L’économiste allemande Ulrike Malmendier alerte sur la diminution des exportations vers la Chine

L'économiste allemande Ulrike Malmendier alerte sur la diminution des exportations vers la Chine

L’analyse de la stagnation économique allemande révèle une contraction du PIB de 0,1 % pour cette année, suivie d’une modeste croissance en 2025. Les causes incluent la hausse des coûts énergétiques et salariaux, la concurrence accrue de la Chine, ainsi qu’un climat d’incertitude freinant les investissements. Pour remédier à cette situation, des initiatives doivent être prises pour attirer des travailleurs, renforcer l’Europe économiquement, et investir dans des infrastructures et l’éducation pour un avenir durable.

Analyse de la Stagnation Économique Allemande

Selon Madame Malmendier, le conseil des experts prévoit une légère contraction du produit intérieur brut (PIB) allemand de 0,1 % pour cette année, suivie d’une croissance modeste de 0,4 % en 2025. Sur les cinq dernières années, l’augmentation totale du PIB réel n’a été que de 0,1 %. Quelles en sont les causes ?

Alors que d’autres économies européennes affichent une croissance, et que le PIB américain a grimpé de 12 %, l’Allemagne semble en retrait. Ce phénomène ne résulte pas d’une crise économique mondiale, mais plutôt d’une combinaison de facteurs conjoncturels et structurels. Le secteur d’exportation, crucial pour l’économie allemande, n’a pas su s’adapter à l’essor du commerce mondial.

Causes de la Contraction Économique

La perte de croissance est particulièrement marquée dans des secteurs clés tels que l’automobile, la chimie et la construction de machines. La production et la valeur ajoutée brute ont chuté, principalement en raison des coûts élevés. Deux éléments majeurs en sont responsables : les prix de l’énergie et les coûts de la main-d’œuvre. Malgré une stabilisation des prix de gros de l’électricité, les coûts énergétiques pour l’industrie continuent d’être le double de ceux de 2019, en raison de contrats à long terme et de diverses charges.

En outre, la rareté de la main-d’œuvre en Allemagne entraîne une augmentation des coûts salariaux. Les entreprises, face à cette pénurie, conservent davantage d’employés, même ceux qui ne sont pas nécessaires, ce qui diminue la productivité.

Un autre facteur à considérer est le changement des dynamiques de marché. La Chine, autrefois perçue comme un simple producteur à bas coût, est désormais un concurrent direct de l’Allemagne dans le secteur des produits de qualité. De plus, elle impose de plus en plus de conditions aux entreprises étrangères, les incitant à produire localement pour accéder au marché chinois, ce qui réduit les opportunités d’exportation pour l’Allemagne.

Les entreprises allemandes évoquent également un climat d’incertitude économique comme frein à leurs investissements. Même avec une hausse des salaires réels, les consommateurs préfèrent épargner plutôt que de dépenser, une tendance exacerbée par l’inflation élevée depuis 2021.

En ce qui concerne la récente instabilité politique en Allemagne, cela aurait-il pu influencer les prévisions économiques ? En réalité, peu de choses auraient changé, car les lois déjà mises en œuvre sont ce qui compte. Cela dit, une formation rapide d’un nouveau gouvernement pourrait, en clarifiant les lignes directrices économiques, réduire l’incertitude et stimuler la consommation.

Quels devraient être les axes prioritaires pour un futur gouvernement ? D’abord, la question cruciale de la pénurie de main-d’œuvre nécessite des initiatives pour maximiser le potentiel national et attirer des travailleurs étrangers. Des mesures telles que des incitations à l’emploi des femmes et des seniors, ainsi qu’une intégration rapide des immigrants, sont essentielles.

Ensuite, il est impératif de renforcer l’Europe en tant que puissance économique. En unissant nos voix et en exploitant pleinement le marché intérieur européen, nous pourrions mieux rivaliser à l’échelle mondiale. Favoriser un environnement propice à la croissance des start-ups et simplifier les transactions transfrontalières sont des étapes cruciales pour atteindre cet objectif.

Concernant le protectionnisme commercial, la position de Trump sur les droits de douane soulève des questions. Bien que les fabricants allemands aient déjà une présence significative aux États-Unis, une augmentation des droits de douane pourrait avoir des répercussions sur les prix pour les consommateurs. Un abaissement des tensions commerciales pourrait être bénéfique pour tous.

Enfin, le rapport annuel souligne l’importance des « investissements orientés vers l’avenir ». Investir dans les infrastructures, l’éducation et la défense pourrait sembler coûteux à court terme, mais ces efforts sont indispensables pour garantir des retours positifs à long terme pour l’économie allemande.