Investissements, emploi et échanges : l’impact des États-Unis sur l’économie allemande au sommet historique

Investissements, emploi et échanges : l'impact des États-Unis sur l'économie allemande au sommet historique

L’économie allemande est aujourd’hui plus dépendante des États-Unis qu’en 2016, avec une augmentation notable des investissements directs et des échanges commerciaux. Les exportations vers les États-Unis ont atteint un record de 157,9 milliards d’euros en 2023, représentant 9,9 % des exportations totales. Simultanément, les importations américaines ont également augmenté. Les entreprises allemandes craignent le protectionnisme éventuel lié aux élections américaines, soulignant la nécessité d’accroître les accords commerciaux globaux pour diversifier les chaînes d’approvisionnement.

Avec l’augmentation des exportations, des investissements et des importations, l’économie allemande est désormais plus dépendante des États-Unis que jamais. Cet alignement économique a évolué depuis 2016, l’année où Donald Trump a été élu président. Les élections à venir pourraient entraîner des changements significatifs dans cette dynamique, notamment si Trump impose des droits de douane. Voici une analyse de la relation économique entre l’Allemagne et les États-Unis et comment elle a évolué depuis 2016.

Investissements étrangers directs

Le volume des investissements directs des entreprises américaines en Allemagne a connu une croissance impressionnante, augmentant de près d’un tiers ces dernières années. Alors qu’il s’élevait à 398 milliards de dollars en 2016, ce chiffre dépasse désormais les 500 milliards de dollars. Cela fait des États-Unis le principal investisseur étranger en Allemagne, selon la Chambre allemande de l’industrie et du commerce (DIHK).

Nombre d’entreprises et création d’emplois

Le nombre d’entreprises allemandes opérant aux États-Unis a également crû, passant de 5 363 en 2016 à environ 6 000 aujourd’hui, d’après la DIHK. En parallèle, le nombre d’employés des entreprises allemandes sur le sol américain a franchi la barre des 900 000, contre 851 000 auparavant. De plus, la Bundesbank a signalé que les sociétés contrôlées par des investisseurs allemands généré un chiffre d’affaires annuel de 828 milliards d’euros à l’étranger, représentant environ 21,4 % du chiffre d’affaires total des entreprises étrangères sous contrôle allemand.

Exportations allemandes

Les États-Unis jouent un rôle crucial dans l’économie d’exportation allemande, avec des chiffres record au cours des deux dernières décennies. En 2023, les exportations allemandes vers les États-Unis ont atteint 157,9 milliards d’euros, soit 9,9 % du total des exportations, un sommet depuis 20 ans. En 2016, ce chiffre n’était que de 107 milliards d’euros, représentant 8,9 % des exportations totales. Les États-Unis demeurent donc le premier client des exportations allemandes pour la neuvième année consécutive, avec cette tendance qui devrait se poursuivre.

Certains secteurs sont particulièrement touchés par cette forte demande. Près d’un quart des exportations pharmaceutiques allemandes étaient destinées aux États-Unis l’an dernier, contre 12 % en 2008. En outre, 13 % des machines exportées et 12,6 % des véhicules sont également dirigés vers ce marché.

Importations en provenance des États-Unis

Par ailleurs, l’Allemagne a augmenté ses importations en provenance des États-Unis, qui sont passées de 58 milliards d’euros en 2016 à presque 95 milliards d’euros en 2023. La part des importations américaines dans le total a également crû, atteignant 6,9 %, un record depuis 2004.

Conclusion

Les relations économiques entre l’Allemagne et les États-Unis se sont renforcées au fil des années. En 2024, les États-Unis devraient dépasser la Chine pour redevenir le premier partenaire commercial de l’Allemagne. Alors que le volume des échanges était de 164 milliards d’euros en 2016, il est désormais évalué à 252,6 milliards d’euros pour la période de janvier à août 2024. Ces relations économiques étroites suscitent des préoccupations parmi les entreprises allemandes face à l’éventualité de mesures protectionnistes et de droits de douane importants.

Pour contrer cette situation, l’Union européenne pourrait envisager des réformes visant à améliorer les conditions d’investissement, comme la réduction de la bureaucratie et la diminution des tarifs énergétiques. De plus, un engagement soutenu pour des marchés ouverts, notamment à travers des accords de libre-échange avec l’Indo-Pacifique et l’Amérique latine, pourrait aider les entreprises allemandes à diversifier leurs chaînes d’approvisionnement.