VW et IG Metall : Vers un compromis sur les conditions de négociation salariale

VW et IG Metall : Vers un compromis sur les conditions de négociation salariale

La négociation salariale entre Volkswagen et IG Metall est tendue, avec des positions éloignées avant les discussions prévues la semaine prochaine. Volkswagen demande une réduction de 10 % des salaires et la suppression de bonus, tandis qu’IG Metall exige le maintien des emplois et des sites. Les deux parties, bien que montrant des signes de dialogue constructif, s’avouent encore loin d’un accord. Des menaces de grèves d’avertissement pèsent si aucune solution n’est trouvée avant Noël.

La situation dans le conflit salarial chez Volkswagen reste tendue, bien que les deux parties souhaitent trouver un terrain d’entente avant les fêtes. Cependant, avec des positions encore « très éloignées », un accord semble difficile à atteindre.

La semaine prochaine, Volkswagen et IG Metall s’engageront dans un marathon de deux jours de négociations pour tenter de résoudre le conflit salarial avant Noël. Les discussions reprendront lundi, avec la possibilité de prolongation jusqu’à mardi. Néanmoins, jusqu’à présent, aucune des deux parties n’indique un rapprochement significatif.

Pour cette cinquième ronde de négociations, les rencontres se dérouleront non pas à Wolfsburg, mais dans un hôtel à Hanovre. Le début est prévu pour lundi à 11 heures. Selon IG Metall, il est difficile de prévoir la durée de ces discussions, même pour la journée.

Volkswagen exige une réduction des salaires de 10 % en raison des défis économiques auxquels le groupe fait face, tout en proposant la suppression de divers bonus et indemnités. Des fermetures d’usines et des licenciements pour raisons économiques sont également sur la table. De son côté, IG Metall demande le maintien de tous les sites et une garantie d’emploi pour les 130 000 employés, tout en rejetant les baisses de salaire permanentes.

Un climat de discussion plus constructif

Au moins sur le plan verbal, les deux parties ont montré des signes de désarmement lors de la dernière ronde de négociations. Arne Meiswinkel, le négociateur de VW, a évoqué des discussions constructives après sept heures de négociations. Des sources indiquent qu’il s’agissait de véritables échanges, plutôt que d’un simple maintien de positions figées.

Thorsten Gröger, négociateur pour IG Metall, a également noté un climat de discussion amélioré. Cependant, les deux parties ont reconnu qu’elles sont encore loin d’un consensus. Daniela Cavallo, présidente du comité d’entreprise d’IG Metall, a décrit l’atmosphère des discussions récentes comme étant « conditionnellement prête à s’engager ».

Menaces de nouvelles grèves d’avertissement

IG Metall a également mis en garde : si un accord n’est pas atteint avant Noël, elle pourrait considérablement élargir les grèves d’avertissement l’année prochaine. « Il est maintenant question que l’entreprise se recentre avant Noël, sinon nous pourrions faire face à une escalade importante en 2025 », a déclaré Gröger.

La précédente ronde de négociations avait déjà été marquée par une nouvelle grève d’avertissement dans neuf des dix sites VW en Allemagne, avec environ 103 000 employés participant, selon IG Metall. Volkswagen, pour sa part, a rapporté seulement 55 000 participants, la différence étant attribuée à des interprétations divergentes sur la déclaration des participants aux grèves d’avertissement.

Perspectives d’accord avant Noël ?

Une percée est-elle envisageable ? « Une accélération des négociations avant Noël pourrait apporter un peu de mouvement dans cette situation stagnante », a déclaré Frank Schwope, expert du secteur à la Haute École de Management des PME à Hanovre. Toutefois, au vu des positions encore très éloignées, un accord avant Noël semble peu probable.

Cependant, Schwope souligne que les choses peuvent parfois avancer rapidement. Une réduction du temps de travail à une semaine de quatre ou quatre jours et demi pourrait être une option, une solution qui avait permis d’éviter des licenciements massifs chez VW en 1993.

La pression des fêtes imminentes

La période de Noël a historiquement exercé une pression sur Volkswagen pour résoudre ses conflits à l’avance. L’année dernière, un accord avait été trouvé le 19 décembre après des mois de négociations pour établir les grandes lignes d’un programme d’efficacité, mais cela s’est avéré insuffisant, poussant VW à rechercher des solutions plus robustes.

Le conflit de pouvoir entre Daniela Cavallo et l’ancien PDG Herbert Diess avait également été temporairement apaisé le 9 décembre 2021, mais Diess a dû quitter ses fonctions huit mois plus tard. Dans le contexte actuel des négociations, les deux parties ont exprimé à plusieurs reprises leur souhait de parvenir à un accord avant les fêtes.

Le risque d’un « tarif ombre »

Une autre pression pour arriver à un accord est que si aucune solution n’est trouvée sur la sécurité de l’emploi, un soi-disant « tarif ombre » pourrait entrer en vigueur à partir de mi-2025, un dispositif en attente depuis 1993. Ce tarif, plutôt que de réduire les coûts, pourrait entraîner une augmentation des dépenses pour VW. Presque la moitié du personnel engagé avant 2005 serait concernée, entraînant une augmentation moyenne de 4,5 %, sans accord salarial, ce qui coûterait entre un et deux milliards d’euros à l’entreprise.

Si cette situation se présente, VW a déjà averti que des licenciements pour raisons économiques pourraient devenir nécessaires, potentiellement dès juillet 2025. L’entreprise cherche donc à établir un nouvel accord pour éviter une telle issue, d’autant plus que l’accord précédent, qui excluait les licenciements pour raisons économiques depuis 1993, a été annulé en septembre.

Préoccupations concernant des concessions excessives

Stefan Bratzel, expert du secteur au Center of Automotive Management (CAM) à Bergisch Gladbach, met en garde contre des concessions excessives. Il craint que des ajustements mineurs ne suffisent pas à résoudre les problèmes fondamentaux de VW.

« On fait quelques ajustements ici et là, mais cela ne sera pas suffisant pour que VW retrouve sa position de leader », avertit Bratzel. « Cela pourrait être la pire des situations, entraînant de plus grands problèmes dans les années à venir. »