Caroline Darian, fille de Gisèle Pelicot, narre un documentaire percutant sur une tragédie familiale liée à des viols en masse, intitulé « Soumission Chimique, Que la Honte Change de Camp ». Ce film, réalisé par Linda Bendali, dénonce l’utilisation de drogues pour commettre des agressions sexuelles. Caroline, dont la vie a basculé après la découverte des crimes de son père, témoigne également lors d’un procès en cours. Le documentaire donne la parole à d’autres victimes et questionne la culture du viol.
Un Documentaire Éclairant sur une Affaire Tragique
Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot, se présente comme la voix narrative d’un documentaire poignant qui examine l’affaire de viols en masse touchant sa famille. Ce projet, intitulé « Soumission Chimique, Que la Honte Change de Camp », produit par la renommée société parisienne CAPA, met en lumière des pratiques odieuses, notamment l’utilisation de drogues pour perpétrer des agressions sexuelles. Écrit par Linda Bendali et Andrea Rawlins Gaston, le film est réalisé par Bendali, tandis que Rawlins Gaston et Patrice Lorton assurent la production. Rawlins Gaston est reconnue pour ses œuvres engageantes qui abordent des sujets sensibles tels que l’inceste et le viol, avec des productions notables comme « Infrarouge » et « Inceste, Le dire et l’entendre ».
Le Parcours d’Activisme de Caroline Darian
La vie de Caroline Darian a pris un tournant dramatique en novembre 2020, lorsqu’elle a appris que son père, avec qui elle partageait une relation intime, avait drogué et violé sa mère, ainsi que de nombreuses autres victimes, pendant plus d’une décennie. Le procès en cours a vu les procureurs français réclamer des peines de prison variant de 4 à 20 ans pour les 51 hommes impliqués dans ces actes répréhensibles. Dominique Pelicot, l’ex-mari de Gisèle, a été particulièrement visé, avec des accusations d’avoir recruté des inconnus en ligne pour violer sa femme alors qu’elle était sous sédatif. Caroline a également pris la parole lors de ce procès de 10 semaines, révélant son traumatisme face à des découvertes bouleversantes, telles qu’un dossier sur l’ordinateur de son père intitulé « ma fille à poil », où figuraient des images compromettantes d’elle.
Bien que son père n’ait pas été formellement accusé d’abus à son encontre, Caroline suspecte que cela ait pu se produire. « J’ai réalisé tout de suite que j’avais été droguée sur cette photo », a-t-elle confié au tribunal d’Avignon. Elle a également publié un livre intitulé « Et j’ai cessé de t’appeler papa : Le livre sur l’affaire des viols et le procès de Mazan », qui est sorti l’année dernière. Le documentaire, lancé en 2023, est le fruit de l’association « M’endors pas », fondée par Darian pour lutter contre l’utilisation de drogues dans des contextes d’agression.
Le documentaire ne se limite pas à l’histoire de Caroline et de sa famille. Il donne également la parole à cinq victimes de drogues — quatre femmes et un homme — qui s’unissent à Darian pour dénoncer un système qui a longtemps échappé à l’attention. « Pendant 10 ans, Dominique Pelicot a drogué sa femme, Gisèle Pelicot, pour la violer et la faire violer par des dizaines d’hommes. Ce procès est devenu emblématique de la culture du viol et de la domination masculine dans le monde », souligne le synopsis du film. Plus récemment, une chaîne de télévision a annoncé un autre documentaire intitulé « L’Affaire de Viol Pelicot : Une Ville en Procès », qui explorera les dimensions psychologiques, juridiques et culturelles de cette affaire troublante, incluant une interview avec l’un des présumés agresseurs.