Volkswagen se retire du Xinjiang : une œuvre controversée mise en vente dans la région des Ouïghours

Volkswagen se retire du Xinjiang : une œuvre controversée mise en vente dans la région des Ouïghours

Volkswagen met fin à son partenariat avec Saic dans la région du Xinjiang en Chine en raison d’allégations de violations des droits de l’homme et de raisons économiques. L’usine d’Urumqi, inactive depuis 2019, a été vendue à la société d’État SMVIC. Malgré des enquêtes n’ayant pas trouvé de preuves de travail forcé, la situation des droits humains dans la région soulève des préoccupations. Volkswagen, face à des défis économiques, envisage d’adapter son réseau de production en Chine.

Dans la région nord-ouest de la Chine, Volkswagen a développé une coopération avec une entreprise d’État pour la production automobile. Cependant, des allégations de violations des droits de l’homme ont soulevé des doutes sur cette collaboration. Aujourd’hui, Volkswagen fait marche arrière – invoquant des ‘raisons économiques’, selon des sources.

Volkswagen met fin à son partenariat controversé dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en Chine. La société a annoncé la vente de son usine d’Urumqi, qui était gérée en collaboration avec le conglomérat d’État chinois Saic. L’acheteur est la société d’État SMVIC, spécialisée dans le marché des voitures d’occasion.

L’Urumqi, située dans le nord-ouest du pays, a longtemps été critiquée pour les violations des droits humains touchant la minorité ouïghoure. En réponse aux accusations, Volkswagen a mené des enquêtes. L’usine était conçue comme une joint-venture avec Saic, mais des raisons économiques ont motivé sa vente. Cela fait plusieurs mois que l’avenir de l’usine était en discussion. Il est à noter qu’aucune voiture n’a été produite au Xinjiang depuis 2019.

Une enquête qui ne révèle pas de violations

Volkswagen a ouvert l’usine d’Urumqi en 2013, en partenariat avec Saic, pour une durée de contrat initialement prévue jusqu’en 2029. Selon les déclarations de VW, Saic détenait la majorité des parts de l’usine, où des véhicules étaient assemblés pour le marché de l’ouest de la Chine. Cependant, le projet n’a pas réussi à atteindre ses objectifs de performance.

Ces dernières années, des allégations graves de travail forcé ont émergé concernant l’usine. Dans la région du Xinjiang, de nombreux Ouïghours, une minorité musulmane, ont été soumis à des répressions systématiques, contrainte au travail, ou envoyés dans des camps de rééducation, bien que la Chine démente ces accusations.

Face aux accusations, Volkswagen a mandaté une entreprise pour examiner les conditions de travail au sein de l’usine. En décembre dernier, les auditeurs ont conclu qu’aucune preuve de travail forcé n’avait été trouvée. Cependant, certains critiques ont remis en question la protection de l’anonymat des employés interrogés lors de l’enquête.

Maintien des partenariats malgré le retrait

En février, Volkswagen a annoncé être en discussions avec Saic concernant l’avenir de leurs activités au Xinjiang. Retirer ses opérations de la province s’est révélé complexe, nécessitant l’accord de Saic.

Volkswagen a établi son premier partenariat avec Shanghai Automotive Industry Corporation (Saic) dans les années 1980, posant les bases de son expansion sur le marché chinois. Par la suite, d’autres joint-ventures ont été formées, notamment avec China First Automobile Works (FAW) et Anhui Jianghuai Automobile (JAC), ce dernier étant axé sur les véhicules électriques. De plus, VW a établi un partenariat stratégique avec le fabricant chinois de véhicules électriques Xpeng.

Historiquement, les constructeurs automobiles étrangers en Chine ont dû opérer via des coentreprises avec des partenaires locaux pour accéder à ce marché immense, ce qui a souvent conduit à des transferts de technologie. Toutefois, les réglementations se sont assouplies ces dernières années, culminant avec la levée totale des restrictions en 2022. Malgré cette évolution, Volkswagen a choisi de conserver ses partenaires locaux. Actuellement, le groupe VW gère 38 usines en Chine, à l’exception de celle d’Urumqi.

Le nouvel acquéreur de l’usine d’Urumqi, ainsi que des sites d’essai à Turpan et Anting, est une entreprise d’État de Shanghai. Ce dernier a promis de maintenir les emplois des 170 employés restants.

VW face à des défis en Chine

Volkswagen a également été confronté à des défis dans ses opérations en raison d’un marché automobile morose et des impacts de la pandémie de COVID-19. Depuis 2019, la production de véhicules y était à l’arrêt. Récemment, le personnel, dont environ un quart était issu de minorités ethniques selon les déclarations de VW, s’occupait principalement de la mise en service technique de modèles comme la VW Passat et Lavida. À son apogée, entre 2015 et 2019, l’usine comptait près de 650 employés.

VW envisage également d’adapter son réseau de production au-delà du Xinjiang. Les sites devront être réaménagés pour se concentrer sur l’électrification, bien que cela ne soit pas réalisable pour toutes les usines. Par le passé, des rumeurs ont circulé concernant une possible séparation de l’usine de Nanjing, dans l’est de la Chine.

Il est désormais évident que Volkswagen traverse une période difficile. En Allemagne, les employés s’inquiètent des fermetures d’usines et des licenciements, tandis que la situation en Chine semble également se détériorer.