L’OMS s’inquiète du retrait potentiel des États-Unis, principal contributeur financier de l’agence, soulignant les conséquences néfastes sur sa mission et ses programmes de santé mondiaux. Des experts critiquent cette décision, qui pourrait nuire à la santé publique, notamment en matière de VIH et d’urgences sanitaires. L’avenir des relations entre les États-Unis et l’OMS demeure incertain, notamment quant à la capacité de Trump à mettre fin aux engagements sans l’approbation du Congrès.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé ses préoccupations suite à la décision récente du président Donald Trump de retirer les États-Unis de l’agence, soulignant que cette action pourrait nuire à sa mission essentielle. En effet, l’OMS, qui est une agence spécialisée des Nations Unies dédiée à la santé publique mondiale, a fait part de son regret concernant cette annonce faite par la Maison Blanche.
Impact du retrait des États-Unis
Les États-Unis représentent le principal contributeur financier de l’OMS, apportant 15,6 % de son budget total pour la période 2022-2023, suivis par la Fondation Bill & Melinda Gates avec 12,7 %. Le retrait américain entraînerait un arrêt des financements alloués à l’OMS, aggravant ainsi les difficultés financières de l’organisation, qui a récemment lancé un appel urgent pour obtenir 1,5 milliard de dollars afin de faire face aux crises sanitaires mondiales.
Dans une déclaration, l’OMS a exprimé l’espoir que les États-Unis reconsidèrent cette décision et a manifesté son désir d’engager un dialogue constructif pour maintenir leur partenariat, au bénéfice de la santé et du bien-être de millions de personnes dans le monde. Fondée en 1948, l’OMS collabore actuellement avec 194 pays, y compris les États-Unis, et se concentre sur les urgences de santé publique à l’échelle mondiale.
Réactions à la décision
Lawrence Gostin, expert en droit de la santé mondiale et directeur du Centre de collaboration de l’OMS à l’Université de Georgetown, a critiqué l’ordre exécutif de Trump, le qualifiant d’« erroné sur le plan juridique et factuel ». Il a souligné que cette décision ne respectait pas la période de préavis d’un an exigée par la législation de 1948, qui stipule également que les États-Unis doivent honorer leurs obligations financières avant d’interrompre les paiements.
Gostin a averti que cette décision pourrait nuire à l’engagement et au financement des États-Unis envers l’OMS, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour des programmes de santé essentiels tels que ceux liés au VIH, à la santé sexuelle, à la lutte contre la poliomyélite et aux urgences sanitaires. Il a ajouté que l’arrêt soudain des financements pourrait gravement entraver les opérations de l’OMS, affectant ainsi les politiques de santé publique à l’échelle mondiale.
En réponse à l’ordre exécutif, Hamer a noté que si le financement des États-Unis était brusquement suspendu, les effets sur les actions de l’OMS seraient considérables, surtout en ce qui concerne sa capacité à gérer de futures crises de santé publique. Il a averti que des épidémies pourraient avoir des répercussions sur la santé des Américains, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Alors que certains applaudissent cette décision de se retirer de l’OMS, affirmant que l’organisation est une « entité nuisible », d’autres mettent en garde contre les conséquences potentielles de cette action sur la santé mondiale.
Quel avenir pour l’OMS et les États-Unis ?
Bien que la tentative précédente de Trump de quitter l’OMS ait été annulée par l’administration Biden, inclure cette nouvelle action parmi ses ordres exécutifs renforce considérablement la probabilité que les États-Unis se retirent effectivement de l’organisation. La question de savoir si Trump peut mettre fin aux engagements américains envers l’OMS sans l’approbation du Congrès reste ouverte. Un rapport du Service de recherche du Congrès a déjà exploré les diverses façons dont le Congrès pourrait limiter ou conditionner un tel retrait.
Cependant, avec les républicains contrôlant les deux chambres, même si la décision de Trump est contestée sur le plan juridique, elle pourrait néanmoins progresser. Ce développement pose des questions critiques sur l’avenir des relations des États-Unis avec l’OMS et les implications pour la santé publique mondiale.