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TIl ne faisait aucun doute que le Parlement français atteindrait une majorité lundi, lorsqu’il se réunirait en session extraordinaire pour inscrire le droit à l’avortement dans sa constitution. Mais malgré cela, ce fut un moment électrique. Au château de Versailles, assez grand pour accueillir les 925 députés et sénateurs ayant le droit de vote, le décor était planté sous les tambours solennels de la garde républicaine.
Diffusés en direct sur toutes les chaînes d’information et retransmis sur un écran géant au Trocadéro de Paris, face à la Tour Eiffel, les citoyens français ont vu la première femme présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, l’air calme et concentrée, se diriger vers l’hémicycle comble pour déclarer l’audience ouverte. Passant devant les gardes républicaines en grande tenue, sabres tirés, formant une haie d’honneur, c’est dans un silence total qu’elle a fait son entrée pour entrer dans l’histoire, alors que la France est devenue le premier pays au monde à garantir le droit des femmes à l’avortement.
Ce qui est remarquable dans la démarche audacieuse de la France pour protéger le droit des femmes à choisir, c’est qu’il existe peu d’endroits dans le monde où l’accès à l’avortement est moins menacé. Aucun parti politique français ne s’y oppose ou n’a pris de mesures pour en restreindre l’accès – pas même l’extrême droite, dont la leader, Marine Le Pen, a soutenu la proposition de l’inscrire dans la Constitution. « Ce sera la seule victoire du président Macron en 10 ans de pouvoir », ironise-t-elle en arrivant à Versailles.
Et encore. Ce qui s’est passé aux États-Unis, où 24 États et territoires ont abrogé totalement ou partiellement le droit à l’avortement, a sonné l’alarme pour la classe politique française. Avec le soutien de Macron, un large consensus politique s’est formé pour rendre le droit à l’avortement en France beaucoup plus difficile à altérer. Mathilde Panot, députée du parti d’extrême gauche France Insoumise, qui a été la première à proposer cette décision, a déclaré à la Chambre qu’il s’agissait d’une « promesse… pour toutes les femmes qui se battent ». [for abortion rights] partout dans le monde ».
Braun-Pivet a déclaré : « La France est à l’avant-garde, elle est à sa place. » Il est vrai que la France a un fier passé féministe : pendant la Révolution française, la pionnière Olympe de Gouges a rédigé la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, dans laquelle elle exigeait l’égalité des droits pour les femmes, y compris le droit à le divorce soit inscrit dans la constitution de 1791. Elle a également exigé que les enfants nés hors mariage bénéficient des mêmes droits que les enfants légitimes. Pas de petite révolution. Toutefois, dans une histoire plus récente, la France s’est montrée particulièrement lente à accorder le droit de vote aux femmes. Le général Charles de Gaulle ne l’a légalisé qu’en 1944, un quart de siècle après la Grande-Bretagne.
La renaissance par la France de sa glorieuse tradition féministe est considérée par certains comme un exemple de la politique facile de Macron, mais elle est également considérée par beaucoup d’autres comme un effort visant à unir le pays autour de ce qu’une écrasante majorité de Français considère comme une cause juste et importante. . Un sondage de 2022 a montré que 86 % étaient favorables à l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution. Beaucoup en France espèrent désormais que d’autres pays européens suivront cet exemple et que cela créera un précédent important : que l’Europe ne suivra pas le même chemin que les États-Unis. Cela pourrait-il inspirer le libéral Donald Tusk en Pologne, où l’avortement est toujours interdit (sauf en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la vie) ?
Ce qui est clair, c’est que les Français ont un talent indéniable pour mettre en scène des moments historiques. Peu avant 19 heures, Braun-Pivet a rendu les résultats : « 780 voix pour, 72 voix contre ». Tandis que les législateurs se levaient pour applaudir ce résultat époustouflant, les acclamations de milliers de Parisiens pouvaient être entendues au Trocadéro et la Tour Eiffel commençait à scintiller comme quatre mots : «lun corps lun choix» (mon corps, mon choix), y figurait en lettres géantes.
Les groupes de féministes qui ont défendu pour la première fois la lutte pour l’avortement il y a plus de 50 ans ont applaudi et dansé dans une pure jubilation. Ce vote a également été pour eux un triomphe. Ce fut un moment d’unité rare, celui dont rêve un pays comme la France, dans un paysage politique très fragmenté et des crises sociales régulières.
« Fierté française, message universel », a tweeté Macron, invitant le public à assister, pour la première fois dans l’histoire de France, à la cérémonie de scellement de la révision constitutionnelle ce vendredi à midi, devant le ministère de la Justice, place Vendôme. Le sceau de cire mettra judicieusement en valeur le visage de la belle Marianne, symbole de la république française. S’en suivra une fête de rue pour célébrer « l’aboutissement d’un combat collectif ».
Pour les femmes du monde entier, le combat continue.
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Agnès Poirier est commentatrice politique, écrivaine et critique
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