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Plusieurs personnes ont été arrêtées lundi soir lors d’une marche d’extrême droite à Lyon.
Le ministre français de l’Intérieur a annoncé mardi qu’il demanderait la dissolution de trois groupes d’extrême droite suite à une attaque perpétrée par des militants le week-end dernier et à l’arrestation de plusieurs manifestants lors d’une marche à Lyon.
« Je vais proposer la fermeture de différents groupes », a déclaré Gérald Darmanin sur France Inter, avertissant qu’une réaction « ferme » s’impose pour éviter « un scénario de guerre civile ».
Parmi les organisations ciblées, il a cité « un groupe appelé Division Martel, dont le seul nom nous fait peur, et deux autres dont je ne peux citer les noms ».
L’annonce de Darmanin intervient après une série d’affrontements entre la droite et la police après l’assassinat mortel à l’arme blanche d’un adolescent, Thomas, lors d’une bagarre qui a éclaté après une soirée dansante dans le village de Crépol. Dix suspects, dont trois mineurs, ont été placés en détention provisoire à la suite de cet incident, qui a déclenché des discours de haine islamophobes de la part de l’extrême droite.
L’Assemblée nationale observera une minute de silence pour pleurer son décès mardi après-midi.
Le week-end dernier, une centaine de militants d’extrême droite venus de différentes villes ont défilé cagoulés dans la ville de Romans-sur-Isère, dans le sud-est du pays, pour « en découdre » avec les jeunes du quartier de la Monnaie, où vivent plusieurs d’entre eux. accusé de la mort du jeune Thomas.
Les manifestants se sont affrontés avec la police qui leur a bloqué le passage. Lundi, six personnes ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Valence à des peines comprises entre six et dix mois d’emprisonnement pour « participation à un groupement constitué en vue de préparer des violences » ou « dégâts ».
Darmanin s’est félicité de ces condamnations, estimant que la réaction des autorités et des forces de l’ordre avait permis « d’éviter un scénario à l’irlandaise », faisant référence aux émeutes qui ont frappé Dublin la semaine dernière après une attaque au couteau qui a fait quatre morts. blessé.
« Par sa fermeté, la France a évité un scénario de petite guerre civile », a déclaré le ministre de l’Intérieur, ajoutant que la mort de Thomas, une « tragédie ignoble », ne devait « permettre à personne de se lever au nom de l’État de rendre la justice ».
« Il y a une mobilisation de l’ultra droite qui veut nous faire basculer dans la guerre civile », a-t-il poursuivi, soulignant que 12 projets d’actions violentes de l’ultra droite avaient été recensés par le Parquet national antiterroriste (Pnat). depuis 2017.
Darmanin a appelé les forces de l’ordre et les autorités locales en général à prendre des mesures préventives contre tout rassemblement susceptible de conduire à des actions violentes.
Son annonce intervient après que huit personnes ont été interpellées lundi soir, soupçonnées d’avoir participé à un cortège non déclaré d’ultra-droite dans le centre-ville de Lyon.
Treize personnes ont également été interpellées samedi dans le 17e arrondissement de Paris, soupçonnées d’avoir peint au sol des croix gammées. Plusieurs d’entre eux doivent être présentés devant un juge mardi matin.
Politique identitaire
Selon un récent rapport parlementaire, le mouvement identitaire d’extrême droite français compterait près de 3 300 personnes, dont 1 300 figurant sur la « Fiche S » de surveillance de la sécurité nationale.
Composée d’anciens membres des Zouaves Paris et du Bastion Social, groupes déjà dissous, la Division Martel identitaire s’est constituée au second semestre 2022.
Cela a pris de l’importance en décembre lors d’une tentative d’attaque collective contre des supporters nord-africains lors de la demi-finale France-Maroc de la Coupe du monde.
Plusieurs militants du groupe étaient également présents fin avril à Saint-Brévin, où une manifestation contre un centre d’accueil pour demandeurs d’asile a donné lieu à des heurts.
Selon le ministère de l’Intérieur, au moins un membre du groupe est soupçonné d’être impliqué dans les violences à Romans-sur-Isère.
« Depuis plusieurs mois, les services travaillent sur ce groupe de fait, qui vise à promouvoir le recours à la violence pour favoriser l’avènement d’une suprématie nationaliste et xénophobe », a indiqué à l’AFP le ministère de l’Intérieur.