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Les jours des Flamin’ Hot Cheetos dans les écoles californiennes sont peut-être comptés.
Un nouveau projet de loi vise à interdire dans les écoles publiques les produits alimentaires contenant des colorants artificiels, y compris l’ingrédient qui fait ressortir les Cheetos avec leurs couleurs jaune et rouge emblématiques.
Les législateurs affirment que les ingrédients chimiques nuisent aux jeunes esprits en développement et que les directives fédérales n’ont pas été mises à jour depuis des décennies.
Le projet de loi 2316 de l’Assemblée vise six colorants alimentaires synthétiques – bleu 1, bleu 2, vert 3, rouge 40, jaune 5 et jaune 6 – ainsi que du dioxyde de titane, un colorant, des ingrédients couramment utilisés pour teinter artificiellement des aliments, y compris des bonbons, ainsi que des boissons et certains médicaments et vitamines.
Le rouge 40 et le jaune 6 se trouvent dans les Takis, Doritos et Flamin’ Hot Cheetos, les principaux coupables qui transforment les doigts des amateurs de collations en un pourpre poudré. Le bleu 1 se trouve dans Froot Loops, et d’autres colorants artificiels peuvent être trouvés dans Jolly Ranchers, M&Ms, Sour Patch Kids et Mountain Dew.
Le député Jesse Gabriel (Démocrate-Encino) a présenté le projet de loi et a souligné qu’il ne s’agissait pas d’une interdiction pure et simple de produits spécifiques, mais de ces ingrédients chimiques.
« Cela n’interdira pas la vente de ces aliments dans l’État de Californie », a déclaré Gabriel mardi lors d’une conférence de presse vantant le projet de loi. « Il ne s’agit pas d’une interdiction alimentaire. Il ne s’agit pas d’interdire les Flamin’ Hot Cheetos en Californie.
La société mère de Flamin’ Hot Cheetos, Frito-Lay, n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Une étude réalisée en 2021 par la California Environmental Protection Agency a révélé que la consommation de colorants alimentaires synthétiques pouvait entraîner une hyperactivité et d’autres comportements neurologiques chez certains enfants. Gabriel a déclaré qu’on lui avait diagnostiqué un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité lorsqu’il était enfant et que son propre fils souffrait du même trouble neurodéveloppemental.
Flamin’ Hot Cheetos n’est pas seulement omniprésent parmi de nombreux snackers, mais c’est aussi un phénomène culturel qui a inspiré l’art, les vidéos de rap, la mode et les plats de menu des restaurants.
Le goût épicé et la poussière rouge fluo de la collation sont aussi populaires que controversés, certaines écoles interdisant déjà le produit.
Jazmín Urrea a utilisé la collation croustillante rouge foncé comme support dans son art. L’une de ses pièces, appelée « Pasarela de Chucherias » – qui se traduit par « un chemin de malbouffe » – consiste en un épais cercle de Flamin’ Hot Cheetos posé à plat sur le sol.
La femme de 33 ans, qui vit dans le sud de Los Angeles, a applaudi le projet de loi, affirmant que la communauté dans laquelle elle a grandi et d’autres comme elle sont des déserts alimentaires, parsemés de dépanneurs vendant des collations, au lieu d’épiceries ou de marchés de producteurs. ce qui signifie qu’il y a peu d’accès aux aliments frais.
« L’école devrait être une oasis », a-t-elle déclaré mardi. « Ce n’est pas comme si je voulais interdire complètement aux gens de prendre leurs collations. Mais au moins dans les écoles, cela peut être davantage une oasis de nourriture. En fin de compte, cela rendra notre sélection d’aliments plus sûre.
Le district scolaire unifié de Los Angeles sert environ 530 000 repas par jour. Un porte-parole de LAUSD a déclaré que le district se conforme déjà à la législation proposée par le projet de loi car « la politique et les pratiques nutritionnelles actuelles du district n’autorisent pas l’utilisation de produits contenant des colorants, des arômes et des conservateurs artificiels ».
Edgar Zazueta, porte-parole de l’Assn. des administrateurs scolaires de Californie, a déclaré que peu d’écoles vendent les collations ciblées par l’interdiction.
« L’impact le plus important concernerait les magasins étudiants qui vendent souvent des articles pour leurs propres étudiants. [Associated Student Body] pour les fonds étudiants », a déclaré Zazueta.
