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Le Parti travailliste britannique a suspendu dimanche la première femme noire à siéger à la Chambre des communes, pour une lettre qu’elle a écrite sur le racisme.
Dans la lettre, publiée par le journal Observer, Diane Abbott laisse entendre que les Juifs, les Irlandais et les Gens du voyage sont « sans aucun doute victimes de préjugés » mais « ne sont pas sujets à un racisme à vie », contrairement aux Noirs.
« Le parti travailliste condamne totalement ces propos, qui sont profondément offensants et erronés », a déclaré un porte-parole du parti travailliste, annonçant la suspension de Diane Abbott le temps qu’une enquête soit menée.
En réponse au contrecoup qui a suivi la publication de sa lettre, Abbott avait déjà présenté ses excuses sur Twitter. « Je souhaite retirer pleinement et sans réserve mes propos et m’en dissocier », a-t-elle écrit.
« Je voudrais m’excuser pour toute angoisse causée », a-t-elle poursuivi. « Le racisme prend de nombreuses formes et il ne fait aucun doute que le peuple juif a souffert de ses effets monstrueux, tout comme les Irlandais, les Gens du voyage et bien d’autres.
Dans sa lettre, Diane Abbott avait écrit que ces groupes de population sont « sans aucun doute victimes de préjugés (…) De nombreux types de personnes blanches avec des points de différence, comme les rousses, peuvent être victimes de préjugés ».
« Mais ils ne sont pas soumis au racisme toute leur vie. Avant les droits civiques en Amérique, (ils) n’avaient pas à s’asseoir à l’arrière du bus. En Afrique du Sud, pendant l’apartheid, ces groupes avaient le droit de voter », a-t-elle ajouté. ajoutée.
L’affaire survient quelques jours avant les élections locales et avec les travaillistes en tête des sondages face aux conservateurs au pouvoir depuis 13 ans.
Le sujet de l’antisémitisme est extrêmement sensible au sein du parti, secoué ces dernières années par des incidents à répétition.
En 2020, la commission pour l’égalité et les droits de l’homme (EHRC) a constaté des manquements « inexcusables » résultant d’un « manque de volonté de lutter contre l’antisémitisme » au sein du Labour.
À l’époque, Jeremy Corbyn, chef du parti entre 2015 et 2020, avait été suspendu pour avoir remis en cause certaines conclusions du rapport.
En février, le dirigeant travailliste britannique Keir Starmer a réitéré son engagement à tourner la page sur le « fléau » de l’antisémitisme.