Christian Lindner, ministre des Finances, a été démis de ses fonctions par le chancelier Olaf Scholz, marquant la fin d’une coalition difficile en Allemagne. La situation entraîne une crise politique, avec des nominations ministérielles urgentes à venir. Le gouvernement rouge-vert, sans majorité parlementaire, pourrait faire face à des élections anticipées. Scholz envisage de collaborer avec l’opposition, surtout la CDU, pour aborder des enjeux économiques et de défense cruciaux durant cette période de transition.
Le ministre des Finances, Christian Lindner, a été démis de ses fonctions par le chancelier fédéral, Olaf Scholz, suite à une rupture sans précédent. Ce matin, Lindner recevra officiellement son certificat de licenciement des mains du président allemand, Frank-Walter Steinmeier. Il est prévu que Scholz soit présent, une pratique courante dans ce type de situation.
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Une transition délicate pour le gouvernement
Pour assurer une passation de pouvoir fluide, le successeur de Lindner devrait recevoir son certificat de nomination dans les plus brefs délais. Bien que son identité soit apparemment connue, elle n’a pas encore été révélée. De plus, la démission imminente des trois autres ministres de la FDP nécessitera également des nominations aujourd’hui, avec deux postes alloués à la SPD et aux Verts.
Un gouvernement sans majorité
C’est la première fois depuis 2005 qu’un gouvernement rouge-vert est en place, mais il ne dispose pas de majorité au parlement. Ce gouvernement est censé être temporaire, bien que la durée de cette transition reste incertaine. Le 15 janvier, Scholz a l’intention de poser une question de confiance au Bundestag pour inciter à des élections anticipées, qui doivent avoir lieu au plus tard début avril en raison de délais constitutionnels. La date la plus probable semble être le 30 mars, sans jours fériés dans les Länder à ce moment-là.
La rupture de la première coalition entre la SPD, les Verts et la FDP a eu lieu mercredi soir après un débat intense sur la politique économique et budgétaire à venir. Scholz avait exigé la suspension de la règle d’or sur les déficits, ce qui a conduit Lindner à proposer des élections anticipées lors de la réunion du comité de coalition.
La FDP en alerte
Après une pause de séance, la proposition de Lindner a fuité dans les médias, poussant Scholz à demander son licenciement. En réponse, la FDP a retiré tous ses ministres de la coalition déjà en crise depuis plusieurs mois, marquant ainsi la fin de l’ère semafore.
Le discours de Scholz, soigneusement préparé, a été salué par ses camarades de parti comme un moment fort de son mandat, constituant un règlement de comptes avec Lindner. Scholz a critiqué Lindner pour avoir entravé les compromis nécessaires au bon fonctionnement du gouvernement, affirmant qu’il avait perdu sa confiance.
Accusations mutuelles
Lindner a rétorqué en accusant Scholz d’avoir provoqué délibérément la rupture de la coalition. Selon lui, le chancelier cherchait moins un accord viable que la dissolution calculée de la coalition. Lindner a dénoncé le manque d’acceptation de ses propositions pour améliorer l’économie, tout en critiquant les contre-propositions de Scholz comme étant peu ambitieuses.
Scholz aurait demandé à Lindner de suspendre la règle d’or, ce que ce dernier a refusé, estimant que cela violerait son serment d’office. Cette tension a conduit à la démission collective de tous les ministres de la FDP, dont Volker Wissing, Marco Buschmann et Bettina Stark-Watzinger.
Désormais, la SPD et les Verts devront gouverner sans majorité, s’appuyant sur le soutien de l’opposition pour chaque décision parlementaire. L’Union, en particulier, jouera un rôle clé.
Vers une discussion constructive avec la CDU
Scholz a exprimé son intention de rencontrer rapidement le chef de la faction de l’Union, Friedrich Merz, pour explorer des solutions visant à renforcer l’économie et la défense durant cette période transitoire. Il souhaite établir une collaboration constructive sur des questions cruciales pour le pays, telles que l’économie et la défense.
Selon Scholz, l’économie ne peut se permettre d’attendre les élections anticipées et il est essentiel d’obtenir des clarifications sur le financement de la sécurité et de la défense à long terme. Dans un contexte international en évolution rapide, cela devient peut-être plus urgent que jamais.