Le projet de loi de Gabriel arrive plusieurs mois après que le gouverneur Gavin Newsom a promulgué une loi interdisant à l’échelle de l’État les ingrédients « toxiques » présents dans certains sodas et snacks. Ce projet de loi entre en vigueur en 2027 et a incité Just Born, qui fabrique les guimauves colorées Peeps, à supprimer le colorant rouge n°3 de sa recette.
Le député affirme que son dernier projet de loi est un moyen de protéger les enfants à l’école. Les détails sur la manière dont l’interdiction des ingrédients serait mise en œuvre n’ont pas encore été révélés.
« La science ici est compliquée, mais le but du projet de loi ne l’est pas », a déclaré Gabriel. « Il s’agit de protéger nos élèves contre les produits chimiques dont il a été prouvé qu’ils nuisent aux enfants et nuisent à leur capacité d’apprendre. »
Selon le texte du projet de loi, les écoles élémentaires seraient autorisées à vendre des produits alimentaires contenant des ingrédients interdits lors d’événements de collecte de fonds, soit hors campus, soit au moins 30 minutes après la fin de la journée scolaire.
Le projet de loi vise à encourager les fabricants qui souhaitent continuer à vendre leurs produits dans les écoles à remplacer leurs recettes par des ingrédients alternatifs ou à risquer que les districts scolaires de tout l’État utilisent des marques alternatives sans colorant artificiel.
« Ainsi, au lieu d’obtenir la couleur d’un colorant alimentaire synthétique, ils pourraient l’obtenir du jus de betterave, du curcuma, du jus de grenade ou de l’un de ces autres ingrédients naturels », a déclaré Gabriel. « Nous savons que ces entreprises sont capables de créer une version plus sûre de leurs produits. »
Scott Faber de l’Environmental Working Group, un groupe de défense à but non lucratif co-parrainant le projet de loi de Gabriel avec Consumer Reports, recommande des collations alternatives qui ne contiennent pas de colorants alimentaires, telles que les Rice Krispies, les Eggo Waffles de Kellogg et le Cheez-It.
Il a reproché au gouvernement fédéral de ne pas mieux réglementer les ingrédients alimentaires qui pourraient être nocifs, tant pour les enfants que pour les adultes.
« La vérité est que la FDA ne fait pas son travail », a déclaré Faber lors du briefing de mardi.
La Food and Drug Administration n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
La National Confectioners Assn., une organisation commerciale qui défend les intérêts des entreprises de confiserie aux États-Unis, a déclaré en réponse au projet de loi de Gabriel que la FDA devait « se réveiller et entrer dans le jeu ».
« Ces militants démantelent notre système national de sécurité alimentaire, État par État, dans le cadre d’une campagne émotionnelle qui manque de soutien scientifique », a déclaré le groupe dans un communiqué. La « FDA est la seule institution en Amérique qui peut arrêter ce programme sensationnaliste, qui n’est fondé ni sur des faits ni sur la science ».
Le groupe de confiseurs affirme que tout ingrédient de remplacement devrait être approuvé par la FDA et a souligné qu’il n’existe aucune alternative au colorant rouge n° 3 ou au dioxyde de titane qui ait été approuvée par le gouvernement fédéral.
Aucun des colorants proposés dans l’interdiction des ingrédients ne fait partie d’un régime alimentaire naturel, a déclaré Dana Hunnes, diététiste principale et professeur adjoint adjoint à la Fielding School of Public Health de l’UCLA.
Au lieu de cela, ils sont fabriqués, a écrit Hunnes dans un e-mail, et « inutiles, malsains, cancérigènes, probablement inflammatoires (qui sont eux-mêmes un facteur de risque de cancer et d’autres maladies chroniques) ».
Urrea, l’artiste, a découvert Flamin’ Hot Cheetos avant la maternelle, a-t-elle déclaré. En sixième année, elle a déclaré qu’elle était tombée malade après avoir mangé trop de collations et qu’elle avait dû se faire pomper l’estomac. On lui a également retiré son appendice.
Cette collation a eu un effet profond sur sa vie et son art. Elle mange rarement des Cheetos maintenant, mais pense qu’ils peuvent être consommés avec modération. Elle a déclaré qu’elle avait pratiquement arrêté de manger des Flamin’ Hot Cheetos après avoir étudié leurs ingrédients en 2016 en préparation de son œuvre d’art. Elle a dit qu’elle réutilisait les Cheetos dans ses œuvres.
« Et il contient toujours ce colorant », a-t-elle déclaré. « Ils ne se sont pas encore désintégrés sur moi. Ils sont stockés mais très vibrants et conservent cette couleur. Cela donne matière à réflexion. »
Le rédacteur du Times, Howard Blume, a contribué à ce rapport.