Olaf Scholz, en pleine crise lors du sommet du G20 au Brésil, fait face à des doutes croissants au sein du SPD concernant sa candidature pour un nouveau mandat. Alors qu’il tente de s’affirmer sur la scène internationale, des tensions internes et des critiques s’intensifient, notamment sur la livraison d’armements à l’Ukraine. La dynamique politique évolue rapidement, laissant planer des incertitudes quant à son avenir et à sa capacité à mener le parti vers un possible second mandat.
Alors qu’Olaf Scholz aborde les crises mondiales au sommet du G20 au Brésil, des incertitudes grandissantes émergent au sein de son parti, le SPD, sur sa candidature pour un nouveau mandat de chancelier. Cela pourrait-il déboucher sur une rébellion ?
Le Brésil, bien que géographiquement éloigné, n’échappe pas aux préoccupations politiques internes. Peu importe où se rend le chancelier, la question cruciale de sa légitimité en tant que candidat à la chancellerie pour le SPD le suit comme une ombre.
Le ‘grésillement’ au sein de son parti, décrit par le chef de groupe Rolf Mützenich, semble s’intensifier. Ce qui a commencé comme un murmure parmi quelques députés devient un cri de ralliement en faveur de Boris Pistorius, soulignant ainsi les doutes croissants quant à une nouvelle candidature de Scholz.
Un chancelier engagé sur la scène internationale
L’équipe d’Olaf Scholz tente de minimiser les discussions concernant son avenir politique. La direction du parti reste solidaire derrière lui, affirmant « Olaf » comme un leader compétent. Une décision officielle sur sa candidature devrait être annoncée prochainement. Par ailleurs, d’autres enjeux, tels que la guerre en Ukraine, les tensions au Moyen-Orient, la crise économique mondiale, les problèmes alimentaires et le changement climatique, exigent également son attention.
Scholz s’efforce de se positionner comme un diplomate avisé sur la scène mondiale, engageant des discussions avec des figures majeures comme le futur président américain Donald Trump et le dirigeant russe Vladimir Poutine. Dans son bureau, des inquiétudes persistent quant à la place de l’Allemagne dans les débats européens cruciaux. Ils cherchent à dissiper toute impression de faiblesse et à démontrer leur capacité à agir.
Le sommet du G20 : une vitrine pour la politique allemande
La volonté d’agir a également été démontrée lors de ce sommet au Brésil. Au cours d’une rencontre avec le président chinois Xi Jinping, Scholz aborde des sujets sensibles, notamment la relation de la Chine avec la Russie sur le conflit ukrainien, ce qui a suscité des tensions à Berlin. La ministre fédérale des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, appelle à des mesures fermes. Mais ces déclarations seront-elles suffisantes pour influencer la Chine ? La question reste ouverte.
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro s’inscrit dans la stratégie de campagne du SPD, qui s’efforce de présenter Scholz comme un homme d’État chevronné, en contraste avec son rival Friedrich Merz de la CDU, qui manque d’expérience gouvernementale. Cependant, cette stratégie semble avoir peu d’impact jusqu’à présent.
Un monde en transformation
Pour Olaf Scholz, le sommet du G20 illustre le bouleversement de l’ancien ordre mondial et des certitudes d’antan. Selon lui, l’ère où les États-Unis dictaient les règles est révolue. Des nations comme l’Inde, la Chine et le Brésil commencent à façonner la politique mondiale.
Les pays du Sud global aspirent à une plus grande reconnaissance sur la scène internationale, un désir qui a des répercussions. Le sujet de la guerre en Ukraine a été relégué au second plan lors du sommet, et contrairement aux précédentes rencontres, le président ukrainien n’a même pas été invité, tandis que la Russie a eu son mot à dire. Malgré les efforts de l’Allemagne et des États-Unis pour inclure Volodymyr Zelensky, leurs tentatives ont échoué.
Les critiques s’intensifient concernant l’appel à Poutine
Cette situation met en évidence la fragilité de l’Occident. Pour Scholz, le monde évolue et l’Europe doit s’adapter. Il espère que sa conversation avec Poutine s’inscrira dans cette nouvelle perspective, bien que ce dernier ne soit pas aussi isolé que certains le souhaiteraient. De plus, la guerre en Ukraine semble lointaine pour le Brésil.
Scholz a récemment fait face à de vives critiques, non seulement de la part des Ukrainiens mais aussi du président français. Pendant que Scholz se rendait à Rio, il a été annoncé que le président américain Joe Biden levait les restrictions sur la livraison de missiles de moyenne portée, une décision attendue depuis longtemps par les Ukrainiens, ravivant ainsi le débat allemand sur le ‘Taurus’.
Le débat sur le ‘Taurus’ en ébullition
Olaf Scholz a peu de volonté de discuter de ce sujet et a affirmé que l’Allemagne ne livrera pas de ‘Taurus’. Fin de la discussion, a-t-il tranché.
Cependant, ce débat pourrait ne pas être clos. Au Bundestag, les Verts, le FDP et la CDU/CSU soutiennent désormais la livraison de ce missile de croisière. Néanmoins, même un vote ne modifierait pas la décision finale, qui appartient au Conseil de sécurité fédéral, et donc au chancelier.
Scholz interviendra-t-il dans le débat sur la chancellerie ?
Il pourrait s’agir de la dernière grande mission d’Olaf Scholz. Avec les résultats des sondages et son impopularité croissante, peu de gens croient encore en un second mandat. Seul son cercle restreint semble garder espoir qu’il puisse réaliser un come-back spectaculaire comme en 2021.
Depuis lors, le paysage politique a évolué tant au niveau mondial qu’en Allemagne. Scholz se retrouve désormais à la merci des autres. Qui le soutient encore et qui se détourne de lui ?