Gautam Adani, milliardaire indien, est accusé aux États-Unis d’avoir versé 265 millions de dollars en pots-de-vin à des fonctionnaires indiens pour obtenir des contrats. Les procureurs soutiennent que ces actions ont trompé les investisseurs américains. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui et son neveu, entraînant une chute significative des actions du groupe Adani. De plus, la SEC américaine a engagé un procès civil pour des allégations de corruption lors d’une émission d’obligations.
Gautam Adani, le milliardaire indien, fait face à des accusations de corruption aux États-Unis, ayant été accusé d’avoir versé plus de 250 millions de dollars en pots-de-vin à des représentants gouvernementaux.
Le célèbre homme d’affaires Gautam Adani a été inculpé aux États-Unis pour son implication présumée dans un système de pots-de-vin et de fraude s’élevant à plusieurs milliards de dollars. Selon le bureau du procureur américain de New York, Adani et sept autres coaccusés auraient versé environ 265 millions de dollars à des fonctionnaires indiens pour sécuriser des contrats lucratifs.
Les procureurs affirment que les investisseurs américains, qui ont financé les entreprises d’Adani, ont été induits en erreur. Le groupe Adani englobe un large éventail d’industries, y compris l’exploitation minière, la gestion de ports et d’aéroports, ainsi que les médias. Un mandat d’arrêt a été émis à l’encontre de Gautam Adani et de son neveu Sagar Adani, cadre supérieur chez Adani Green, qui supervise actuellement les stratégies et les finances de l’entreprise.
Conséquences sur le marché boursier
D’après les documents judiciaires, le procureur prévoit de transmettre les mandats d’arrêt aux autorités compétentes à l’étranger. Aucun des accusés n’est actuellement en détention, a déclaré un porte-parole du procureur à Brooklyn. Gautam Adani, âgé de 62 ans, a longtemps été parmi les personnes les plus riches au monde, se classant actuellement au 18e rang des milliardaires selon Bloomberg, avec une fortune estimée à 85,5 milliards de dollars.
Avec un accord d’extradition en place entre les États-Unis et l’Inde, les autorités américaines devront collaborer avec le gouvernement indien pour mettre en œuvre le mandat d’arrêt. Un avocat basé à New Delhi a anticipé que le groupe Adani cherchera à faire rejeter les accusations. Dans un communiqué, le groupe a fermement nié les allégations et prévoit de contester toutes les décisions possibles.
Suite à ces événements, les investisseurs ont réagi avec inquiétude sur les marchés financiers : les actions du groupe Adani ont fortement chuté, entraînant l’annulation d’une vente d’obligations prévue pour Adani Green Energy. Les actions d’Adani Enterprises ont perdu 18 %, celles d’Adani Green 16 %, et Adani Ports 12 %. La capitalisation boursière des dix entreprises cotées du groupe Adani est tombée à environ 141 milliards de dollars, en baisse par rapport à 169 milliards de dollars mardi.
Impact sur les projets internationaux
Les procureurs américains allèguent que les accusations de pots-de-vin visaient des projets générant un bénéfice attendu d’environ deux milliards de dollars sur 20 ans, y compris le plus grand projet solaire de l’Inde. Certaines déclarations internes des co-accusés évoquent Adani comme étant le « Numero uno » et « le grand homme » pendant la période de 2020 à 2024.
Suite à ces accusations, des clients majeurs du groupe Adani commencent à réagir. Le président du Kenya, William Ruto, a annoncé l’annulation d’un appel d’offres pour l’extension de l’aéroport principal du pays, ainsi qu’un contrat de plus de 700 millions de dollars signé avec Adani pour la construction de lignes de transmission d’électricité.
Procès civil en cours
La Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis poursuit également le groupe Adani dans le cadre d’un procès civil. Gautam et Sagar Adani sont soupçonnés d’avoir facilité des pots-de-vin lors de l’émission d’une obligation de 750 millions de dollars, dont environ 175 millions proviendraient d’investisseurs américains. La SEC a noté que les documents de l’offre d’Adani Green contenaient des déclarations trompeuses concernant les efforts de l’entreprise pour combattre la corruption.
Il y a près de deux ans, le groupe Adani avait déjà été au centre d’un scandale lorsqu’une enquête de Hindenburg Research avait remis en question ses chiffres d’endettement et la gestion de ses actifs, l’accusant d’utiliser des sociétés basées dans des paradis fiscaux. Le conglomérat avait alors rejeté ces accusations.
Ce sujet a été rapporté par Deutschlandfunk le 13 février 2023 à 13h36.