Le chancelier a sollicité un soutien international pour son budget à venir lors de son intervention au FMI, tout en évitant des questions sur la taxation des pensions privées. Il vise à réformer la règle de la dette pour libérer des fonds pour des investissements, malgré des inquiétudes concernant l’impact sur les initiatives privées. La Banque d’Angleterre envisage une baisse des taux d’intérêt, mais les incertitudes économiques et géopolitiques persistent, rendant la situation délicate.
Le Chancelier à la Recherche de Soutien Mondial
Lors de sa première intervention au sein du Fonds monétaire international, le chancelier a cherché à obtenir un soutien international pour le budget qui sera présenté la semaine prochaine. Rachel Reeves a soigneusement évité de répondre aux interrogations concernant les propositions visant à frapper les pensions du secteur privé, notamment à travers l’imposition d’une assurance nationale sur les contributions des entreprises. Elle a plutôt exprimé son engagement à libérer des fonds de pension pour financer des projets d’infrastructure et soutenir les start-ups.
Des Changements Radicaux en Perspective
La clarté de ses intentions reste floue, notamment sur la possibilité de suivre les traces de son prédécesseur travailliste, Gordon Brown, en alourdissant la fiscalité sur les économies de retraite. L’objectif principal de cette visite est de garantir un soutien du FMI pour des transformations fiscales significatives. La mise en place d’une règle de « stabilité », stipulant que les dépenses courantes doivent être couvertes par les recettes fiscales, laisse présager des augmentations d’impôts substantielles.
Parmi les changements majeurs, Reeves souhaite réviser la règle de la dette pour permettre une marge supplémentaire de 50 milliards de livres sterling destinée à des investissements en déplaçant certains objectifs. Cela inclut l’exclusion de divers passifs publics, tels que le financement des pertes de la Banque d’Angleterre sur l’achat d’obligations, des prêts étudiants et des investissements du Fonds de richesse nationale, dans le calcul de la dette. Reeves est convaincue que cette nouvelle approche des passifs financiers nets du secteur public bénéficiera du soutien du FMI, qui encourage une augmentation des investissements publics.
Cependant, la réaction des marchés obligataires sera cruciale, comme l’a appris Liz Truss à ses dépens. Le chancelier a promis que des « garde-fous » seraient mis en place pour garantir que tous les projets d’investissement public soient justifiés par un bon rapport qualité-prix. Étant donné les précédents tels que HS2 et la ligne Elizabeth, cette attente semble ambitieuse. De plus, il existe un risque que les financements pour les initiatives innovantes du secteur privé soient évincés au profit des projets gouvernementaux, ce qui soulève des inquiétudes.
Les interventions du gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, sont également devenues un sujet de discussion important, notamment lors de ses apparitions devant l’Institut de finance internationale. Lors de son dernier discours, il a exprimé sa conviction que l’inflation avait été maîtrisée plus rapidement que prévu, ouvrant ainsi la voie à une baisse potentielle des taux d’intérêt. Cependant, les marchés se interrogent sur la fiabilité de ses prévisions, compte tenu des divergences observées entre les situations économiques au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Malgré un certain optimisme, la Banque d’Angleterre n’a abaissé son taux qu’une seule fois, passant de 5,25 % à 5 %, alors que d’autres banques centrales, comme la Banque centrale européenne, ont réalisé plusieurs réductions. Les incertitudes géopolitiques et les fluctuations des prix de l’énergie demeurent des menaces significatives. Cependant, malgré cette volatilité, les prix du pétrole restent relativement stables, laissant peu d’excuses pour ne pas agir en faveur des propriétaires, des consommateurs et des entreprises.