« Didn’t Die » de Meera Menon explore le thème des zombies à travers le prisme d’une pandémie, en suivant Vinita Malhotra, animatrice de podcast, lors de retrouvailles familiales. Le film, en noir et blanc, privilégie le développement des personnages et aborde le traumatisme post-apocalyptique. Bien que riche en idées, il manque parfois de cohésion, les zombies apparaissant comme des interruptions plutôt que des menaces sérieuses, laissant une impression d’inachevé dans cette exploration des relations humaines.
Une exploration originale des zombies et de la pandémie
Il est étonnant que si peu de films de zombies contemporains aient réussi à capturer l’essence de la pandémie de COVID-19 à travers des métaphores subtiles. Dans cette optique, « Didn’t Die » de Meera Menon se distingue par ses idées fascinantes, bien que le résultat final semble parfois dispersé. Ce long-métrage suit Vinita Malhotra (interprétée par Kiran Deol), une animatrice de podcast d’origine indienne américaine, qui se retrouve dans des retrouvailles romantiques et familiales alors que son émission célèbre son centième épisode. Menon s’efforce de jongler avec cette intrigue simple tout en abordant des réflexions profondes sur le traumatisme persistant, deux ans après la survenue d’une apocalypse, bien que le film n’atteigne pas toujours cet objectif.
Un drame centré sur les personnages
La comédie-drama zombie en noir et blanc de Menon se concentre principalement sur le développement des personnages. Le film brille lorsqu’il permet au public d’oublier son cadre horrifique. Que ce soit intentionnel ou non, cela illustre parfaitement comment de nombreuses personnes naviguent à travers le chaos d’une tragédie mondiale ; loin des yeux, loin du cœur. Cependant, ce déséquilibre devient handicapant lorsque les histoires parallèles se croisent, causant des conflits esthétiques.
À travers une caméra à la fois décontractée et persistante, Menon, avec l’aide de son époux Paul Gleason, crée une atmosphère d’éloignement alors que Vinita parcourt un paysage américain désolé avec son frère timide, Rishi (Vishal Vijayakumar). Rishi est hanté par son passé, et les mystérieux « mordeurs » qui commencent à apparaître pendant la journée ajoutent à son tourment. Pourtant, Vinita, en proie à ses propres démons, peine à reconnaître les souffrances de son frère. Elle devient ainsi une protagoniste introspective, rendant ses interactions avec les auditeurs, tant à l’antenne qu’en personne, d’autant plus tendues.
Leur parcours les mène chez leur frère aîné, Hari (Samrat Chakrabarti) et sa femme Barbara (Karie McCuen), qui ont passé les deux dernières années confinés. Hari, bien que pensif en privé, affiche une façade sympathique pour sa famille, tandis que Barbara jongle entre prudence et loisirs liés à la protection. Chakrabarti et McCuen se révèlent être les piliers dramatiques du film, dévoilant progressivement la complexité de leurs personnages malgré leur temps d’écran limité.
La maison du couple devient un refuge pour la famille Malhotra, leur offrant l’opportunité de se remémorer des souvenirs à travers des flashbacks en 8 mm. Cependant, les attaques de zombies sont souvent présentées de manière imprécise. Malgré cela, Menon parvient à créer des moments de comédie centrés sur les personnages, comme lorsque Vinita retrouve son ex-petit ami Vincent, qui se présente avec une petite fille qu’il a sauvée, remettant ainsi en question son incapacité à s’engager.
Les interactions entre ces personnages vibrants sont un véritable régal. Il est particulièrement rafraîchissant de voir un groupe de personnages sud-asiatiques américains évoluer sans avoir à justifier leur identité. Le film aborde les unions interraciales avec une harmonie distincte, évitant les clichés habituels. Ce n’est pas une comédie centrée sur le choc culturel, mais plutôt une œuvre où les personnages partagent une compréhension mutuelle de leurs vies et origines, ce qui permet des tensions plus riches que de simples malentendus superficiels.
Bien que le film regorge d’idées prometteuses, il peine parfois à les concrétiser pleinement, les zombies apparaissant davantage comme des interruptions banales que comme une menace sérieuse. Cela reflète la façon dont les morts-vivants perturbent les plans, mais leur présence ne suscite ni peur, ni humour, ni ironie. En fin de compte, les « mordeurs » semblent symboliques de manière superficielle, représentant maladie et isolement, tout en entraînant une accélération des arcs narratifs et un manque de tension palpable, culminant dans une conclusion prolongée. « Didn’t Die » fonctionne presque comme un drame personnel, mais il souffre d’un manque de cohésion, laissant l’impression que son essence est étouffée par un monde rempli de morts-vivants.