Répression à Hong Kong : Des activistes pro-démocratie condamnés à de lourdes peines de prison par la justice

Répression à Hong Kong : Des activistes pro-démocratie condamnés à de lourdes peines de prison par la justice

Le procès à Hong Kong s’est achevé avec des condamnations de 45 opposants pro-démocratie, dont Joshua Wong et Benny Tai, sous la loi sur la sécurité nationale. Les peines varient de quatre à dix ans de prison, suite à l’organisation d’une primaire en 2020. Ce verdict a été rendu sans jury par des juges nommés par le gouvernement. La sécurité autour du tribunal était renforcée, et des tensions ont éclaté lors de l’annonce des peines.

Le procès ayant conduit à des condamnations majeures a pris fin mardi à Hong Kong, marquant une étape importante sous la loi sur la sécurité nationale. Le tribunal de district de West Kowloon a infligé des peines de prison à 45 anciens politiciens, universitaires et militants pro-démocratie, accusés de « conspiration en vue de renverser le gouvernement ».

Cette loi controversée a été instaurée par Pékin en 2020, en réponse aux manifestations massives de l’année précédente dans cette ancienne colonie britannique.

Parmi les peines prononcées, Joshua Wong, figure emblématique des mouvements étudiants, a écopé de quatre ans et huit mois de prison, tandis que Benny Tai, un ancien juriste engagé pour les droits civiques, a reçu une sentence de dix ans. La majorité des autres accusés ont été condamnés à des peines variant entre quatre et huit ans. Les accusations contre ces opposants remontent à plus de trois ans, et deux des 47 accusés ont été acquittés en mai dernier.

Les procureurs ont spécifiquement mis en cause les accusés pour avoir organisé une primaire informelle en 2020, visant à sélectionner les candidats les plus prometteurs pour les élections des législateurs de Hong Kong, prévues en 2021, mais finalement annulées en raison de la pandémie.

Un procès sans jurés

Dans ce procès, ce ne sont pas des jurés qui ont rendu les verdicts, mais bien trois juges sélectionnés par John Lee, le chef du gouvernement de Hong Kong. Cette situation est explicitement prévue par la loi sur la sécurité nationale.

Les manifestations de 2019 à Hong Kong ont exacerbé les inquiétudes au sein du gouvernement chinois. Depuis lors, Pékin a considérablement restreint les libertés dans l’ancienne colonie, rendant le travail des journalistes indépendants de plus en plus périlleux et rendant pratiquement impossible toute critique publique des dirigeants chinois. Le système judiciaire subit également une érosion continue.

De nombreux juges étrangers ont quitté Hong Kong par solidarité. Dans le passé, des juges britanniques, australiens et canadiens siégeaient dans les tribunaux de la ville, et certains d’entre eux étaient restés après la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997.

Actuellement, le bureau de liaison de Pékin à Hong Kong contrôle tous les aspects politiques, économiques et sociaux de la ville, sous l’autorité directe du président chinois Xi Jinping.

Un verdict annoncé en quelques minutes

L’annonce des verdicts mardi a été brève, ne durant que quelques minutes. Le juge président a fait référence à un document de 82 pages, disponible en téléchargement sur le site des autorités judiciaires, pour expliquer les motivations des décisions.

Les peines ont été lues sans mentionner les noms des accusés, qui ont été identifiés par des numéros. Après l’énoncé des peines, le juge a instantanément clos l’audience. Les accusés ont assisté au verdict derrière une vitre dans la salle d’audience.

L’annonce des peines pour les militants pro-démocratie a suscité un vif intérêt parmi le public hongkongais, avec des citoyens se rendant dès la veille pour obtenir l’un des rares sièges disponibles dans la salle d’audience.

Une sécurité renforcée autour du tribunal

Le matin du verdict, des centaines de policiers, y compris de nombreux agents en civil, étaient présents pour sécuriser le tribunal et ses alentours. Des agents en civil filmaient même les journalistes et les curieux. Les actions des autorités hongkongaises deviennent de plus en plus comparables à celles observées sur le continent chinois.

Après l’annonce des verdicts, des scènes parfois tumultueuses se sont déroulées devant le tribunal, avec des policiers apparemment nerveux essayant d’expulser des visiteurs pacifiques et des journalistes. Des confrontations ont eu lieu, illustrant la tension ambiante.