouvernement fédéral à convoquer des élections nationales anticipées.
La décision de l’ECP critiquée
L’ECP a justifié le report des élections législatives en invoquant la situation sécuritaire dans le pays et le manque de fonds. Cette décision a été largement critiquée par l’opposition et des avocats du pays. L’avocat et chroniqueur pakistanais Asad Rahim Khan a qualifié cette décision de « moquerie de la loi » et de « destructrice pour la démocratie » dans ce pays de plus de 220 millions d’habitants.
Les tensions politiques se poursuivent
De son côté, Imran Khan a de nouveau allégué un complot visant à l’éliminer. Il a déclaré à ses partisans : « Je vous préviens tous. Si je suis arrêté et envoyé en prison ou tué, alors vous devez vous lever et ne jamais accepter cela comme une défaite. Vous devez vous battre jusqu’au dernier ballon », utilisant une analogie avec le cricket. Depuis qu’il a reçu une balle dans la jambe lors d’un rassemblement public en novembre dernier, il s’est largement confiné dans sa résidence de Lahore, capitale de la province du Pendjab. Des affrontements entre les partisans de Khan et les forces de l’ordre ont été signalés à Islamabad et à Lahore.
Le gouvernement de coalition au pouvoir veut-il voir Imran Khan partir ?
Assed Baig d’Al Jazeera, rapportant de Lahore, a déclaré que l’opposition considère que le gouvernement de coalition au pouvoir veut voir Imran Khan partir tranquillement. Certains appellent à interdire son parti. Toutefois, chaque mouvement contre Khan semble, jusqu’à présent, augmenter sa popularité.
En conclusion, la situation politique et économique difficile au Pakistan se traduit par des tensions politiques de plus en plus fortes. Le report des élections législatives dans la province du Pendjab et les tensions entre l’opposition et le gouvernement de coalition au pouvoir risquent d’accentuer les troubles dans le pays.
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