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Les taux d’inflation en France et en Espagne diminuent moins que prévu en février, poussant les rendements des obligations d’État à la hausse alors que les marchés anticipent un chemin plus difficile pour atteindre l’objectif de 2 % de la BCE.
Les chiffres de l’inflation de février en France et en Espagne ont mis en lumière le paysage économique de la zone euro, révélant une décélération moins que prévu des prix à la consommation, signalant aux décideurs politiques à Francfort que la réalisation de l’objectif convoité d’inflation de 2 % pourrait s’avérer plus ardu que prévu initialement.
En France, les chiffres préliminaires indiquent une baisse du taux d’inflation annuel basé sur l’IPC de 3,1% en janvier à 2,9% en février. Toutefois, les économistes prévoyaient une baisse plus prononcée, à 2,7 % par an.
Attribuée à une décélération des prix des produits alimentaires (en baisse de 5,7% en janvier à 3,6% en février), des produits manufacturés (en baisse de 0,7% à 0,3%) et des services (en baisse de 3,2% à 3,1%) au cours de l’année écoulée, la L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) souligne le rôle de « l’effet de base », issu de la forte hausse des prix observée en février 2023, dans la modération des taux d’inflation annuels.
À l’inverse, l’évolution annuelle des prix de l’énergie et du tabac s’est accélérée, passant respectivement de 1,9 % à 4,4 % et de 16,8 % à 18,7 %.
D’un mois à l’autre, l’IPC a bondi de 0,8 %, rebondissant après la baisse de 0,2 % de janvier et dépassant les projections de 0,7 %. Cette hausse a été principalement alimentée par la hausse des coûts des services, notamment les loyers et les transports, ainsi que par la hausse des prix de l’énergie (en particulier de l’électricité), des produits manufacturés et du tabac.
Pendant ce temps, en Espagne, les données préliminaires révèlent une baisse du taux d’inflation annuel de l’IPC de 3,4% en janvier à 2,8% en février, légèrement en deçà des attentes des économistes d’une baisse annuelle de 2,7%. Sur une base mensuelle, l’IPC a légèrement augmenté de 0,3 % en février, correspondant aux attentes du marché.
L’Instituto Nacional de Estadística attribue en grande partie cette tendance à la baisse des prix de l’électricité, contrastant avec la reprise observée en février 2023, et à la stabilité des prix des aliments et des boissons non alcoolisés, qui avaient augmenté au cours du même mois de l’année précédente.
Le taux sous-jacent, hors éléments volatils tels que l’alimentation et l’énergie, a poursuivi sa trajectoire baissière pour le septième mois consécutif, s’établissant à 3,4 % en février contre 3,6 % en janvier, marquant son plus bas niveau depuis mars 2022.
Réactions des marchés : les rendements des obligations d’État continuent de grimper
Les taux d’inflation supérieurs aux attentes publiés jeudi ont déclenché des pressions à la hausse sur les rendements souverains dans la zone euro. L’euro est resté globalement stable à 1,0840 par rapport au dollar.
Le rendement de l’OAT à 10 ans s’est approché jeudi des 3%, grimpant de 6 points de base et s’établissant à son plus haut niveau de clôture depuis le 1er décembre 2023. Le spread OAT-Bund s’est maintenu à 47 points de base, oscillant près de son plus bas niveau depuis près de 10 ans. une année.
De même, les rendements des échéances plus courtes ont connu une légère hausse, le rendement des obligations d’État françaises à deux ans atteignant 3,06 %, marquant son plus haut depuis fin novembre 2023.
Le rendement des Bonos à 10 ans s’est élevé à 3,39%, en hausse de 5 points de base, également en passe d’atteindre son plus haut niveau de clôture depuis le 1er décembre 2023. L’écart Bonos-Bund est resté stable à 88 points de base, proche de ses plus bas niveaux depuis février. 2022.
Pour l’avenir, l’Allemagne s’apprête à dévoiler ses données préliminaires d’inflation pour février, les économistes anticipant une baisse de 2,9 % sur un an en janvier à 2,6 %. Toutefois, l’inflation mensuelle devrait passer de 0,2 % à 0,5 %.
Par la suite, Eurostat publiera vendredi des données préliminaires plus larges sur le taux d’inflation pour la zone euro, les économistes prévoyant une baisse de 2,8% à 2,5% du taux d’inflation global annuel et de 3,3% à 2,9% pour le taux d’inflation sous-jacente annuel.