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je Je me souviens encore du sentiment d’enthousiasme qui a parcouru les cercles militants à Bruxelles lorsque le roi de Belgique a exprimé ses regrets pour la violence coloniale dans ce qui est aujourd’hui la République démocratique du Congo. C’était l’apogée des manifestations Black Lives Matter en juin 2020, et soudain, nous avons eu l’impression que le masque de l’amnésie collective sur le passé colonial de l’Europe commençait à se fissurer, nous mettant sur la voie d’une justice réelle et réparatrice.
Mais trois ans plus tard, la lutte pour la justice semble plus ardue que jamais. Ces dernières semaines, les chefs d’État allemand et britannique ont abordé les crimes coloniaux commis respectivement en Tanzanie et au Kenya. Le roi Charles III, en visite officielle au Kenya début novembre, a exprimé son « profond regret » pour les abus coloniaux perpétrés par les forces britanniques. Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a demandé « pardon » pour les crimes perpétrés par l’armée allemande en Tanzanie contre jusqu’à 300 000 personnes lors des révoltes du Maji Maji au début du XXe siècle.
De telles déclarations d’excuses peuvent paraître progressistes. En effet, ils sont devenus plus fréquents depuis 2020, lorsqu’une vague de violence raciale a déclenché une prise de conscience mondiale de l’histoire impérialiste occidentale et de ses conséquences contemporaines. Mais je crois qu’ils entravent de véritables progrès dans la lutte en cours pour les réparations coloniales.
Les initiatives européennes visant à remédier aux torts du passé sont orientées dans une perspective occidentale. Ce sont les acteurs européens qui décident en fin de compte quels abus coloniaux doivent être réparés et comment, alors que les demandes de réparations africaines de longue date, exprimées depuis 60 ans, continuent d’être ignorées. C’est le cas, par exemple, des demandes de réparations liées au pillage des ressources naturelles à travers le continent par des États étrangers et des entreprises privées, ou encore liées aux dettes odieuses héritées de la colonisation.
Les initiatives européennes de réparation révèlent une approche « diviser pour régner ». Par exemple, l’Union africaine et son prédécesseur, l’Organisation de l’unité africaine, ont exprimé des demandes de réparation depuis 1993. Dans le but de réformer et de corriger l’ordre financier et politique international, l’union a demandé à plusieurs reprises un siège à l’ONU. conseil de sécurité et une meilleure représentation des États africains dans la gouvernance de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ces demandes ont été réitérées ce mois-ci lors de la conférence sur les réparations d’Accra organisée par l’Union africaine et la Communauté des Caraïbes (Caricom). Pourtant, ni ces exigences ni la place de l’Union africaine en tant qu’interlocuteur clé dans la négociation de la réponse européenne à ses crimes coloniaux n’ont été prises en compte dans les expressions de regret ou d’excuses des dirigeants européens.
Cette approche diviser pour régner est également évidente dans la manière dont les États européens traitent leurs anciennes colonies. En 2021, le gouvernement allemand a présenté ses excuses pour le génocide des communautés Ovaherero et Nama et a versé 1,1 milliard d’euros d’aide au développement à l’État namibien. Mais la négociation a exclu les communautés Ovaherero et Nama, qui n’ont reçu aucune compensation financière. L’accord stipule que seul l’État namibien recevra un financement, via l’aide au développement.
Les excuses et les regrets des États européens donnent l’impression que la question coloniale et ses conséquences contemporaines sont prises au sérieux, ce qui affaiblit la pression exercée sur les gouvernements pour qu’ils agissent. L’enlèvement d’enfants métis par l’administration coloniale belge en est un bon exemple. À l’époque coloniale, l’État belge a enlevé des milliers d’enfants métis en RDC, au Burundi et au Rwanda et les a placés dans des institutions religieuses. Cette pratique de ségrégation ciblée et d’éloignement forcé de la part de l’État belge reflétait la volonté d’isoler les enfants métis, considérés, à l’époque, comme un danger pour l’ordre colonial.
En 2019, le Premier ministre belge a présenté ses excuses pour cette politique devant le Parlement. À l’époque, j’avais cru comprendre que l’État belge prenait cette affaire au sérieux et accepterait les demandes de réparation des victimes. Au lieu de cela, deux ans plus tard, lors d’un procès intenté par des victimes exigeant des réparations financières, un tribunal de Bruxelles a jugé que la politique d’enlèvement et de placement d’enfants « ne faisait pas partie d’une politique généralisée ou systématique, délibérément destructrice, qui caractérise un crime contre l’humanité ».
Au cours des 15 années que j’ai passées à faire des recherches et à travailler pour des ONG nationales et internationales sur les crimes coloniaux, l’apartheid et les violations contemporaines des droits de l’homme, je suis arrivé à la conclusion que nous devrions nous méfier de ces excuses et regrets de la part des dirigeants européens. Pour aborder véritablement la question de la violence coloniale et de ses conséquences, il faut partir des demandes de justice et de réparation exprimées par les peuples et les États anciennement colonisés, et des alliances déjà nouées entre eux. En l’absence d’une telle approche, il serait approprié que nous rejetions tous de manière proactive les regrets des dirigeants européens – ils ne font que compromettre nos efforts pour obtenir justice et réparation.
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Liliane Umubyeyi est co-fondatrice et directrice exécutive d’African Futures Lab
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