Les voyages en fourgon aménagé séduisent aussi les urbains de gauche. Les défenseurs du développement autoroutier ont des raisons d’être optimistes.

Les voyages en fourgon aménagé séduisent aussi les urbains de gauche. Les défenseurs du développement autoroutier ont des raisons d'être optimistes.

Les vacances d’automne en Suisse suscitent un grand engouement, notamment pour des destinations méditerranéennes. Les aéroports, ainsi que les routes vers l’Italie, connaissent une affluence importante, même en octobre. L’augmentation du trafic routier dépasse la croissance démographique, avec une hausse notable des immatriculations de voitures et de camping-cars. Les débats sur la congestion et l’impact environnemental persistent, alors que les consommateurs de mobilité reflètent un désir croissant de liberté, que ce soit en SUV ou en camping-car.

Les vacances d’automne sont précieuses pour de nombreux Suisses, avec une forte affluence vers la Méditerranée. Cela se traduit par une affluence d voyageurs à l’aéroport de Zurich et à l’Euro-Airport de Bâle. Les routes suisses menant vers le sud sont également très fréquentées.

Des embouteillages même en octobre

Chacun semble désireux de profiter du soleil avant l’arrivée de la saison froide. Ceux qui choisissent de prendre la route vers l’Italie doivent être préparés à rencontrer des embouteillages en octobre, notamment avant et après le Gothard, bien que ceux-ci soient moins longs qu’en été.

En Italie, il est impossible de ne pas remarquer le grand nombre de voitures suisses sur les routes. Deux groupes, traditionnellement séparés, se retrouvent maintenant en toute harmonie sur l’Autostrada.

Des SUV puissants filent sur la voie de dépassement, indifférents aux avertissements des guides touristiques concernant l’augmentation des amendes pour excès de vitesse en Italie.

Sur la voie de droite de l’Autostrada, les passionnés du camping se déplacent plus doucement dans leurs camping-cars ou VW vintage souvent âgés de 20 à 30 ans. Ce groupe inclut fréquemment des citadins à gauche, dont les véhicules occupent des places de stationnement à Zurich, Berne ou Bâle, mais restent majoritairement inactifs en dehors des périodes de vacances.

Une croissance du nombre de voitures supérieure à la population

Le débat sur la congestion routière, le bruit et les dommages environnementaux causés par les voitures est récurrent en Suisse. Pourtant, malgré ces préoccupations, les Suisses privilégient la mobilité individuelle. Depuis le début des années 2000, le nombre de voitures immatriculées a augmenté de 35 % pour atteindre 4,8 millions, surpassant ainsi la croissance de la population, qui a été de 19 %, atteignant presque 9 millions.

Les camping-cars, bien que classés parmi les véhicules de transport de personnes, n’apparaissent pas dans les statistiques de voitures de tourisme. Leur nombre a presque quintuplé en 25 ans, atteignant près de 104 000. Ces véhicules offrent aux voyageurs une grande liberté, permettant de dormir dans des zones peu peuplées, là où l’hébergement est rare. Les nouveaux modèles coûtent facilement 60 000 francs ou plus.

Une question de liberté

Conduire une voiture est synonyme de liberté pour beaucoup. Les automobilistes n’ont pas de horaire à respecter, une idée partagée par les conducteurs de SUV et de camping-cars, qui se déplacent généralement via les transports en commun au quotidien. L’issue du vote sur l’élargissement des autoroutes le 24 novembre est attendue avec intérêt, et on se demande si ces groupes disparates s’uniront pour soutenir le projet controversé.

Un tel développement ne serait pas surprenant. Les heures de trafic, ayant plus que sextuplé depuis 2000 sur le réseau national, représentent un gaspillage de temps monumental et engendrent également des coûts économiques, notamment pour les camionneurs et les représentants commerciaux bloqués dans les embouteillages.

Dans ce contexte, la Suisse pourrait envisager l’idée d’introduire des taxes spécifiques pour l’utilisation des routes les plus fréquentées, comme l’autoroute du Gothard. Sur les autoroutes en Italie ou en France, les automobilistes suisses n’hésitent pas à payer aux péages.