La sénatrice Elizabeth Warren a critiqué Pete Hegseth, le qualifiant d’inexpérimenté pour le poste de secrétaire à la Défense. Lors de son audition, des divergences sont apparues parmi les sénateurs, certains le soutenant comme un choix audacieux, tandis que d’autres, comme le sénateur Jack Reed, pointaient ses lacunes en expérience et ses controverses personnelles. Bien que soutenu par une majorité républicaine, des doutes subsistent sur sa capacité à diriger efficacement le ministère de la Défense.
La sénatrice démocrate Elizabeth Warren s’est rapidement prononcée sur Pete Hegseth avant son audition au comité de la défense mardi dernier, le qualifiant de « candidat le moins qualifié pour le poste de secrétaire à la Défense dans l’histoire américaine », selon ses propos au « New Yorker ». Au fil de l’audition, il est devenu évident que cette opinion ne faisait pas l’unanimité parmi les sénateurs républicains. Plus les questions avançaient, plus il devenait clair que ce vétéran et animateur de télévision conservateur était l’un des candidats les plus controversés pour ce poste stratégique.
Un choix contesté pour un poste clé
Roger Wicker, le président républicain du comité de la défense, a présenté une analyse alarmante de la situation actuelle du Pentagone. Selon lui, le monde est en « grand danger », avec des régimes autoritaires comme la Chine, la Russie et l’Iran formant une « alliance d’agresseurs ». Pourtant, il a souligné que le ministère de la Défense était désormais « mal préparé pour faire face à une compétition entre grandes puissances ». Les retards dans les programmes d’armement sont préoccupants, et le pays ne construit pas suffisamment de navires, tandis qu’une bureaucratie trop lourde nécessite une révision urgente.
Dans ce contexte difficile, Wicker a évoqué Hegseth comme un « excellent choix », le décrivant comme un candidat non conventionnel. Il a fait un parallèle entre Hegseth et Donald Trump, en soulignant que le vétéran apporterait au Pentagone un nouvel « ethos de guerrier » et des idées novatrices. Wicker a déclaré : « Des personnes comme Pete ne se forment pas à Washington, mais sur le terrain. »
Critiques et controverses
En revanche, le sénateur Jack Reed, président démocrate de la minorité au sein du comité, a émis des réserves sérieuses concernant l’expérience de Hegseth. Il a rappelé que Hegseth avait principalement dirigé de petites organisations de vétérans et qu’il serait désormais à la tête d’une structure comptant environ 3,5 millions d’employés et un budget colossal de près de 900 milliards de dollars. Reed a souligné la nécessité d’un leader possédant une expérience, une sagesse et un caractère exceptionnels.
Des allégations récentes concernant la conduite de Hegseth, y compris des accusations de problèmes d’alcool et de mauvaise gestion financière, ont également été évoquées. Bien que Hegseth ait nié les accusations de viol en 2017, Reed a qualifié ces rapports de « très préoccupants ». En outre, Reed a critiqué les livres de Hegseth, où il remet en question le droit humanitaire international, et a demandé comment il pourrait maintenir l’ordre et la discipline au sein des forces armées tout en rejetant ces normes.
Pour Hegseth, l’armée américaine aurait perdu de sa virilité, devenant trop « woke ». Il a proposé de renvoyer les généraux qui, selon lui, ont contribué à « transformer » les forces armées sous l’administration Obama et Biden. Des e-mails intimidants auraient été envoyés à des militaires actifs, comme l’a rapporté Reed. Hegseth, face aux questions critiques, a esquivé certaines réponses, notamment sur sa volonté de s’opposer à des ordres controversés émanant de Trump.
À la fin de cette audition marquée par des tensions palpables, il est apparu que les républicains étaient prêts à soutenir le candidat controversé de Trump pour le poste de secrétaire à la Défense. Avec une majorité conservatrice au sein du comité et du Sénat, Hegseth doit s’assurer de ne perdre plus de trois voix républicaines lors du vote final. En réponse aux préoccupations de la sénatrice Joni Ernst, il a promis de garantir que les femmes pouvaient continuer à servir dans les unités de combat si elles remplissaient les critères physiques, tout en s’engageant à nommer un responsable dédié à la prévention des agressions sexuelles dans l’armée.
Cependant, les doutes persistent parmi certains sénateurs républicains quant aux capacités de Hegseth à mener efficacement le ministère de la Défense.